Il y a des soirées où le football redevient ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : un sport capable de vous faire hurler devant votre écran à 23h un mardi de novembre. Hier, à Glasgow, l’Écosse a écrit l’une des pages les plus folles de son histoire récente. Et croyez-moi, quand on parle d’histoire écossaise, on pèse les mots.
Imaginez : il reste une journée, un petit point de retard sur le Danemark, et une seule issue possible : gagner. Pas de calculatrice, pas de goal-average favorable, juste la victoire ou les barrages. Et quand le destin vous met dos au mur, parfois, il vous offre aussi les plus beaux cadeaux.
Une soirée qui commence comme un rêve
Trois minutes. Seulement trois petites minutes de jeu et Scott McTominay décide déjà de marquer les esprits. Un centre venu de la droite, il s’élève plus haut que tout le monde et claque un retourné acrobatique absolument parfait. Le ballon s’écrase sous la barre de Kasper Schmeichel. Hampden Park explose. Franchement, si vous n’avez pas vu les images, arrêtez tout et allez les chercher. C’est le genre de geste qu’on rejoue en boucle quand on veut expliquer à quelqu’un pourquoi on aime ce sport.
À ce moment-là, on se dit que la soirée va être tranquille. Que l’Écosse va gérer, poser le jeu, peut-être ajouter un deuxième but tranquille. Sauf que non. Le football, c’est rarement aussi gentil.
Le Danemark ne meurt jamais
Les Danois, même à dix après l’expulsion de Kristensen, ont du cœur à revendre. Ils égalisent, puis repassent devant. À la 81e minute, c’est 2-2 et, sur le papier, ce sont eux qui sont qualifiés. On commence à sentir cette vieille angoisse écossaise monter, celle qui dit « encore une fois, ça va nous passer sous le nez ».
Et là, le match bascule dans une dimension parallèle.
Tierney, le sauveur inattendu
90e + 3. Un dégagement danois un peu désespéré atterrit dans les pieds de Kieran Tierney. Le latéral, pas vraiment connu pour être un buteur, prend sa chance de loin. Franchement, sur le moment, on se dit qu’il veut juste remettre dans la surface. Sauf que non. Le ballon prend une trajectoire improbable, lobe Schmeichel et termine au fond. 3-2. Le stade devient une cocotte-minute.
Quand le ballon est rentré, j’ai cru que le toit d’Hampden allait s’envoler. Vraiment.
Mais l’histoire n’est pas finie. Loin de là.
Le lob venu d’ailleurs
On joue la 98e minute. Oui, vous avez bien lu : 98e. L’arbitre a laissé filer le temps additionnel, comme s’il savait qu’on n’était pas prêts à rentrer chez nous. Pressing haut écossais, ballon récupéré au niveau du rond central. Kenny McLean lève la tête, voit Schmeichel avancé… et tente le tout pour le tout.
Le ballon monte, monte, semble suspendu dans l’air glacé de Glasgow, puis redescend doucement, doucement, pour venir mourir dans le but vide. 4-2. Fin du match. Qualification directe. Première Coupe du Monde depuis 1998.
J’ai rarement vu un stade perdre la tête à ce point. Des supporters qui pleurent, d’autres qui n’arrivent même plus à crier, juste à regarder le terrain avec des yeux écarquillés. C’est ça, le football.
McTominay, plus qu’un joueur
Parlons un peu de Scott McTominay. Le gars jouait à Manchester United il n’y a pas si longtemps, souvent critiqué, parfois moqué. Aujourd’hui à Naples, il porte l’Écosse sur ses épaules comme personne. Son retourné ? Un geste technique parfait, mais surtout une preuve qu’il est en train de devenir un leader absolu de cette sélection.
- 3e minute : ouverture du score magistrale
- Toujours dangereux dans la surface
- Présent dans les duels malgré la fatigue
- Symbole d’une génération qui refuse de subir
Il incarne cette Écosse nouvelle, celle qui ne se contente plus de bien figurer mais qui veut gagner.
Et maintenant ?
Le Mondial 2026 au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Trente ans après la dernière apparition (et la génération Golden Crop de 1998), l’Écosse revient sur la scène mondiale. Et cette fois, elle n’arrivera pas en victime. Avec des joueurs comme McTominay, Robertson, Tierney, Gilmour ou McLean, il y a de quoi rêver.
Alors oui, il reste du chemin. Oui, le tirage au sort sera peut-être cruel. Mais hier soir, à Hampden Park, quelque chose a changé. L’Écosse a montré qu’elle pouvait battre n’importe qui quand elle jouait son football, celui fait de cœur, de culot et de génie collectif.
Personnellement, je n’ai pas dormi tout de suite après le match. J’ai re-regardé les buts, encore et encore. Le retourné. Le missile de Tierney. Le lob irréel de McLean. Et à chaque fois, la même chair de poule.
Parce que parfois, le football nous rappelle pourquoi on l’aime depuis qu’on est gamin. Pas pour les millions, pas pour les polémiques, mais pour ces minutes où tout devient possible.
Merci l’Écosse. Vraiment.
Et vous, quel est votre moment préféré de cette soirée complètement folle ? Le retourné dès la 3e ? Le lob final ? Dites-le moi en commentaire, j’ai besoin de revivre ça encore un peu.
