Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passe quand une ville, figée dans une même gouvernance depuis des décennies, commence à sentir le vent du changement ? À Sartrouville, dans les Yvelines, les municipales de 2026 s’annoncent comme un tournant. La gauche, souvent divisée, tente une stratégie audacieuse : s’unir pour défier un maire solidement ancré depuis trente ans. Mais, surprise, cette union se fait sans un acteur clé, La France Insoumise (LFI). Intriguant, non ? Plongeons dans cette bataille politique qui promet d’animer la deuxième ville des Yvelines.
Une gauche en quête d’unité face à un mastodonte
Dans une ville comme Sartrouville, où le maire Pierre Fond règne en maître depuis 1995, l’opposition doit jouer serré. Ce n’est pas une mince affaire de déloger un édile qui a remporté chaque élection, souvent dès le premier tour. Pourtant, l’espoir d’une alternance commence à germer. Les forces de gauche, conscientes de leur dispersion passée, ont décidé de faire front commun pour les élections de mars 2026. Mais cette union, aussi prometteuse soit-elle, laisse un goût d’inachevé : LFI, poids lourd à gauche, a choisi de faire cavalier seul.
Il y a un vrai désir de changement à Sartrouville. Les habitants nous parlent d’un essoufflement dans la gestion actuelle.
– Une figure de l’opposition locale
Ce constat d’essoufflement n’est pas anodin. Après trois décennies, certains habitants reprochent à la municipalité un manque de dynamisme, notamment sur des sujets comme l’écologie ou l’accès aux services publics. Mais comment la gauche compte-t-elle transformer ce mécontentement en victoire électorale ? Et pourquoi LFI, pourtant influent, reste-t-il à l’écart ?
Une alliance inédite, mais incomplète
L’union de la gauche à Sartrouville, c’est un peu comme assembler un puzzle complexe. Au centre de cette coalition, on trouve Isabelle Amaglio-Térisse, conseillère municipale d’opposition (PRG), qui s’est déclarée candidate avec le soutien des Verts, du PCF, et d’un collectif citoyen mené par Walyd Kalem. À ce trio s’ajoute un renfort de poids : le ticket PS-Place Publique, incarné par Michèle Vitrac-Pouzoulet. Cette alliance, officialisée récemment, marque une rupture avec 2020, où les deux femmes avaient fait campagne séparément, diluant leurs chances face à Pierre Fond.
En 2020, les résultats parlaient d’eux-mêmes : Isabelle Amaglio-Térisse avait récolté 24,12 % des voix, tandis que Michèle Vitrac-Pouzoulet n’avait obtenu que 9,46 %. Pendant ce temps, Pierre Fond caracolait avec 62,27 % dès le premier tour. Cette fois, l’union fait la force, du moins en théorie. Une première réunion publique a d’ailleurs donné le ton : la gauche veut incarner le renouveau face à une gestion jugée trop conservatrice.
- Rassemblement historique : Verts, PCF, PRG et PS-Place Publique sous une même bannière.
- Objectif clair : Mettre fin à l’hégémonie de Pierre Fond.
- Défi majeur : Convaincre les électeurs d’une alternative crédible.
Mais l’absence de LFI dans cette coalition intrigue. Pourquoi ce parti, qui a montré sa force lors des dernières législatives, fait-il bande à part ?
LFI : le choix de l’indépendance
Si la gauche unie mise sur la cohésion, La France Insoumise opte pour une stratégie différente. Lors des discussions préparatoires, lancées dès 2024, LFI était pourtant à la table. Ateliers de réflexion, débats sur le programme : tout semblait aligné pour une grande union. Mais fin mai 2025, patatras ! LFI annonce qu’il fera campagne seul. La raison ? Une directive nationale : le parti souhaite présenter des candidats dans toutes les grandes villes, en ciblant particulièrement les communes populaires.
Ce choix n’est pas dénué de logique. À Sartrouville, LFI a prouvé son poids électoral. Lors des dernières législatives, leur candidat, Yassine Benyettou, a obtenu un score impressionnant de 41,97 %, devançant même la présidente de l’Assemblée nationale, issue de Renaissance, qui n’a récolté que 31,58 %. Ce réservoir de voix, particulièrement dans des quartiers comme celui des Indes, donne à LFI une certaine assurance.
Nous voulons porter un projet ancré dans les réalités des quartiers populaires, sans compromis.
– Un militant local
Les militants de LFI ont déjà entamé un travail de terrain, avec du porte-à-porte intensif. Cependant, le nom de leur tête de liste reste un mystère. Ce suspense, volontaire ou non, ajoute une dose d’incertitude à la campagne. Une chose est sûre : LFI mise sur son ancrage local pour faire la différence, mais cette stratégie risque-t-elle de diviser encore plus le vote à gauche ?
Les critiques de la gauche : un maire en bout de course ?
Face à Pierre Fond, la gauche unie ne manque pas d’arguments. Pour Isabelle Amaglio-Térisse, le maire sortant incarne un certain immobilisme. « Un rapport à la démocratie en recul », dit-elle, en pointant du doigt des conseils municipaux où le débat serait étouffé. Elle n’hésite pas non plus à critiquer des positions jugées archaïques sur l’écologie, un thème cher aux Verts, qui font partie de la coalition.
Parmi les griefs, on retrouve aussi des dossiers locaux brûlants. Le projet du Tram T11, censé désenclaver le quartier du Plateau avec une nouvelle gare, est au point mort. « Une Arlésienne », selon l’opposition, qui reproche à la municipalité son manque d’engagement. Certains n’hésitent pas à rappeler les promesses non tenues de responsables régionaux, sans pour autant nommer directement les acteurs impliqués.
| Thème | Critique de l’opposition | Impact potentiel |
| Écologie | Positions jugées dépassées | Mobilisation des électeurs sensibles à l’environnement |
| Démocratie locale | Manque de transparence | Frustration des habitants |
| Tram T11 | Retards et inaction | Insatisfaction dans les quartiers populaires |
Ces critiques, si elles trouvent écho, pourraient fragiliser Pierre Fond. Mais le maire, fort de son expérience, ne semble pas prêt à céder son fauteuil si facilement.
Pierre Fond : un roc face aux assauts
À 70 ans, Pierre Fond observe la campagne avec une certaine sérénité. S’il n’a pas encore officialisé sa candidature pour un sixième mandat, peu doutent qu’il se lancera. Probablement à la tête d’une liste rassemblant le centre et la droite, il compte sur son bilan et sa popularité pour l’emporter. Mais face à une gauche plus unie et à un LFI offensif, la bataille s’annonce plus rude que prévu.
J’ai toujours trouvé fascinant comment certains élus parviennent à s’installer durablement dans le paysage politique. Pierre Fond, c’est un peu le roc de Sartrouville : inébranlable, mais peut-être pas indestructible. Les municipales de 2026 seront un test. La gauche unie parviendra-t-elle à fissurer cette forteresse ? Ou LFI, avec son approche radicale, tirera-t-elle son épingle du jeu ?
Les enjeux clés de la campagne
À un an des élections, plusieurs dossiers vont dominer les débats. L’écologie est en tête de liste. Les habitants, de plus en plus sensibles aux questions environnementales, attendent des propositions concrètes. La gauche unie met l’accent sur des projets comme le développement de pistes cyclables et une meilleure gestion des espaces verts. LFI, de son côté, pourrait insister sur des mesures sociales, comme l’accès à des logements abordables dans les quartiers populaires.
Un autre sujet brûlant est la démocratie locale. Les critiques sur le fonctionnement des conseils municipaux pourraient séduire les électeurs en quête de transparence. Enfin, le Tram T11 reste un point de crispation. Ce projet, qui promet de mieux connecter Sartrouville au reste de l’Île-de-France, est vu comme une opportunité manquée par beaucoup.
- Écologie : Propositions pour une ville plus verte.
- Démocratie : Plus de transparence dans la gestion municipale.
- Transports : Accélérer le projet du Tram T11.
Chacun de ces enjeux pourrait faire basculer des électeurs. Mais la division entre la gauche unie et LFI risque de compliquer la donne.
Une campagne à suspense
À Sartrouville, les municipales de 2026 s’annoncent comme un feuilleton politique. D’un côté, une gauche unie qui rêve d’alternance après trente ans de domination. De l’autre, LFI, qui mise sur son ancrage populaire pour bousculer l’ordre établi. Et au centre, Pierre Fond, qui pourrait bien jouer sur sa longévité pour l’emporter une fois encore.
Ce qui rend cette élection fascinante, c’est l’incertitude. La gauche unie a-t-elle les moyens de convaincre ? LFI va-t-il réussir son pari en solo ? Et Pierre Fond, est-il vraiment intouchable ? Une chose est sûre : les habitants de Sartrouville auront leur mot à dire. Et vous, que pensez-vous de cette bataille ? Le vent du changement soufflera-t-il enfin sur la ville ?
En attendant mars 2026, la campagne bat son plein. Les réunions publiques se multiplient, les porte-à-porte s’intensifient, et les affiches commencent à fleurir. Sartrouville, souvent discrète, pourrait bien devenir le théâtre d’une élection mémorable.
