Imaginez-vous dans les tribunes d’un stade balayé par le vent, sous une pluie battante, à Wellington. L’odeur de l’herbe mouillée se mêle à la tension palpable dans l’air. Ce samedi 12 juillet 2025, le XV de France affrontait les légendaires All Blacks pour un test-match qui promettait d’être épique. Mais ce qui s’annonçait comme un duel serré s’est transformé en une démonstration de force néo-zélandaise, laissant les Bleus sonnés, corrigés sur le score sans appel de 43 à 17. Comment en est-on arrivé là ? Plongeons dans ce match pour comprendre ce qui a fait basculer la rencontre et ce que l’avenir réserve au XV de France.
Une Vague Noire Déferle sur les Bleus
Une semaine après un premier test-match encourageant à Dunedin, où les Bleus avaient tenu tête aux All Blacks (31-27), l’espoir était de mise. Mais à Wellington, tout a changé. Les Français, pourtant portés par l’élan de leur performance précédente, se sont heurtés à une équipe néo-zélandaise transformée, plus affûtée, plus agressive. Dès les premières minutes, on sentait que quelque chose clochait. Les Bleus, malgré une entame correcte, ont vite été submergés par le rythme imposé par leurs adversaires. J’ai noté, en regardant ce match, une impression de décalage : comme si les Français jouaient à contretemps, incapables de suivre la cadence infernale des hommes en noir.
Un Début Prometteur Vite Éteint
Le match commence pourtant sur une note positive pour les Bleus. Une séquence offensive bien construite laisse entrevoir une équipe prête à en découdre. Mais ce n’était qu’un feu de paille. Dès la 14e minute, une feinte sur une touche néo-zélandaise surprend la défense française. Cameron Roigard, le demi de mêlée, s’échappe côté fermé et plante le premier essai. Ce moment marque un tournant. Les Bleus, déstabilisés, ne retrouvent plus leur élan initial. Les All Blacks, eux, en profitent pour imposer leur jeu, fait de passes rapides, de percées tranchantes et d’une discipline quasi militaire.
Le rugby, c’est avant tout une question de rythme. Si tu perds le tempo, tu perds le match.
– Un ancien international, commentant le match
Ce rythme, les All Blacks l’ont maîtrisé à la perfection. Leur capitaine, Ardie Savea, a incarné cette domination. À la 23e minute, il perce la défense française pour un essai qui en dit long sur la mobilité et la puissance des avants néo-zélandais. Les Bleus, eux, peinent à répondre. Les lancements de jeu sont brouillons, les touches mal assurées. Et quand on perd des ballons en touche face aux All Blacks, c’est comme offrir un dessert à un gourmet : ils ne laissent rien passer.
Des Bleus en Apnée
Le XV de France, remanié pour ce deuxième test-match, intégrait plusieurs joueurs issus de la finale du Top 14, comme Nicolas Depoortère, Pierre-Louis Barassi ou encore Pierre Bochaton. Si l’idée était d’apporter du sang frais, elle n’a pas porté ses fruits. Les Bleus semblaient désorientés, incapables de s’adapter au plan de jeu adverse. À la 19e minute, un carton jaune infligé à Beauden Barrett pour un en-avant volontaire aurait pu donner un répit aux Français. Mais même à quatorze, les All Blacks restent intraitables. En revanche, le carton jaune de Joshua Brennan à la 28e minute pour un plaquage dangereux pèse lourd. Les Bleus, déjà en difficulté, encaissent deux essais supplémentaires avant la pause, creusant un écart de 29-3 à la mi-temps.
- Pertes de balles : Les Bleus ont multiplié les erreurs en touche, offrant des munitions aux All Blacks.
- Défense dépassée : Les avants néo-zélandais, plus mobiles, ont percé à plusieurs reprises.
- Manque de cohésion : Les changements dans l’équipe française ont perturbé les automatismes.
Ce score à la mi-temps, aussi brutal soit-il, reflète une réalité : les All Blacks étaient mieux préparés. Leur deuxième semaine de travail collectif a payé. Sans leur capitaine Scott Barrett, blessé avant le match, ils ont su se réorganiser et montrer une maîtrise collective impressionnante. Les Bleus, eux, semblaient courir après un fantôme, incapables de poser leur jeu.
Une Seconde Mi-Temps en Demi-Teinte
La seconde période offre un léger sursaut d’orgueil pour les Bleus. Les All Blacks, moins dominateurs, laissent quelques espaces. Léo Barré, l’arrière du Stade Français, en profite pour inscrire un essai à la 47e minute. Un éclair dans la nuit, mais pas suffisant pour relancer la machine. Les Néo-Zélandais, dès qu’ils sentent le danger, accélèrent et plantent deux nouveaux essais. Le score enfle, impitoyable. À la 78e minute, Joshua Brennan sauve l’honneur avec un essai, mais c’est une maigre consolation face à l’ampleur de la défaite.
Ce qui frappe, c’est l’incapacité des Bleus à exploiter leurs atouts offensifs. Théo Attissogbe, si brillant une semaine plus tôt, a été muselé, repositionné à l’aile et privé de ballons exploitables. Les flèches françaises, habituellement si dangereuses, sont restées dans leur carquois. Pourquoi ? Peut-être un manque de munitions, comme si les avants et les demis n’arrivaient pas à alimenter leurs lignes arrières. Ou peut-être, tout simplement, la supériorité tactique des All Blacks.
Face à une équipe comme les All Blacks, chaque erreur se paye cash. Ils ne pardonnent rien.
– Un analyste sportif
Les Clés de la Défaite : Une Analyse
Pour comprendre cette déroute, il faut décortiquer plusieurs aspects. D’abord, la préparation physique. Les All Blacks, malgré l’absence de leur capitaine, ont montré une condition physique irréprochable. Leurs avants, à l’image d’Ardie Savea, ont dominé les rucks et les impacts. Les Bleus, eux, semblaient à bout de souffle dès la demi-heure de jeu. Ensuite, la stratégie. Les Néo-Zélandais ont joué simple, mais efficace : des passes rapides, des soutiens constants, et une défense agressive qui a étouffé les initiatives françaises.
| Aspect | Bleus | All Blacks |
| Physique | En difficulté après 30 min | Endurance et puissance |
| Stratégie | Jeu brouillon, erreurs en touche | Précision, agressivité |
| Cohésion | Manque d’automatismes | Collectif huilé |
Enfin, les choix de composition. Fabien Galthié, le sélectionneur, a opté pour un mélange de jeunesse et d’expérience, mais les nouveaux venus n’ont pas su s’imposer. Les absences de cadres comme Gaël Fickou ou Mickaël Guillard, laissés au repos, ont pesé. Ces joueurs, habitués aux grands rendez-vous, auraient peut-être apporté cette solidité mentale qui a manqué. Mais peut-on vraiment reprocher à Galthié d’avoir voulu tester ses jeunes pousses ? C’est un pari risqué, mais formateur pour l’avenir.
Et Maintenant ? Le Défi du Troisième Test-Match
Le troisième test-match, prévu le 19 juillet à Hamilton, s’annonce comme une montagne à gravir. Les All Blacks, portés par leur dynamique, seront encore plus redoutables à domicile. Pour les Bleus, il faudra tirer les leçons de cette défaite. Voici ce qu’ils pourraient ajuster :
- Renforcer la conquête : Les touches et les mêlées doivent être irréprochables pour priver les All Blacks de ballons.
- Mieux utiliser les arrières : Trouver des solutions pour alimenter Attissogbe et Barré, capables de faire la différence.
- Retrouver de la discipline : Les cartons jaunes, comme celui de Brennan, coûtent trop cher.
Les retours probables de Gaël Fickou et Mickaël Guillard pourraient redonner du mordant à l’équipe. Fickou, avec son expérience, est un roc en défense, tandis que Guillard, par sa puissance, peut rivaliser avec les avants néo-zélandais. Mais au-delà des individualités, c’est tout le collectif qui devra hausser son niveau. Les Bleus ont-ils les ressources mentales pour rebondir ? C’est la question qui brûle les lèvres de tous les supporters.
Un Mot sur les All Blacks : Une Machine Bien Huilée
Il serait injuste de ne parler que des failles françaises sans saluer la performance des All Blacks. Cette équipe, même privée de son capitaine, a montré pourquoi elle reste une référence mondiale. Leur jeu, fait de précision et de puissance, est un modèle du genre. Ardie Savea, capitaine d’un soir, a été monumental, à la fois leader et fer de lance. Et que dire de Cameron Roigard, dont la vitesse et la vista ont fait des ravages ? Les Néo-Zélandais ont rappelé qu’ils ne laissent rien au hasard, et leur préparation, même en seulement deux semaines, a porté ses fruits.
Ce match soulève une question : les All Blacks sont-ils intouchables ? Pas forcément. Une semaine plus tôt, les Bleus avaient prouvé qu’ils pouvaient les bousculer. Mais pour y parvenir, il faudra une discipline de fer, une conquête solide et une pointe de magie. Les Bleus ont-ils ça dans leurs bagages ? Hamilton nous le dira.
L’Importance de la Tournée pour l’Avenir
Cette tournée en Nouvelle-Zélande, au-delà du score, est une opportunité pour le XV de France. Les test-matches face aux meilleures nations sont des laboratoires. Ils permettent de tester des joueurs, d’affiner des stratégies, et de préparer l’avenir, notamment la prochaine Coupe du monde. Les jeunes comme Léo Barré ou Théo Attissogbe ont montré des promesses, même dans la défaite. Ils représentent l’avenir du rugby français, et ces matchs, aussi durs soient-ils, sont des étapes nécessaires pour leur apprentissage.
Une défaite, c’est une leçon. Une victoire, c’est une confirmation.
– Un entraîneur expérimenté
Ce qui m’a marqué, en tant qu’observateur, c’est la résilience dont les Bleus devront faire preuve. Perdre face aux All Blacks, ce n’est pas une honte. Mais perdre sans apprendre serait une erreur. Fabien Galthié, connu pour son exigence, saura-t-il tirer les bonnes conclusions ? J’en suis convaincu. Son staff et lui ont déjà transformé le XV de France ces dernières années, et cette déroute n’est qu’un obstacle sur la route.
Un Message aux Supporters
Si vous êtes supporter des Bleus, ne baissez pas les bras. Ce 43-17 fait mal, c’est certain. Mais le rugby, c’est aussi ça : des hauts, des bas, et des leçons à tirer. Le troisième test-match à Hamilton sera une chance de montrer un autre visage. Alors, on y croit ? Absolument. Les Bleus ont du talent, de la fougue, et un public derrière eux. Rendez-vous le 19 juillet pour voir s’ils peuvent renverser la vapeur.
En attendant, une chose est sûre : ce match à Wellington restera dans les mémoires comme une leçon de rugby. Les All Blacks ont rappelé au monde entier pourquoi ils dominent ce sport depuis des décennies. Aux Bleus, maintenant, de montrer qu’ils peuvent apprendre, grandir, et revenir plus forts.
