Il y a des nouvelles qu’on préférerait ne jamais lire. Ce genre d’histoire qui vous prend aux tripes dès le premier mot et qui vous laisse, longtemps après, avec cette sensation pesante au creux de l’estomac. Ce lundi 17 novembre 2025, dans une petite commune de l’Aisne, une femme de 72 ans a été tuée chez elle à l’arme blanche. Et le principal suspect ? Son propre fils.
Je ne sais pas vous, mais moi, chaque fois qu’un drame familial de cette violence éclate, je me demande comment on en arrive là. Comment une relation mère-fils, censée être le lien le plus sacré qui soit, peut-elle basculer dans l’horreur absolue ?
Un matin qui bascule dans le cauchemar
Tout commence en fin de matinée. Le mari de la victime, un homme âgé lui aussi, appelle les secours. Il est blessé, légèrement, mais surtout bouleversé : sa femme gît dans la maison, baignant dans son sang. Les gendarmes arrivent rapidement sur place, à Hirson, une ville de moins de 9 000 habitants où ce genre de faits divers fait l’effet d’une bombe.
Très vite, l’hypothèse du crime familial s’impose. Le fils du couple, 34 ans, n’est plus là. Il a disparu. Et les premières constatations laissent peu de place au doute : c’est lui qui aurait porté les coups fatals.
Ce qui frappe d’emblée, c’est le profil du suspect. Un homme inconnu de la justice. Casier judiciaire vierge. Aucun antécédent. Le genre de détail qui rend l’affaire encore plus déroutante.
Un dispositif de recherche impressionnant
Dès le début d’après-midi, la machine judiciaire se met en branle. Une enquête pour homicide volontaire est ouverte. Et les moyens déployés sont à la hauteur de la gravité des faits.
- Une quarantaine de gendarmes mobilisés sur le terrain
- Un hélicoptère qui survole la zone pendant des heures
- Les brigades locales renforcées par la section de recherches
- Des maîtres-chiens, des équipes en VTT, des barrages routiers
À l’heure où j’écris ces lignes, l’homme court toujours. On imagine la tension dans le secteur : les habitants qui ferment leurs volets plus tôt, les parents qui gardent leurs enfants près d’eux, cette peur diffuse que quelqu’un de potentiellement dangereux rôde encore.
Derrière la porte close : qu’est-ce qui a pu se passer ?
Quand on parle de matricide, le mot est si lourd qu’on a presque du mal à le prononcer. Et pourtant, ce n’est pas si rare. En France, les statistiques sont glaçantes : une part non négligeable des homicides se déroule dans le cercle familial. Et quand l’auteur est un fils adulte, on pense souvent à des troubles psychiatriques non diagnostiqués ou à des conflits qui couvent depuis des années.
Mais ici, rien ne semblait laisser présager un tel déchaînement. Pas de condamnations, pas de signalements connus. Juste une famille ordinaire, dans une petite ville ordinaire. Et puis, un jour, tout explose.
« La piste familiale est hautement privilégiée » – communiqué officiel du parquet
Cette phrase, froide et administrative, dit tout de la certitude des enquêteurs. Mais elle ne dit rien du pourquoi.
Les blessures du père : un détail qui interroge
Le mari, légèrement blessé, a pu donner l’alerte. A-t-il tenté d’intervenir ? S’est-il retrouvé entre sa femme et son fils au moment où la situation a dégénéré ? On imagine la scène : une dispute qui monte, des gestes qui partent, et puis l’irréparable.
À 72 ans, la victime était probablement fragile. Les coups de couteau, eux, ne pardonnent pas. Le nombre de plaies, la violence déployée… tout cela donne une idée du degré de rage ou de perte de contrôle.
Hirson sous le choc
Hirson, c’est cette ville du nord de l’Aisne où il ne se passe pas grand-chose d’habitude. Une ancienne cité ouvrière, un peu oubliée, où les gens se connaissent. Ce genre de drame, on le lit dans les journaux, mais on ne pensait pas que ça arriverait ici.
Je me souviens être passé par là il y a quelques années. Des rues calmes, des maisons en brique, un sentiment de bout du monde. Aujourd’hui, ces mêmes rues sont quadrillées par les gendarmes. L’hélicoptère qui tourne en rond au-dessus des toits, c’est presque irréel pour les habitants.
Le matricide : un crime encore trop méconnu
On parle beaucoup de féminicide conjugal, et c’est normal. Mais le matricide, lui, reste dans l’ombre. Pourtant, les chiffres existent. En moyenne, plusieurs cas par an en France. Et souvent, le schéma est le même : un fils adulte, parfois en souffrance psychique, parfois en rupture totale avec la réalité, qui passe à l’acte contre celle qui lui a donné la vie.
- Conflit autour de l’argent ou de l’héritage
- Dépendance non assumée (alcool, drogues, jeux)
- Troubles psychiatriques non suivis
- Sentiment d’étouffement ou de rejet
- Parfois, un simple « déclic » incompréhensible
Dans cette affaire, on ignore encore la raison exacte. Mais une chose est sûre : quand la violence entre dans une maison, elle ne prévient pas toujours.
Et maintenant ?
À l’heure où ces lignes sont écrites, l’homme est toujours en fuite. Les gendarmes maintiennent le dispositif. On parle de battues dans les bois, de recherches dans les bâtiments abandonnés, de surveillance des gares et des axes routiers.
Il y a deux issues possibles : soit il est retrouvé rapidement, vivant, et on pourra commencer à comprendre. Soit… l’histoire prend une tournure encore plus tragique.
En attendant, une famille est détruite. Une femme a perdu la vie. Un père est blessé et probablement brisé. Et un fils, quel que soit son geste, a franchi une ligne dont on ne revient pas.
Ces drames nous renvoient à notre propre vulnérabilité. À ces tensions qu’on laisse parfois couver sous la surface. À ces mots qu’on ne dit pas, ou qu’on dit trop tard.
Dans l’Aisne ce soir, il y a une maison vide, une mère qui ne rentrera plus, et un fils qu’on recherche dans le froid de novembre. Et quelque part, il y a cette question qui reste en suspens : comment a-t-on pu en arriver là ?
(Article mis à jour en fonction des éléments disponibles au 17 novembre 2025 – le dispositif de recherche est toujours en cours)
