Vous savez cette petite pointe de déception qu’on ressent quand on attend quelque chose depuis longtemps et que, finalement, ça ne vient pas le jour prévu ? Hier soir, au Parc des Princes, des dizaines de milliers de supporters l’ont vécue en même temps que Marquinhos.
Le capitaine brésilien était à une toute petite marche de ses 500 matchs sous le maillot parisien. Tout le monde l’imaginait entrer, même cinq minutes, pour recevoir l’ovation qu’il mérite. Et puis non. Luis Enrique a préféré le préserver. Rideau.
Un cap symbolique qui se fait désirer
Franchement, quand on voit le parcours du bonhomme, on se dit que ces 24 heures de plus ou de moins ne changeront rien à la légende. Mais quand même, il y avait quelque chose de spécial dans l’air ce samedi soir face au Havre.
Arrivé à l’été 2013, à tout juste 19 ans, Marquinhos a traversé les époques, les entraîneurs, les présidents, les stars. Il a vu partir Ibrahimović, Neymar, Mbappé… et lui, il est toujours là. Solide. Indéboulonnable.
Pourquoi Luis Enrique a-t-il fermé la porte ?
La réponse est assez simple : la gestion physique. Le Brésilien revenait de deux matchs internationaux avec la Seleção, sous un rythme intense et avec les voyages longue distance qui vont avec. Le froid polaire qui s’est abattu sur Paris n’a rien arrangé.
L’entraîneur espagnol a choisi de faire confiance à la paire Beraldo-Zabarnyi en charnière centrale. Et même quand l’heure des changements est arrivée, il a préféré lancer Lucas Hernandez plutôt que de faire entrer son capitaine pour une simple formalité.
Parfois, le plus beau cadeau qu’on peut faire à un joueur, c’est une soirée au chaud sur le banc.
On imagine que Marquinhos a dû serrer les dents, mais il connaît la musique. À 31 ans, il sait que chaque minute compte pour être prêt lors des grands rendez-vous.
499 matchs… et déjà une place dans l’histoire
Arrêtons-nous deux secondes sur le chiffre. 499. C’est énorme. C’est plus que Jean-Marc Pilorget (435), plus que Marco Verratti (416), plus que n’importe qui dans l’histoire du club à part… personne, en fait. Il est déjà seul en tête.
Et le plus fou, c’est qu’il n’a que 31 ans. Quand on voit sa régularité, sa capacité à éviter les grosses blessures, on se dit qu’il peut aller chercher les 600, peut-être plus. Ça donne le vertige.
- Arrivée à Paris : été 2013 (19 ans)
- Premier titre de champion : 2013-2014
- Brassard de capitaine : après le départ de Thiago Silva en 2020
- Titres remportés : 34 (record en activité)
- Finale de Ligue des Champions : 2020 (et la victoire tant attendue plus tard)
34 trophées. Laissez ça poser une seconde. Même certains grands clubs n’en gagnent pas autant en une décennie.
Le prochain round : Tottenham en Ligue des Champions ?
Maintenant, tous les regards se tournent vers mercredi soir. Tottenham au Parc, en phase de groupes de la Ligue des Champions. L’occasion parfaite pour célébrer le 500e dans un contexte européen, sous les projecteurs, avec le toit fermé et 48 000 personnes prêtes à scander son nom.
Franchement, ça aurait presque plus de gueule qu’une simple soirée de Ligue 1 face au Havre, même si le Parc avait préparé un tifo magnifique en hommage aux victimes du 13-Novembre. Le timing sera peut-être encore plus fort.
Ce que Marquinhos représente pour le PSG d’aujourd’hui
Dans une équipe où les stars viennent et repartent à la vitesse de la lumière, Marquinhos c’est la colonne vertébrale. Le mec qui parle français sans accent, qui connaît chaque recoin du Camp des Loges, qui calme les jeunes quand ça chauffe dans le vestiaire.
Il a vu passer les projets « galáctiques », les coachs aux philosophies opposées, les actionnaires qataris, les rumeurs de vente du club… Et lui, il est toujours là, avec le même sourire timide et la même envie de gagner.
Je me souviens encore de ses débuts. Un gamin timide qui arrivait de Rome, présenté comme le futur Thiago Silva. Douze ans plus tard, il a dépassé son maître en longévité et en-il seulement commencé à écrire la fin de son histoire parisienne ? J’en doute fort.
Et après ? Vers les 600 matchs ?
À 31 ans, avec son hygiène de vie irréprochable et son statut de titulaire indiscutable, rien n’empêche Marquinhos de viser encore plus haut. Les 550 seront atteints dès la saison prochaine si tout va bien. Les 600 ? Pourquoi pas avant ses 35 ans.
Dans le football moderne, où les joueurs chang-ent de club comme de chemise, rester aussi longtemps au même endroit relève presque de l’exploit. Marquinhos, c’est la preuve que fidélité et performance peuvent encore rimer.
Quand tu portes le brassard d’un club comme Paris, tu ne joues pas seulement pour toi. Tu joues pour tous ceux qui ont porté ce maillot avant toi.
– Marquinhos, dans une ancienne interview
Mercredi soir, le Parc va lui réserver quelque chose d’énorme, c’est certain. Et cette fois, Luis Enrique n’aura plus d’excuse pour le laisser sur le banc. Le 500e est trop symbolique.
En attendant, on savoure déjà l’idée qu’un joueur puisse marquer à ce point l’histoire d’un club. Parce que dans dix ans, quand on parlera des légendes parisiennes, son nom sortira en premier. Juste après, peut-être, un certain Kylian. Mais pour l’instant, c’est Marquinhos le patron des records.
Et quelque part, ce petit report rendra la célébration encore plus belle.
Alors oui, il faudra patienter encore quelques jours. Mais quand le capitaine lèvera enfin les bras pour son 500e, on se souviendra que même les plus belles histoires aiment parfois nous faire languir un peu.
