Imaginez-vous, à plus de 40 ans, replonger dans une passion de jeunesse, reformer une équipe avec vos amies d’antan et viser un titre mondial. C’est l’histoire extraordinaire d’un groupe de femmes de Haute-Garonne, unies par leur amour de la natation artistique. Ces nageuses, âgées de 41 à 50 ans, ont décidé de relever un défi fou : participer aux Championnats du monde Masters à Singapour en août 2025. Leur nom ? Les Copines de la Synchro. Une bande de compétitrices qui allient performance, amitié et détermination.
Un Retour Inattendu dans les Bassins
Il y a vingt ans, ces femmes évoluaient dans l’élite de la natation synchronisée française, au sein du club Toulouse Nat Synchro (TNS). Puis la vie a suivi son cours : mariages, enfants, carrières. Mais l’appel de l’eau, ce frisson de glisser en rythme sur une musique envoûtante, ne les a jamais quittées. En 2023, lors d’une réunion amicale, l’idée a germé : pourquoi ne pas reformer l’équipe pour les Mondiaux Masters ? Ce n’était pas juste une question de nostalgie, mais un défi sportif et humain.
Leur parcours est digne d’un scénario de film. Ces femmes, qui jonglent entre vie professionnelle et familiale, ont repris l’entraînement avec une détermination qui force l’admiration. J’ai toujours trouvé fascinant comment certaines passions, enfouies pendant des années, peuvent ressurgir avec une telle intensité. Pour elles, ce n’est pas seulement une question de médailles, mais de renouer avec une part d’elles-mêmes.
Une Équipe aux Profils Variés
Les Copines de la Synchro, c’est avant tout une mosaïque de personnalités. De la directrice de communauté de communes à l’éducatrice sportive, en passant par une assistante de direction ou une retraitée autoproclamée qui construit sa maison, chacune apporte sa touche unique. Leur coach, surnommée « Sissou », est le ciment de cette équipe. À 45 ans, elle dirige les entraînements avec une rigueur militaire, mais toujours avec une pointe d’humour.
« On n’est pas là pour rigoler, mais pour performer. Cela dit, si on peut rire un peu entre deux figures, c’est pas mal non plus ! »
– Une coach expérimentée
Leur doyenne, 50 ans, est une ancienne entraîneuse du club. Après une opération de la hanche, elle a hésité à rejoindre l’aventure, mais l’appel des copines a été plus fort. La benjamine, 41 ans, est une mère de famille qui laisse son fils de 5 ans pour partir à Singapour. Chacune a ses défis personnels, mais ensemble, elles forment un bloc uni. Ce qui m’impressionne, c’est cette capacité à concilier des vies bien remplies avec une discipline quasi olympique.
Un Entraînement à Toute Épreuve
Reprendre la natation artistique après vingt ans n’est pas une mince affaire. Les entraînements, souvent dans une piscine municipale près de Toulouse, alternent entre répétitions à sec et sessions aquatiques. À sec, elles peaufinent leur chorégraphie, comptant les temps avec précision pour synchroniser chaque mouvement. Dans l’eau, c’est une autre histoire : il faut tenir des figures complexes, rester en apnée, et transmettre une émotion au public.
Leur coach insiste sur l’importance du comptage des temps. Une erreur de rythme, et c’est tout le ballet qui s’effondre. Les Copines travaillent sur des musiques puissantes, comme Girl on Fire d’Alicia Keys ou Run the World de Beyoncé, pour donner du caractère à leurs performances. Ce choix musical n’est pas anodin : il reflète leur énergie et leur volonté de montrer qu’à 40 ans et plus, on peut encore tout déchirer.
- Figures clés : Portés, bascules, ballet-leg, adaptés pour être précis mais moins exigeants physiquement.
- Durée : Un ballet de neuf figures, plus court que ceux de leur jeunesse, mais toujours impressionnant.
- Défi principal : Rester synchronisées tout en gérant l’apnée et les déplacements dans l’eau.
Leur préparation physique est un autre défi. Après des grossesses et des années loin des bassins, certaines ont dû retravailler leur cardio à la maison. Mais, comme le dit l’une d’elles, « les réflexes sont ancrés dans le cerveau ». Les figures techniques, comme les ballet-legs, demandent une souplesse et une endurance qu’elles ont su préserver grâce à une pratique sportive régulière.
Des Victoires qui Donnent des Ailes
Avant de viser Singapour, les Copines ont enchaîné les succès. En avril 2024, elles remportent l’Open de Bruxelles, puis l’or aux Championnats de France en juin, à Chenôve. Leur consécration arrive en juillet 2024, avec un titre de championnes d’Europe à Belgrade. Ces victoires ne sont pas seulement des médailles : elles valident leur travail acharné et renforcent leur confiance.
| Compétition | Lieu | Résultat |
| Open de Bruxelles | Belgique | 1re place |
| Championnats de France | Chenôve, France | Or |
| Championnats d’Europe | Belgrade, Serbie | Or |
Ces succès leur ont donné un élan incroyable. Mais Singapour, c’est une autre dimension. Face à des équipes comme la Chine ou le Japon, la concurrence sera rude. Pourtant, les Copines restent lucides : « Si les autres sont meilleures, elles le seront, point. La vraie déception, ce serait de mal nager », confie l’une d’elles. Cette mentalité, à la fois compétitive et détendue, est ce qui les rend si attachantes.
L’Amitié au Cœur du Projet
Ce qui frappe dans cette aventure, c’est l’esprit d’équipe. Ces femmes ne se contentent pas de nager ensemble : elles partagent des souvenirs, des rires, des pique-niques improvisés avec tortillas et moelleux au citron. Entre deux entraînements, elles discutent de leurs vies, de leurs enfants, de leurs projets. Cette complicité est leur moteur, bien plus que la quête de médailles.
« On nage pour l’or, mais surtout pour être ensemble. Ce projet, c’est notre bulle de bonheur. »
– Une membre de l’équipe
Pour moi, c’est cet aspect qui rend leur histoire universelle. Qui n’a jamais rêvé de retrouver ses amis d’enfance pour relever un défi fou ? Les Copines montrent que l’amitié, combinée à une passion partagée, peut déplacer des montagnes – ou plutôt, faire danser l’eau.
Singapour : Le Rêve à Portée de Main
Le 29 juillet 2025, les Copines s’envoleront pour Singapour, grâce à une campagne de crowdfunding qui a récolté 19 500 euros. Le 3 août, elles entreront en lice dans la catégorie des plus de 40 ans. Leur objectif ? Un podium, bien sûr, mais surtout une performance dont elles pourront être fières. Le décalage horaire et la chaleur asiatique seront des défis, mais leur préparation rigoureuse les a armées pour l’occasion.
Ce qui rend ce moment si spécial, c’est l’idée qu’elles représentent bien plus qu’une équipe. Elles incarnent la résilience, la passion et la force des liens humains. À une époque où tout va vite, où l’on court après le temps, elles nous rappellent qu’il n’est jamais trop tard pour poursuivre un rêve. Et si elles ramènent une médaille ? Ce sera la cerise sur le gâteau.
Pourquoi Leur Histoire Nous Inspire
En suivant leur parcours, j’ai été frappé par leur capacité à transformer un rêve en réalité. Combien d’entre nous laissent leurs passions de côté, pensant que l’âge ou les responsabilités sont des barrières infranchissables ? Les Copines prouvent le contraire. Leur histoire est une ode à la détermination, à l’amitié et à la joie de se dépasser.
- Le pouvoir de la passion : Leur amour pour la natation artistique les a réunies après deux décennies.
- La force du collectif : Leur complicité transcende les défis physiques et logistiques.
- Un message universel : Il n’y a pas d’âge pour poursuivre ses rêves, surtout avec des amis.
Alors, vont-elles décrocher l’or à Singapour ? Difficile à dire. Mais une chose est sûre : elles ont déjà gagné en courage, en rires et en souvenirs. Et ça, ça vaut toutes les médailles du monde.
Leur aventure nous pousse à nous poser une question : quel rêve, enfoui au fond de nous, mérite qu’on le ressuscite ? Peut-être qu’il est temps de réunir nos propres « copines » et de plonger dans l’inconnu. Pour les Copines de la Synchro, l’eau est leur élément, et Singapour, leur prochain horizon.
