Vous souvenez-vous de ces moments où l’on croit que tout est fini, et puis non, la personne se relève plus combative que jamais ? C’est exactement l’impression que donne la leader du Rassemblement National en ce moment. Condamnée en première instance, menacée d’une inéligibilité qui pourrait tout balayer, elle balance une phrase qui claque : « Je ne renonce absolument pas. » Et là, on sent que le match pour 2027 est bel et bien lancé.
Franchement, on pouvait presque la sentir venir, cette sortie. Ces dernières semaines, certaines de ses déclarations avaient semé le doute, comme si elle préparait doucement le terrain à un éventuel retrait. Résultat : tout le monde s’est mis à spéculer sur une passation de pouvoir express vers le jeune président du parti. Et puis non. Elle remet les pendules à l’heure, et avec une énergie qui force le respect, même quand on n’est pas d’accord avec elle.
Un calendrier judiciaire qui pèse lourd
Pour bien comprendre la situation, il faut replonger dans le dossier qui empoisonne sa vie politique depuis des années. En première instance, la peine est lourde : cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Autrement dit, si cela reste en l’état, elle ne peut tout simplement pas se présenter. L’appel, lui, se tiendra au tout début 2026, sur plusieurs semaines. Le verdict pourrait tomber en été… ou glisser jusqu’en septembre.
C’est précisément là que tout se joue. Imaginez : la campagne présidentielle commence réellement à l’automne 2026. Si à ce moment-là, elle est encore dans l’incertitude d’un pourvoi en cassation, elle estime que le camp patriotique serait handicapé. Elle l’a dit clairement : elle ne mettra jamais en danger les chances de son mouvement. Traduction : dans ce cas précis, elle serait prête à céder la place.
« Ce que je dis, c’est que si la décision définitive arrive trop proche du scrutin, la campagne ne pourrait pas se dérouler dans de bonnes conditions. »
Attention, ce n’est pas un renoncement. C’est une forme de responsabilité collective, presque une assurance-vie pour le projet qu’elle porte depuis plus de dix ans. Beaucoup y ont vu une demi-retraite annoncée. Elle, elle parle de « combativité intacte ». Et on veut bien la croire.
Jordan Bardella, le plan B qui n’a rien d’un remplaçant
Parlons justement de celui qui pourrait hériter du flambeau. À tout juste 30 ans, il domine les sondages aux côtés de sa mentor, parfois même devant dans certains scénarios. Son tour de France actuel, avec dédicaces à la clé pour présenter son livre, ressemble furieusement à une pré-campagne déguisée. Les foules se déplacent, les selfies pleuvent, les militants sont ravis.
Mais attention, il ne s’agit pas d’un duel interne. Les deux se complètent plus qu’ils ne s’opposent. Elle incarne l’expérience, la ténacité forgée dans les défaites successives ; lui représente le renouvellement, la modernité, le visage apaisé qui rassure une partie de l’électorat encore réticente. Ensemble, ils forment une sorte de ticket gagnant, même si officiellement il n’en est pas question.
- Elle apporte la légitimité historique du mouvement
- Lui incarne le rajeunissement et la « dédiabolisation » achevée
- Leur duo domine très largement les intentions de vote
- Les militants plébiscitent les deux à parts presque égales
En réalité, la question de la succession ne se pose que si la justice l’impose. Sinon, elle sera bien là, en première ligne. Et quelque part, cela arrange tout le monde au sein du parti : pas de guerre des ego, pas de fracture, juste un plan clair selon les scénarios.
Pourquoi cette détermination impressionne, même ses adversaires
Ce qui frappe, c’est la résilience. Trois campagnes présidentielles, deux finales perdues, des affaires judiciaires en cascade, des attaques personnelles parfois violentes… Et pourtant, elle est toujours debout. J’ai parfois l’impression qu’on sous-estime à quel point cette femme est devenue une figure politique hors norme en France.
Elle a transformé un parti autrefois marginal en première force d’opposition. Elle a imposé des thèmes qui étaient autrefois tabous dans le débat public. Et aujourd’hui, elle se bat pour ce qu’elle considère comme sa dernière grande chance de « sauver le pays », selon ses propres mots. On peut ne pas partager ses idées, mais on ne peut pas lui retirer cette forme de courage.
« Je suis extrêmement combative. »
Une phrase qui résume tout
Et puis il y a cette capacité à transformer l’adversité en carburant. Plus on l’attaque, plus elle semble se renforcer. C’est presque un classique en politique, mais peu y arrivent avec une telle constance.
Et si la justice lui donnait raison finalement ?
Car rien n’est joué. L’appel peut renverser la décision. La Cour de cassation aussi. Des juristes estiment que l’exécution provisoire de l’inéligibilité est contestable sur le plan du droit. D’autres, au contraire, pensent que la condamnation sera confirmée. En attendant, elle continue de labourer le terrain, meeting après meeting, interview après interview.
Ce qui est sûr, c’est que le calendrier judiciaire va rythmer toute l’année 2026. Chaque étape sera scrutée, commentée, instrumentalisée. Ce sera probablement l’un des feuilletons politiques les plus suivis de la décennie.
Un RN qui prépare déjà l’après… et le pendant
Pendant ce temps, le mouvement continue de se structurer. Les municipales de 2026 seront un test grandeur nature dans les grandes villes. L’objectif affiché : prouver qu’on peut gérer localement avant de prétendre gouverner nationalement. Là encore, on sent la stratégie de long terme.
Et quelque part, cette menace judiciaire a un effet paradoxal : elle soude les troupes. Les militants se mobilisent davantage, les adhésions augmentent, l’idée d’une « persécution » fait recette. C’est vieux comme la politique, mais ça marche toujours.
Ce que cela dit de la France de 2025
Plus largement, cette séquence en dit long sur l’état de notre démocratie. Une candidate arrivée deux fois au second tour qui risque de ne pas pouvoir se représenter à cause d’une décision de justice : cela pose des questions légitimes sur l’équilibre des pouvoirs. Certains y voient une justice instrumentalisée, d’autres une nécessaire moralisation de la vie politique.
Ce qui est certain, c’est que le débat va être passionné. Et qu’en 2027, quoi qu’il arrive, le paysage politique français aura profondément changé. Soit parce qu’elle aura gagné malgré tout, soit parce qu’un nouveau visage aura pris la relève avec succès.
En attendant, une chose est sûre : elle ne lâchera rien. Et ça, même ses adversaires les plus farouches doivent le reconnaître. La bataille pour 2027 est lancée, et elle s’annonce plus intense que jamais.
(Article rédigé le 23 novembre 2025 – plus de 3100 mots)
