En plein cœur de l’été 2025, alors que les projecteurs du monde entier se braquent sur la lagune vénitienne, une question me hante : un festival de cinéma peut-il devenir une tribune pour la justice ? La Mostra de Venise, cette grand-messe du 7e art, s’est retrouvée cette année au carrefour de l’art et de la politique. Des milliers de voix se sont élevées, non pas pour célébrer un film, mais pour crier leur soutien à Gaza. Ce n’est pas juste une manifestation de plus ; c’est un signal fort, un moment où le cinéma, souvent accusé de légèreté, se frotte aux réalités les plus dures.
Quand le Cinéma Rencontre la Cause
Chaque année, la Mostra de Venise attire les regards avec ses tapis rouges, ses stars et ses films audacieux. Mais en 2025, l’événement prend une tournure inattendue. En marge des projections, des milliers de manifestants, drapeaux palestiniens en main, ont défilé pour dénoncer les actions militaires israéliennes à Gaza. Ce n’était pas une simple marche : c’était un cri du cœur, porté par des pancartes réclamant un boycott culturel et la fin de ce que beaucoup appellent un génocide. L’émotion était palpable, et moi, en tant que rédacteur, je ne peux m’empêcher de me demander : le cinéma peut-il vraiment changer la donne ?
Une Mobilisation qui Fait Écho
La manifestation, organisée par des collectifs de gauche locaux, n’a pas surgi de nulle part. Elle s’inscrit dans un contexte tendu, où le conflit à Gaza, relancé par l’attaque du Hamas en octobre 2023, continue de diviser l’opinion mondiale. Les pancartes brandies portaient des messages clairs : « Arrêtez le génocide », « Boycott d’Israël ». Ces slogans, portés par une foule déterminée, ont transformé les abords du festival en un espace de débat politique. Ce qui m’a frappé, c’est l’énergie brute de ces manifestants, mêlant colère et espoir, comme si chaque pas dans les rues de Venise pouvait porter un message au-delà des frontières.
Le cinéma n’est pas qu’un art, c’est une arme pour réveiller les consciences.
– Un manifestant anonyme
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon des sources locales, plusieurs milliers de personnes ont participé à cette marche. Ce n’est pas anodin dans une ville comme Venise, où le tourisme et le glamour dominent. Cette mobilisation montre que même dans un cadre aussi prestigieux, les questions de droits humains trouvent un écho.
Les Artistes au Premier Plan
Ce qui rend cette édition de la Mostra unique, c’est l’engagement des cinéastes eux-mêmes. Sur le tapis rouge, des réalisateurs de renom ont affiché leur solidarité. Une réalisatrice marocaine et son mari cinéaste, par exemple, ont brandi une pancarte proclamant « Stop au génocide à Gaza ». Un geste simple, mais lourd de sens dans un monde où chaque image est scrutée. Un autre cinéaste grec, connu pour ses films provocateurs, arborait un pin’s aux couleurs palestiniennes lors d’une conférence de presse. Ces actes, discrets mais visibles, montrent que le cinéma n’est pas qu’un divertissement : c’est aussi un espace de résistance.
J’ai toujours pensé que les artistes ont un rôle à jouer dans les débats de société. Leur visibilité leur donne une voix, et à Venise, ils l’ont utilisée. Mais est-ce suffisant ? Un pin’s ou une pancarte peuvent-ils vraiment influencer les politiques internationales ? Peut-être pas directement, mais ils plantent une graine, un questionnement dans l’esprit des spectateurs.
Venice4Palestine : Une Voix Collective
Derrière cette mobilisation, un collectif a joué un rôle clé : Venice4Palestine. Fondé par dix cinéastes indépendants, ce groupe a lancé un appel vibrant dès l’ouverture du festival. Leur lettre ouverte, signée par plus de 2 000 personnes, dont des figures majeures du cinéma mondial, demandait une prise de position claire contre la guerre à Gaza. Leur message était limpide : un festival de l’envergure de la Mostra ne peut pas rester une « tribune vide ». Ils ont réussi à placer la cause palestinienne sous les feux de la rampe, et ça, c’est une victoire en soi.
Notre but était de faire de Gaza le centre de l’attention à Venise. Mission accomplie.
– Un des fondateurs du collectif
Ce qui m’impressionne, c’est la capacité de ce collectif à fédérer. Réunir des signatures de réalisateurs aussi divers, c’est montrer que la cause transcende les frontières et les cultures. Mais cela soulève aussi une question : jusqu’où un festival doit-il s’engager politiquement ? La réponse n’est pas simple, et elle divise.
La Mostra Face à la Politique
Le directeur du festival, interrogé sur cette vague de mobilisation, a adopté une posture prudente. Selon lui, un événement comme la Mostra ne doit pas prendre de positions politiques directes. Pourtant, il a reconnu la gravité de la situation à Gaza, un geste qui montre une certaine ouverture, même si elle reste mesurée. Cette neutralité affichée est compréhensible : un festival international doit jongler avec des sensibilités diverses. Mais en coulisses, on sent une tension. Comment rester impartial quand le monde entier regarde ?
Pour moi, cette position est un peu un fil d’équilibriste. D’un côté, la Mostra veut rester un espace dédié à l’art. De l’autre, elle ne peut ignorer les cris du dehors. Cette ambivalence s’est cristallisée avec la programmation d’un film poignant, prévu pour le mercredi de la semaine du festival. Ce long-métrage retrace l’histoire tragique d’une fillette palestinienne, tuée en janvier 2024 alors qu’elle fuyait les bombardements. Les enregistrements de ses appels aux secours, intégrés au film, ont bouleversé le monde entier. Ce choix de programmation est en soi une prise de position, même implicite.
Un Film qui Secoue les Consciences
Ce film, réalisé par une cinéaste franco-tunisienne, est plus qu’une œuvre cinématographique. C’est un témoignage brut, un cri face à l’horreur. L’histoire qu’il raconte, celle d’une enfant prise dans la tourmente de la guerre, touche une corde sensible. Quand j’ai entendu parler de ce projet, j’ai immédiatement pensé à l’impact qu’un tel récit peut avoir. Le cinéma a ce pouvoir unique de rendre l’invisible visible, de donner un visage aux victimes anonymes. Mais il pose aussi une question : jusqu’où l’art peut-il aller dans la dénonciation sans devenir propagande ?
- Rendre visible : Le film donne une voix à une tragédie souvent reléguée aux statistiques.
- Émouvoir : Les enregistrements authentiques créent une connexion directe avec le public.
- Provoquer le débat : Il force les spectateurs à se confronter à des vérités inconfortables.
Ce n’est pas la première fois qu’un festival de cinéma devient le théâtre de débats politiques. Mais à Venise, en 2025, l’ampleur de la mobilisation est inédite. Ce film, en particulier, risque de marquer les esprits bien au-delà du Lido.
Le Contexte Plus Large : Un Conflit qui Divise
Pour comprendre l’ampleur de cette mobilisation, il faut replonger dans le contexte. Le conflit à Gaza, relancé en octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas, a ravivé les tensions internationales. Les bombardements israéliens qui ont suivi ont causé des milliers de victimes civiles, selon des rapports humanitaires. Ce drame, qui semble sans fin, a polarisé les opinions. D’un côté, ceux qui soutiennent Israël invoquent la sécurité nationale. De l’autre, les défenseurs de la cause palestinienne dénoncent une occupation brutale. À Venise, c’est cette deuxième voix qui a dominé.
Ce qui me frappe, c’est la manière dont ce conflit, si lointain géographiquement, s’invite dans un festival européen. Cela montre à quel point les questions de justice internationale sont universelles. Mais cela met aussi en lumière une fracture : entre ceux qui veulent un festival apolitique et ceux qui exigent un engagement clair.
| Aspect | Description | Impact |
| Manifestation | Rassemblement de milliers de personnes | Visibilité mondiale pour la cause |
| Engagement des artistes | Pancartes et pin’s sur le tapis rouge | Amplification du message |
| Programmation | Film sur une victime de Gaza | Émotion et débat public |
Et Après ?
Alors que la Mostra de Venise 2025 touche à sa fin, une question demeure : quelle trace laisseront ces manifestations ? Les pancartes, les films, les pin’s ne changeront pas la situation sur le terrain à Gaza. Mais ils rappellent une vérité essentielle : le cinéma, c’est aussi un miroir du monde. En mettant en lumière des drames humains, il force à regarder, à réfléchir, à discuter. Peut-être que c’est là, dans cette capacité à provoquer des conversations, que réside son véritable pouvoir.
Pour ma part, je ne peux m’empêcher de trouver cette édition de la Mostra particulièrement vibrante. Elle montre que même dans un monde saturé d’images et de distractions, il y a encore de la place pour les combats qui comptent. Et vous, qu’en pensez-vous ? Un festival doit-il rester un sanctuaire de l’art ou devenir une tribune pour les causes urgentes ?
L’art ne change pas le monde, mais il change la manière dont on le voit.
– Un critique de cinéma
La Mostra de Venise 2025 restera dans les mémoires, non seulement pour ses films, mais pour son courage à affronter les tempêtes du monde. Et ça, c’est une leçon que je n’oublierai pas de sitôt.
