Vous est-il déjà arrivé de regarder un champion, de vous attendre à une démonstration éclatante, et de réaliser que même les plus grands peuvent trébucher ? C’est exactement ce qui s’est passé ce week-end à Carmel, dans l’Indiana, où la star française de la natation, Léon Marchand, a fait son grand retour à la compétition. Attendu comme le messie après ses exploits aux Jeux olympiques et aux Mondiaux, le Toulousain de 23 ans a bouclé quatre courses sans décrocher la moindre médaille d’or. Un bilan surprenant, presque déconcertant, mais qui cache des nuances fascinantes et des promesses pour l’avenir.
Dans cet article, je vous emmène dans les coulisses de ce week-end particulier. On décortique les performances de Marchand, ses records, ses défis, et ce que ce retour en petit bassin révèle sur sa trajectoire vers les Championnats d’Europe 2026. Accrochez-vous, ça va plonger !
Un Retour Attendu, mais Sans Éclat
Après deux mois sans compétition, Léon Marchand a retrouvé les bassins lors d’une étape de la Coupe du monde en petit bassin. Ce format, moins médiatisé que le grand bassin olympique, est un terrain de jeu où les nageurs affûtent leurs réflexes. Mais pour Marchand, ce week-end à Carmel n’a pas été une promenade de santé. Sur quatre courses disputées, le Français n’a pas réussi à s’imposer, une première depuis longtemps pour celui qu’on surnomme le “nouveau Phelps”.
Pourtant, tout n’est pas à jeter. Marchand a montré des signes de progression, notamment en améliorant son propre record de France sur le 200 m brasse. Mais face à des adversaires affûtés, il a dû se contenter de places d’honneur. Alors, que s’est-il passé ? Fatigue, manque de rythme, ou simple étape dans une longue préparation ?
200 m Brasse : Un Record, mais Pas de Victoire
Commençons par l’épreuve reine du week-end pour Marchand : le 200 m brasse. Dans la nuit de dimanche à lundi, il a livré une course haletante face au Néerlandais Caspar Corbeau. Avec un chrono de 2’02”00, il a pulvérisé son précédent record de France (2’02”99). Un exploit, certes, mais insuffisant pour décrocher l’or, Corbeau terminant en 2’01”63 avec un finish redoutable.
Il a tout donné, mais le dernier virage a fait la différence. Corbeau était intouchable sur la fin.
– Observateur de la natation internationale
Ce duel illustre bien la situation de Marchand. Il est revenu affûté, mais pas encore au sommet de sa forme. Le petit bassin, avec ses virages fréquents et son rythme effréné, demande une précision chirurgicale. Marchand, habitué à dominer en grand bassin, semble encore en phase d’adaptation.
Un Week-end de Défis Multiples
Le 200 m brasse n’était pas la seule épreuve au programme. Marchand s’est aligné sur trois autres courses, avec des résultats mitigés :
- 200 m 4 nages : Deuxième, devancé par son partenaire d’entraînement Shaine Casas.
- 200 m dos : Deuxième encore, battu par Hubert Kos, autre nageur coaché par Bob Bowman.
- 400 m nage libre : Troisième, un résultat en demi-teinte pour une épreuve où il excelle habituellement.
Ce bilan, sans victoire, peut sembler décevant pour un athlète de son calibre. Mais soyons honnêtes : revenir après une pause de deux mois et affronter des nageurs en pleine forme, c’est un défi colossal. J’ai l’impression que Marchand a utilisé ce week-end comme un test, une manière de “se jauger”, comme il l’a lui-même dit avant la compétition.
Pourquoi Ce Retour Est-il Crucial ?
Ce week-end à Carmel n’était pas juste une compétition parmi d’autres. Pour Marchand, il s’agissait de reprendre le rythme après une année 2025 intense. Double champion du monde à Singapour en août, quadruple médaillé d’or aux JO de Paris 2024, le Toulousain est sous pression constante. Chaque course est scrutée, chaque chrono décortiqué. Ce retour en petit bassin avait pour but de poser les bases de sa saison, avec un objectif clair : les Championnats d’Europe 2026 à Paris.
Pourquoi Paris ? Parce que c’est chez lui, dans son pays, devant son public. Marchand l’a déjà dit : nager à domicile est une motivation énorme, mais aussi une source de stress. Ce week-end à Carmel, même sans victoire, lui a permis de mesurer son niveau actuel et d’identifier les ajustements nécessaires.
Je veux juste me tester, voir où j’en suis. Les grandes échéances sont encore loin.
– Léon Marchand, avant la compétition
Le Rôle de Bob Bowman, l’Entraîneur de Légende
Impossible de parler de Marchand sans mentionner Bob Bowman, son entraîneur. Ce coach légendaire, qui a façonné Michael Phelps, accompagne Marchand à Austin, Texas. Sous sa houlette, le Français a transformé son style, gagné en puissance et en régularité. Mais à Carmel, deux autres nageurs de Bowman, Shaine Casas et Hubert Kos, ont volé la vedette à Marchand. Ironique, non ?
Ce trio, surnommé les “Avengers de la natation” par certains observateurs, s’entraîne ensemble, se pousse mutuellement. Si Marchand n’a pas brillé ce week-end, c’est peut-être parce que ses partenaires d’entraînement étaient tout simplement trop forts. Cela montre à quel point le niveau est élevé dans ce groupe.
| Course | Résultat | Adversaire principal |
| 200 m brasse | 2e (2’02”00) | Caspar Corbeau |
| 200 m 4 nages | 2e | Shaine Casas |
| 200 m dos | 2e | Hubert Kos |
| 400 m nage libre | 3e | – |
Un Programme Allégé : Choix Stratégique ou Fatigue ?
Initialement inscrit sur sept épreuves, Marchand n’en a disputé que quatre. Il a renoncé aux 100 m 4 nages, 100 m et 200 m nage libre. Choix stratégique ou signe de fatigue ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que le Français, habitué à enchaîner les courses, a préféré se préserver. Peut-être pour éviter une surcharge, ou pour se concentrer sur les épreuves où il pouvait briller.
Ce choix soulève une question : Marchand est-il en train de gérer son énergie pour la suite ? Avec l’US Open prévu en décembre à Austin, où il s’entraîne, il pourrait revenir plus fort. Ce week-end à Carmel semble avoir été une étape, pas une finalité.
Vers 2026 : Une Préparation au Long Cours
À dix mois des Championnats d’Europe 2026, Marchand a du temps pour peaufiner sa préparation. Ce retour à Carmel, même sans victoire, est riche d’enseignements. Il a battu un record national, montré sa combativité, et pris la mesure de ses adversaires. Mais surtout, il a rappelé qu’un champion, même au sommet, reste humain.
Ce qui m’a frappé, c’est sa sérénité apparente. Pas de frustration visible, pas de déclarations amères. Marchand semble déjà tourné vers l’avenir, avec l’US Open et les grandes échéances en ligne de mire. Ce genre d’attitude, c’est ce qui fait les grands.
- Reprendre le rythme : Après deux mois sans compétition, Carmel était un test.
- Identifier les failles : Les duels perdus montrent où Marchand doit progresser.
- Préparer 2026 : Les Championnats d’Europe à Paris sont l’objectif ultime.
Et Maintenant, Quoi ?
Le prochain rendez-vous de Marchand devrait être l’US Open en décembre. D’ici là, il aura l’occasion de travailler avec Bowman sur les détails techniques, notamment les virages en petit bassin et la gestion des fins de course. Ce week-end à Carmel, bien que décevant sur le papier, pourrait être le point de départ d’une saison encore plus aboutie.
Personnellement, je trouve que ce genre de contre-performance est presque salutaire. Elle rappelle que le succès n’est jamais garanti, même pour un prodige comme Marchand. Et vous, qu’en pensez-vous ? Ce retour sans victoire est-il un simple accroc ou le signe d’un défi plus profond ?
Léon Marchand n’a peut-être pas gagné à Carmel, mais il a montré qu’il reste dans la course. Avec un record de France en poche et une détermination intacte, le Toulousain a tout pour rebondir. Les bassins n’ont pas fini d’entendre parler de lui.
