Quand le sifflet retentit à Wellington, l’air semblait déjà chargé d’électricité. Le XV de France, en tournée estivale, affrontait les redoutables All Blacks pour un deuxième test-match qui promettait d’être un véritable bras de fer. Mais, à l’arrivée, les Bleus ont été submergés par une vague néo-zélandaise impitoyable, s’inclinant lourdement 43-17. Comment expliquer cette déroute ? Quels joueurs ont tenu bon, et qui a craqué sous la pression ? Plongeons dans une analyse détaillée des performances tricolores, où certains, comme Pierre Bochaton, ont su tirer leur épingle du jeu, tandis que d’autres, comme Georges-Henri Colombe, ont semblé dépassés.
Un XV de France à Deux Visages face aux All Blacks
Ce samedi 12 juillet 2025, le choc entre la Nouvelle-Zélande et la France a tenu toutes ses promesses… ou presque. Si les Bleus espéraient confirmer leur belle prestation du premier test, ils se sont heurtés à un mur noir, porté par des individualités comme Ardie Savea et Cameron Roigard. Ce match, marqué par une domination physique et tactique des All Blacks, a mis en lumière des performances contrastées côté français. Voici une plongée dans les notes et les moments clés de cette rencontre, avec un focus sur les joueurs qui ont marqué, ou déçu, dans ce duel au sommet.
Les All Blacks : Une Machine Bien Huilée
Les Néo-Zélandais, menés par un Ardie Savea monumental, ont dicté leur loi dès les premières minutes. Avec une note de 8/10, le flanker a prouvé pourquoi il est considéré comme l’un des meilleurs joueurs du monde. Sa percée à la 36e minute, conclue par un essai de Tupou Vaa’i, a donné le ton. Savea, capitaine pour la 11e fois, a été omniprésent : plaquages féroces, rucks disputés avec hargne et une capacité à faire avancer son équipe dans le jeu courant. Une question taraude désormais les observateurs : doit-il devenir le capitaine permanent des All Blacks ?
Ardie Savea a été un véritable poison pour la défense française, combinant puissance et intelligence de jeu.
– Un observateur du rugby international
À ses côtés, Cameron Roigard (8/10) a brillé par sa vista. Son sprint de 30 mètres pour le premier essai (14e) a mystifié les Bleus, tandis que son jeu au pied précis a constamment mis la France sous pression. Patrick Tuipulotu (7/10), en remplacement de Scott Barrett, a également pesé lourd, notamment en touche avec un ballon volé dès la 5e minute. Beauden Barrett, malgré un carton jaune pour un en-avant volontaire, a su se reprendre pour animer l’attaque (6/10). Seul Billy Proctor (5/10) a semblé en retrait, en difficulté dans les duels et sur l’essai français de Léo Barré.
Pierre Bochaton, le Roc Bordelais
Dans la tempête néo-zélandaise, un joueur français a su tenir la barre. Pierre Bochaton, le troisième-ligne de Bordeaux, a livré une prestation courageuse, notée 6/10. Avec 18 plaquages réussis pour un seul manqué, il a incarné l’agressivité défensive dont les Bleus avaient cruellement besoin. Toujours au soutien, il a parcouru 13 mètres ballon en main, une performance honorable face à un adversaire aussi dominateur. Contrairement à ses coéquipiers en troisième ligne, Bochaton est resté sur le terrain jusqu’au bout, signe de la confiance que lui a accordée Fabien Galthié.
J’ai rarement vu un joueur aussi combatif dans un match aussi déséquilibré. Bochaton, c’est le genre de gars qui ne lâche rien, même quand tout semble perdu. Sa performance, bien que dans l’ombre d’une lourde défaite, pourrait lui valoir une place durable dans le XV tricolore.
Georges-Henri Colombe, un Match à Oublier
À l’inverse, Georges-Henri Colombe a vécu un calvaire. Noté 2/10, le pilier rochelais, futur Toulousain, n’a pas su répondre au défi physique imposé par le pack néo-zélandais. En manque de rythme après une longue absence (dernier match le 1er mars), il a été pénalisé au sol et a raté des plaquages clés, notamment sur l’essai de Savea (37e). Emporté dans les mauls, il a semblé à court de souffle, quittant le terrain dès la 41e minute. Une prestation à oublier pour celui qui espérait marquer des points en vue de la prochaine Coupe du monde.
Le rugby, c’est avant tout une question de physique. Face aux All Blacks, il faut être prêt à tout donner, et Colombe n’y était pas.
– Un ancien international français
Les Autres Bleus : Entre Éclairs et Déceptions
Si Bochaton a surnagé, d’autres joueurs français ont oscillé entre moments de bravoure et erreurs coûteuses. Léo Barré (4/10) a marqué un essai (48e), son quatrième en sélection, mais ses coups de pied approximatifs et une passe interceptée ont terni sa copie. Nicholas Depoortere et Pierre-Louis Barassi (5/10 chacun) ont formé une paire de centres prometteuse, avec des actions offensives intéressantes, mais ils n’ont pas pu inverser la tendance. Emilien Gailleton (4/10), repositionné à l’aile, a alterné le bon (41 mètres parcourus) et le moins bon (défense hésitante).
En première ligne, Gaëtan Barlot (4/10), pour son premier capitanat, a souffert en touche (6/9 lancers réussis) et n’a pas réussi à peser offensivement. Julen Erdocio (3/10), pour sa première sélection, a été pénalisé à deux reprises et n’a pas brillé en mêlée. Au demi de mêlée, Nolann Le Garrec (5/10) a tenté d’accélérer le jeu, mais ses efforts ont été vains face à la défense noire. Enfin, Jordan Brennan (5/10) a marqué son premier essai en Bleu, mais un carton jaune pour un plaquage dangereux a coûté cher.
Le Banc, un Souffle d’Espoir
Si la première mi-temps a été un calvaire (29-3 à la pause), l’entrée des remplaçants a redonné un peu de couleurs aux Bleus. Antoine Hastoy (6/10) a dynamisé l’attaque, créant une brèche pour l’essai de Barré. Romain Taofifenua (6/10) a apporté sa puissance, frôlant l’essai à la 75e minute. Bastien Vergnes-Taillefer (6/10) s’est illustré avec 9 plaquages et une pénalité gagnée. Même Cameron Woki, sans note officielle, a redoré le blason de la touche française. Ces entrées ont permis un score de 14-14 en seconde période, un motif d’espoir dans une défaite cuisante.
Ce qui m’a frappé, c’est la différence d’impact entre les titulaires et les remplaçants. Les entrants ont joué avec une énergie qui manquait cruellement en début de match. Est-ce une question de préparation ou simplement de fraîcheur physique ?
Les Enseignements d’une Défaite
Cette déroute, la plus lourde de l’ère Fabien Galthié (26 points d’écart), pose des questions. Les Bleus, pourtant ambitieux, ont été dominés dans tous les compartiments : conquête, défense, animation offensive. La mêlée et la touche, d’ordinaire points forts, ont vacillé face à l’intensité néo-zélandaise. Pourtant, des motifs de satisfaction existent. La paire de centres Depoortere-Barassi, l’abnégation de Bochaton et l’impact des remplaçants montrent que ce groupe a du potentiel.
Alors, comment rebondir ? Voici quelques pistes :
- Renforcer la conquête : La touche et la mêlée doivent retrouver leur solidité.
- Mieux gérer les temps faibles : Les Bleus ont craqué après les cartons jaunes et les erreurs individuelles.
- Capitaliser sur les jeunes : Bochaton, Depoortere et Hastoy doivent être des piliers pour l’avenir.
Ce match, aussi douloureux soit-il, est une leçon. Les All Blacks ont rappelé pourquoi ils restent une référence mondiale. Pour les Bleus, il s’agit désormais de tirer les enseignements et de se projeter vers les prochains défis, notamment la Coupe du monde U20 où les Bleuets affronteront… la Nouvelle-Zélande. Une revanche en perspective ?
Les Supporters Réagissent
Les réactions des supporters ne se sont pas fait attendre. Si certains pointent du doigt les failles de Colombe ou les hésitations de Le Garrec, d’autres saluent l’apport des remplaçants et l’émergence de jeunes talents comme Depoortere. Un fan a même noté :
Woki a tout changé en touche, il mérite un 6 ou un 7 ! Les remplaçants ont sauvé l’honneur.
– Un supporter sur les réseaux sociaux
Cette diversité d’opinions montre à quel point le rugby français est suivi avec passion. Mais une chose est sûre : les Bleus doivent se remobiliser pour éviter que cette défaite ne laisse des traces.
Un Regard vers l’Avenir
Ce test-match, aussi brutal qu’instructif, met en lumière les chantiers du XV de France. La conquête, point faible criant à Wellington, devra être travaillée. Les jeunes joueurs, comme Bochaton ou Depoortere, ont montré qu’ils avaient leur place. Quant à Fabien Galthié, il devra trouver les mots pour remotiver son groupe avant les prochains rendez-vous internationaux. D’ailleurs, ne trouves-tu pas que ces défaites, aussi dures soient-elles, sont parfois nécessaires pour progresser ?
Pour résumer, voici les points clés de ce match :
| Joueur | Note | Points forts | Points faibles |
| Pierre Bochaton | 6/10 | 18 plaquages, agressivité | Peu d’impact offensif |
| Georges-Henri Colombe | 2/10 | – | Pénalités, plaquages manqués |
| Léo Barré | 4/10 | Essai marqué | Jeu au pied approximatif |
| Remplaçants | 5-6/10 | Dynamisme, essai | Impact limité en mêlée |
Ce match face aux All Blacks restera dans les mémoires comme une leçon de rugby. Les Bleus ont touché du doigt l’exigence du très haut niveau. À eux de transformer cette claque en tremplin pour l’avenir. Et toi, penses-tu que cette défaite peut être un électrochoc pour le XV de France ?
