Imaginez un lieu où une femme, après des années de silence, trouve enfin une écoute bienveillante, un refuge, un espoir. Un endroit où elle peut poser ses blessures, physiques ou invisibles, sans crainte d’être jugée. À Elbeuf, en Normandie, ce lieu existe : la Maison des femmes. Mais voilà, ce havre de paix est à l’étroit, et ses ambitions sont grandes. Alors, pour continuer à tendre la main à celles et ceux qui en ont besoin, une campagne de financement participatif vient d’être lancée. Pourquoi ce projet mérite-t-il toute notre attention ? Parce qu’il incarne une réponse concrète à un fléau qui touche trop de vies.
Un Lieu d’Accueil Unique en Normandie
Ouverte en 2022, cette structure pionnière en Normandie s’est installée au cœur du centre hospitalier intercommunal (CHI) d’Elbeuf-Louviers-Val-de-Reuil. Sa mission ? Accompagner les victimes de violences intrafamiliales, sexuelles ou sexistes avec une approche globale : médicale, psychologique et sociale. Ce n’est pas juste un lieu de soin, c’est un espace où l’on reconstruit, où l’on redonne confiance. J’ai toujours trouvé que ce genre d’initiative, qui mêle humanité et professionnalisme, est une bouffée d’espoir dans un monde parfois trop dur.
L’équipe, composée de médecins légistes, psychologues, assistantes sociales et coordinatrices, travaille sans relâche pour répondre à une demande croissante. En 2024, plus de 800 consultations ont été réalisées, dont une majorité pour des femmes, mais aussi pour des mineurs, de plus en plus nombreux. Ce chiffre, à lui seul, donne le vertige. Il rappelle l’urgence d’agir face à des violences qui restent trop souvent dans l’ombre.
Chaque consultation est une porte ouverte vers la reconstruction, un pas vers la liberté.
Pourquoi Agrandir la Maison des Femmes ?
Les locaux actuels, nichés dans une annexe du CHI, ne suffisent plus. L’équipe jongle entre les consultations sur place et des permanences dans un autre hôpital, à Louviers, dans l’Eure. Plus de la moitié des personnes accueillies viennent d’ailleurs de ce département voisin, preuve que la structure rayonne bien au-delà d’Elbeuf. Mais avec des espaces limités, difficile d’offrir un accueil optimal ou d’intégrer de nouveaux services. Alors, comment faire mieux ? En voyant plus grand, littéralement.
Un nouveau bâtiment de 300 m² est en projet, juste à côté de l’hôpital, pour garder un lien étroit avec les urgences et les autres services médicaux. Ce futur espace, pensé avec soin, offrira des bureaux dédiés pour chaque professionnel, des salles d’attente plus chaleureuses et, surtout, la possibilité d’accueillir d’autres spécialistes : sages-femmes, psychiatres, et même des policiers pour des dépôts de plainte directement sur place. Cette idée m’a particulièrement marqué : imaginez le soulagement pour une victime de pouvoir tout faire au même endroit, sans avoir à courir d’un service à l’autre.
- Espace dédié : Un bureau pour chaque professionnel, pour plus de confidentialité.
- Accueil amélioré : Des salles conçues pour mettre les victimes à l’aise.
- Nouveaux services : Intégration de spécialités comme la psychiatrie ou le dépôt de plainte sur place.
Ce projet, c’est bien plus qu’une extension immobilière. C’est une promesse de mieux accompagner, de mieux protéger. Mais un tel rêve a un coût : 1,42 million d’euros. Heureusement, les collectivités locales et régionales se mobilisent, mais il manque encore un petit coup de pouce… et c’est là que le grand public entre en jeu.
Le Crowdfunding : Une Mobilisation Citoyenne
Pour boucler le financement et impliquer la population, la Maison des femmes a lancé une campagne de financement participatif avec un objectif clair : récolter 20 000 euros d’ici fin juillet. Ce n’est pas seulement une question d’argent. Comme l’explique une coordinatrice de l’équipe, l’idée est aussi de sensibiliser, de faire connaître ce lieu et sa mission. J’avoue, j’aime cette approche : rendre les citoyens acteurs d’un projet qui touche à des valeurs universelles comme la solidarité et la justice.
Et pour motiver les donateurs, l’association a prévu des contreparties sympas :
- À partir de 20 euros : une carte de remerciement personnalisée.
- Pour 100 euros ou plus : une visite privée du futur bâtiment.
- À partir de 300 euros : votre nom gravé sur un mur des donateurs, et une invitation à la pose de la première pierre.
Franchement, qui n’aurait pas envie de voir son nom sur un mur qui symbolise un tel élan d’humanité ? Ces gestes, même modestes, permettent de financer l’aménagement des bureaux, l’équipement de la salle d’attente, et de rendre ce lieu encore plus accueillant. Parce que, soyons honnêtes, un endroit où l’on soigne les âmes doit être à la hauteur de sa mission.
Ce projet, c’est une façon de dire aux victimes : vous n’êtes pas seules.
– Une coordinatrice du projet
Un Modèle Inspiré et Inspirant
Ce projet ne sort pas de nulle part. Il s’inspire directement de la première Maison des femmes en France, créée à Saint-Denis, un modèle qui a fait ses preuves. Cette structure fait partie d’un collectif national, ReStart, qui regroupe une trentaine d’établissements similaires, avec l’ambition d’en ouvrir une cinquantaine d’ici quelques années. En Normandie, une autre Maison des femmes a vu le jour au Havre, et celle d’Elbeuf veut continuer sur cette lancée.
Ce qui rend ce modèle unique, c’est son approche pluridisciplinaire. On ne se contente pas de soigner les blessures physiques. On écoute, on soutient, on oriente. Et avec ce nouveau bâtiment, l’idée est d’aller encore plus loin : offrir un espace où chaque victime, qu’elle soit adulte ou mineure, homme ou femme, trouve une réponse adaptée. C’est ambitieux, mais tellement nécessaire.
| Aspect | Description | Impact |
| Espace | 300 m² pour un accueil optimisé | Confort et confidentialité |
| Services | Consultations médicales, psychologiques, juridiques | Accompagnement global |
| Financement | 1,42 M€, dont 20 000 € via crowdfunding | Participation citoyenne |
En découvrant ce projet, je me suis demandé : combien de vies pourraient être transformées si chaque région avait une structure comme celle-ci ? La réponse, je crois, se trouve dans les chiffres : 80 % des consultations concernent des femmes, mais les mineurs représentent une part croissante. Cela montre à quel point le besoin est urgent, et pas seulement pour les adultes.
Un Soutien Financier Solide, Mais Pas Suffisant
Le projet bénéficie déjà d’un soutien de poids : la région Normandie injecte 800 000 euros, la Métropole Rouen Normandie apporte 122 000 euros, et l’Agence régionale de santé contribue à hauteur de 80 000 euros. Même la commune de Saint-Aubin-lès-Elbeuf a fait un geste en proposant un terrain à prix réduit. Mais ce n’est pas tout. Les 20 000 euros du crowdfunding, bien que modestes en comparaison, sont essentiels pour finaliser l’aménagement intérieur.
Ce qui me frappe, c’est la complémentarité des financements. D’un côté, les institutions posent les fondations ; de l’autre, les citoyens apportent leur pierre à l’édifice. C’est une belle métaphore, non ? Un projet qui unit les efforts publics et privés pour une cause qui nous concerne tous.
Chaque euro donné, c’est un pas de plus vers un monde où les victimes sont entendues.
Et Après ? Les Enjeux à Long Terme
Les travaux doivent démarrer en octobre, pour une livraison prévue un an plus tard. Mais au-delà des briques et du béton, ce projet porte une ambition plus grande : changer la donne pour les victimes de violences. En offrant un lieu plus spacieux, plus accueillant, et surtout plus complet, la Maison des femmes d’Elbeuf veut devenir une référence. Pas seulement en Normandie, mais dans toute la France.
Ce qui m’interpelle, c’est l’idée d’un lieu qui ne se contente pas de réparer, mais qui prévient, qui éduque, qui sensibilise. En intégrant des policiers pour des dépôts de plainte sur place, par exemple, on simplifie un processus souvent intimidant. En ajoutant des sages-femmes ou des psychiatres, on répond à des besoins spécifiques, souvent laissés de côté. C’est une vision à 360° qui fait la force de ce projet.
- Prévention : Sensibiliser le public pour briser le silence autour des violences.
- Accessibilité : Rendre les démarches juridiques et médicales plus simples.
- Inclusion : Accompagner tous les profils, y compris les mineurs et les hommes.
Et si ce modèle inspirait d’autres régions ? La Maison des femmes d’Elbeuf pourrait devenir un exemple à suivre, un symbole d’espoir pour des milliers de personnes. Mais pour ça, il faut que le projet aboutisse. Et ça commence par un geste, même petit, de chacun d’entre nous.
Pourquoi Ce Projet Nous Concerne Tous
Les violences intrafamiliales, sexuelles ou sexistes ne sont pas des problèmes isolés. Elles touchent nos voisines, nos collègues, nos amies, parfois même sans qu’on le sache. En soutenant la Maison des femmes, on ne finance pas juste un bâtiment : on investit dans une société plus juste, plus humaine. J’ai toujours cru que les petites actions collectives peuvent changer la donne, et ce projet en est la preuve.
Alors, que vous donniez 20 euros pour une carte de remerciement ou 300 euros pour voir votre nom sur le mur des donateurs, chaque geste compte. Et si vous ne pouvez pas donner, parlez-en autour de vous. Partagez l’histoire de ce lieu qui, jour après jour, redonne de l’espoir à celles et ceux qui en ont besoin.
Un don, c’est plus qu’une somme d’argent. C’est un message d’espoir.
En attendant l’inauguration du nouveau bâtiment, la Maison des femmes continue son travail, avec détermination et bienveillance. Et nous, que pouvons-nous faire ? Peut-être commencer par poser une petite pierre à cet édifice d’espoir. Parce qu’au fond, c’est ensemble qu’on construit un avenir meilleur.
