Est-ce que l’OM a vraiment retrouvé son éclat, ou est-ce juste un feu de paille ? Samedi soir, dans l’antre bouillonnante du Vélodrome, les Marseillais ont signé une victoire éclatante 5-2 contre le Paris FC. Un score flatteur, des supporters en transe, et pourtant, quelque chose cloche. Malgré les buts et l’énergie, la défense olympienne a montré des failles béantes, laissant planer un doute : l’équipe de Roberto De Zerbi est-elle vraiment prête à viser haut en Ligue 1 cette saison ? J’ai suivi ce match avec un mélange d’excitation et d’inquiétude, et je vous emmène dans les coulisses de cette rencontre qui, malgré son score fleuve, pose autant de questions qu’elle apporte de réponses.
Un Spectacle Offensif, Mais une Défense à la Dérive
Le Vélodrome, ce chaudron où chaque match est une fête, a vibré samedi soir. Portés par une attaque flamboyante, les joueurs de l’OM ont fait plier une équipe du Paris FC dépassée en fin de match. Cinq buts, des actions tranchantes, et une ambiance électrique : sur le papier, tout semble parfait. Mais en creusant un peu, on réalise vite que cette victoire cache des lacunes inquiétantes, notamment en défense. Les hommes de De Zerbi ont concédé trop d’occasions, et sans un sursaut d’orgueil en deuxième mi-temps, le scénario aurait pu basculer.
« On n’a pas bien joué, on a trop souffert. Cette semaine a été lourde, et mes joueurs ne sont pas des robots, mais des hommes. »
– Un entraîneur marseillais après le match
Ce constat, livré en conférence de presse, résume bien l’état d’esprit. Malgré le score, l’OM n’a pas affiché la sérénité attendue. Une semaine après une défaite frustrante à Rennes (0-1), les joueurs semblaient encore marqués, la tête pleine de doutes. Mais dans ce chaos, certains ont su tirer leur épingle du jeu. Alors, qui sont les héros et les maillons faibles de ce match ?
Les Piliers de la Victoire : Hojbjerg et Aubameyang
Si l’OM a fini par prendre le dessus, c’est en grande partie grâce à deux cadres : Pierre-Émile Hojbjerg et Pierre-Emerick Aubameyang. Le Danois, parfois critiqué pour son manque de régularité cet été, a montré pourquoi il est un pilier. Après une première mi-temps en demi-teinte, il a haussé le ton, jusqu’à planter un but libérateur à longue distance, scellant le 4-2. Ce moment, où il a hurlé sa rage face au public, a électrisé le stade. De mon point de vue, ce genre d’attitude fait la différence dans un club aussi passionnel que l’OM.
Aubameyang, lui, a été le phare dans la tempête. Toujours aussi clinique, l’attaquant a su peser sur la défense parisienne, offrant des solutions offensives et une présence constante. Ces deux-là, avec leur expérience, ont su garder la tête froide dans un match où l’émotion était palpable. Mais ils ne peuvent pas tout faire seuls, et c’est là que les jeunes ont aussi brillé.
Les Jeunes au Rendez-Vous : Nadir et Vaz
Parlons des minots, ces gamins qui incarnent l’avenir de l’OM. Bilal Nadir et Robinio Vaz ont crevé l’écran. Nadir, entré en jeu à l’heure de jeu, a apporté une fraîcheur et une agressivité qui ont fait mal au Paris FC. Une récupération haute, une passe décisive : le jeune milieu a montré qu’il pouvait être plus qu’un simple remplaçant. Quant à Vaz, à seulement 18 ans, il a dynamité la fin de match. Un penalty provoqué, un but rageur dans les arrêts de jeu : ce gosse ne parle peut-être pas beaucoup, mais sur le terrain, il hurle son talent.
- Bilal Nadir : Entrée décisive, récupération haute, passe clé pour le 3e but.
- Robinio Vaz : Penalty obtenu, but spectaculaire, une énergie contagieuse.
Ces jeunes, formés au club, rappellent que l’OM peut compter sur son centre de formation pour injecter du sang neuf. Mais leur fougue ne suffit pas à masquer les problèmes structurels, notamment derrière.
Une Défense en Panne : Les Alertes Rouges
Si l’attaque a fait des étincelles, la défense, elle, a frôlé la catastrophe. Dès la 5e minute, une tête d’un attaquant adverse a heurté le poteau. Puis, une frappe frôlant le cadre, un but refusé pour hors-jeu, des pertes de balle dangereuses… Les exemples de fébrilité sont nombreux. Leonardo Balerdi, pourtant cadre, a encore montré des lacunes, notamment sur le second but du Paris FC, où il a mal couvert son adversaire. Ce n’est pas la première fois ce mois-ci qu’il semble en difficulté.
Les latéraux, eux, n’ont pas été à la hauteur non plus. Trop souvent mal positionnés, ils ont laissé des boulevards sur les ailes. L’animation défensive, un point clé du système de De Zerbi, reste un chantier. Comme l’a souligné un observateur après le match : « En Ligue des champions, ce genre d’erreurs ne pardonnera pas. » Et il a raison. Si l’OM veut rivaliser avec les cadors européens, il faudra muscler cette arrière-garde.
« On a subi leurs occasions trop facilement. Sur leurs buts, on doit mieux gérer le ballon. »
– Un technicien marseillais
De Zerbi : Un Entraîneur sous Pression
Roberto De Zerbi, arrivé avec une réputation de tacticien audacieux, est déjà sous le feu des projecteurs. Sa philosophie, basée sur un jeu offensif et une prise de risque, séduit, mais elle expose aussi ses joueurs. Face au Paris FC, son équipe a alterné entre moments de domination et périodes de flottement. Après une semaine marquée par des tensions extra-sportives, il a reconnu que ses joueurs étaient « émotifs » et « sensibles ». Mais jusqu’à quand pourra-t-il se cacher derrière cet argument ?
J’ai toujours admiré les entraîneurs qui osent imposer leur style, mais à Marseille, la passion des supporters peut vite devenir une pression écrasante. De Zerbi devra trouver un équilibre entre son ambition tactique et une solidité défensive. Peut-être que le retour de certains joueurs clés, comme Facundo Medina, apportera plus de stabilité. En attendant, il doit composer avec un effectif qui, malgré son talent, semble encore fragile mentalement.
Le Vélodrome : Une Force et une Exigence
Difficile de parler de l’OM sans évoquer son douzième homme : le Vélodrome. Samedi, les supporters ont encore joué leur rôle, poussant l’équipe même dans les moments de doute. Leur ferveur a porté les joueurs, notamment en fin de match, où l’OM a enfoncé le clou. Mais cette passion est à double tranchant : elle galvanise, mais elle ne pardonne pas les erreurs. Les fans, sur les réseaux, n’ont pas manqué de pointer du doigt les failles défensives, tout en saluant les performances d’Aubameyang et des jeunes.
| Point fort | Point faible | Impact |
| Attaque flamboyante | Défense fébrile | Victoire mais manque de sérénité |
| Jeunes prometteurs | Latéraux mal positionnés | Potentiel à exploiter, mais risques |
| Soutien du Vélodrome | Instabilité mentale | Énergie positive, pression accrue |
Ce tableau résume bien le paradoxe marseillais : un potentiel énorme, mais des failles qui pourraient coûter cher. Les supporters, eux, rêvent déjà d’une Ligue des champions glorieuse, mais il faudra d’abord régler ces détails qui font la différence.
Vers une Saison à Deux Visages ?
Alors, où va l’OM cette saison ? Difficile à dire après seulement deux journées de Ligue 1. La victoire contre le Paris FC est un soulagement, mais elle ne masque pas les chantiers en cours. L’équipe a montré qu’elle pouvait faire preuve de caractère, portée par des cadres comme Hojbjerg et Aubameyang, et des jeunes comme Nadir et Vaz. Mais sans une défense plus solide, les ambitions européennes pourraient vite s’effondrer.
Pour moi, l’aspect le plus intrigant est la capacité de De Zerbi à tirer le meilleur de cet effectif. Son style, audacieux et risqué, peut faire des merveilles, comme lors de la victoire contre Aston Villa (3-1) il y a deux semaines. Mais il peut aussi exposer l’équipe face à des adversaires plus redoutables. La question est simple : l’OM parviendra-t-il à trouver l’équilibre entre spectacle et solidité ?
Les Enjeux à Venir
Les prochaines semaines seront cruciales. Avec le retour de joueurs clés et, peut-être, des renforts en défense, l’OM pourrait gagner en stabilité. Mais De Zerbi devra aussi travailler l’aspect mental de son groupe. Une équipe aussi émotive, dans un environnement aussi intense que Marseille, peut vite basculer d’un extrême à l’autre. Les supporters, eux, attendent des résultats, mais aussi du beau jeu. Pas une mince affaire.
- Renforcer la défense : Priorité absolue pour limiter les erreurs.
- Capitaliser sur les jeunes : Nadir et Vaz doivent avoir du temps de jeu.
- Gérer la pression : De Zerbi doit canaliser l’émotion du groupe.
En attendant, cette victoire 5-2 est un bol d’air, mais pas une fin en soi. L’OM doit se remettre la tête à l’endroit, comme le souhaitent ses fans. Et si ce match était le point de départ d’une grande saison ? Ou, au contraire, le signe que les problèmes sont plus profonds qu’il n’y paraît ? Une chose est sûre : à Marseille, on ne s’ennuie jamais.
