Il y a des séries qui pèsent plus lourd que d’autres. Quand vous êtes Olivier Giroud, recordman de buts en équipe de France, champion du monde, habitué à faire trembler les filets un peu partout en Europe, deux mois sans marquer, ça commence à faire beaucoup. Surtout quand ça arrive pour la première fois dans votre nouveau club.
Depuis ce soir de septembre où il avait claqué une tête rageuse contre Brann en Ligue Europa, plus rien. Huit journées de Ligue 1 disputées, zéro but. Et pourtant, personne ne semble vraiment lui en vouloir au LOSC. Ni les supporters (pas tous en tout cas), ni surtout Bruno Genesio, qui continue de le défendre bec et ongles. Alors, simple passage à vide ou signe que le temps commence à faire son œuvre ?
Une disette qui symbolise les galères collectives
Ce qui frappe d’abord, c’est que Giroud n’est pas le seul à être muet. Depuis le carton contre Metz fin octobre (6-1, match auquel il n’avait pas participé), l’attaque lilloise s’est éteinte. Un seul petit but en quatre matchs. Résultat : une victoire poussive, trois défaites, et une chute au classement qui commence à faire grincer des dents dans le Nord.
Genesio l’a répété vendredi en conférence de presse : « On est l’une des équipes qui touchent le plus de ballons dans la surface adverse, mais jamais dans de bonnes conditions. » Traduction : même un renard comme Giroud a besoin de munitions de qualité pour faire parler la poudre.
« Olivier a un petit contrecoup, c’est normal après un début de saison tonitruant. Mais je n’attends pas plus de lui que ce qu’il donne déjà. Il reste dépendant du collectif. »
Bruno Genesio, entraîneur du LOSC
Le coach a raison sur un point : les débuts étaient pourtant idylliques. Trois buts lors de ses cinq premières apparitions, dont un doublé qui avait fait chavirer le Stade Pierre-Mauroy. On parlait déjà du coup de génie du recrutement estival. Et puis patatras.
L’âge, ce vieux compagnon de route
À 39 ans (bientôt 40), on ne va pas se mentir : la récupération n’est plus la même. Les terrains lourds de novembre, les midweeks chargés, les chocs répétés… tout coûte un peu plus cher. Giroud le sait mieux que quiconque. Il l’a encore prouvé pendant la trêve internationale : alors que la plupart des joueurs se reposaient, lui enchaînait les séances supplémentaires.
Genesio, presque ému, racontait : « On a parfois voulu le freiner, mais il ne veut rien savoir. » C’est tout lui. Ce professionnalisme absolu qui énerve autant qu’il force le respect. Même à l’approche de la quarantaine, le bonhomme continue de montrer l’exemple.
- Double séance presque tous les jours pendant la trêve
- Travail spécifique avec les préparateurs physiques
- Séances vidéo pour décrypter les défenses adverses
- Recharge mentale loin des caméras
Ce n’est pas un hasard si, malgré la disette, il reste titulaire indiscutable. Et peut-être même capitaine ce dimanche soir, Benjamin André étant suspendu.
Igamane, le concurrent qui arrive fatigué
Justement, parlons concurrence. Hamza Igamane, 23 ans, Dogue du mois d’octobre, international marocain, représentait une menace crédible. Sauf que pendant que Giroud se refaisait une santé physique et mentale, le jeune Lion de l’Atlas disputait deux matchs avec sa sélection. Retour en Europe vendredi seulement. Autant dire que la fraîcheur, ce sera pour l’expérimenté.
Genesio ne s’en cache pas : il va falloir miser sur l’expérience et l’envie ce week-end. Et quand on reçoit le Paris FC, promu solide mais prenable, c’est peut-être le moment idéal pour débloquer le compteur.
Un match pour tout changer ?
Dimanche à 20h45, le Stade Pierre-Mauroy aura les yeux rivés sur le n°9. Pas seulement pour le résultat, mais pour voir si le vieux lion peut encore rugir. Parce qu’un but de Giroud, ce n’est jamais anodin. C’est souvent un déclic. Pour lui, pour l’équipe, pour tout un stade qui commence à douter.
J’ai toujours pensé que les grands buteurs ne meurent jamais vraiment. Ils traversent des tempêtes, parfois plus longues qu’on ne l’imagine, mais ils finissent toujours par resurgir. Giroud a déjà prouvé mille fois qu’il avait ce supplément d’âme. Ce soir, il a l’occasion de le rappeler à tout le monde.
Et si c’était le moment ? Si ce match contre le Paris FC était celui du grand retour ? Parce qu’à presque 40 ans, marquer reste la plus belle réponse à tous les doutes.
Allez Olivier, on croit en toi. Le Nord attend son but.
Et vous, vous y croyez encore à cette étincelle ? Dites-le moi en commentaire, j’ai hâte de lire vos avis avant le coup d’envoi !
