Vous savez ce moment précis où le ski français nous fait vibrer d’un coup, sans prévenir ? Ce samedi 22 novembre 2025, à Gurgl, en Autriche, j’ai eu le cœur qui s’est emballé devant une image que personne n’avait vu venir.
Un gars de 27 ans, plutôt discret dans le circuit, sort la deuxième manche la plus rapide du jour et s’impose devant tout le monde. Paco Rassat. Oui, vous avez bien lu. Pas Clément Noël, pas Steven Amiez, pas même un Autrichien sur ses terres. Paco. Tout simplement.
Franchement, quand on suit le ski alpin depuis des années, on croit avoir tout vu. Et puis arrive un jour comme celui-ci qui nous rappelle pourquoi on adore ce sport : parce qu’il reste imprévisible, sauvage, magnifique.
Paco Rassat : l’outsider qui a fait taire les pronostics
Reprenons depuis le début. Quatorzième temps après la première manche, Paco n’était même pas dans le radar des commentateurs. On parlait du retour possible de Noël, diminué au dos mais toujours dangereux, ou du podium tant attendu d’Amiez. Et puis la deuxième manche démarre.
Le gars descend comme s’il avait décidé de tout lâcher. Virages serrés, appuis francs, aucune faute. Le chrono tombe : meilleur temps. Les favoris qui suivent n’arriveront jamais à faire mieux. Le Français s’impose avec 36 centièmes d’avance. Boum.
« Je ne réalise pas encore… C’est incroyable, je n’ai pas de mots. »
Paco Rassat, juste après avoir franchi la ligne
Et nous non plus, on n’avait pas de mots. Parce que Paco, avant ce week-end, c’était le mec solide mais jamais sur le podium en Coupe du monde. Sa meilleure perf ? Une sixième place à Levi, une semaine plus tôt. Déjà un signe, certes, mais personne n’imaginait la suite.
Un parcours loin des projecteurs
À 27 ans, Paco Rassat n’a pas le parcours classique des prodiges qu’on suit depuis les juniors. Pas de titre mondial chez les jeunes, pas de hype précoce. Il a grandi dans l’ombre, bossant dur, sans jamais faire de bruit.
Il a fallu attendre 2025 pour qu’on commence vraiment à parler de lui. D’abord cette sixième place à Levi qui a surpris tout le monde, puis cette victoire à Gurgl qui entre directement dans les annales. Parfois, le talent met du temps à exploser. Et quand ça arrive, c’est brutal.
- 27 ans, l’âge où beaucoup de slalomeurs sont déjà installés… ou en déclin
- Jamais dans le top 15 en Coupe du monde avant cette saison
- 6e à Levi, puis 1er à Gurgl : deux résultats qui changent tout
- Moins de trois mois avant les Jeux olympiques de Milan-Cortina
Ce timing est presque trop beau pour être vrai. On parle quand même des JO dans 90 jours. Une médaille en slalom, ça fait longtemps qu’on l’attend côté français après l’or de Clément Noël en 2022.
Une deuxième manche tout simplement parfaite
Ce qui frappe, c’est la manière. Paco n’a pas gagné parce que les autres ont fauté – même si certains ont tremblé. Non, il a gagné parce qu’il a été le plus rapide, point. Sa deuxième manche est déjà dans les livres d’histoire du ski français.
Des observateurs parlent d’une descente « à l’ancienne » : attaque maximale, zéro retenue, un ski propre et agressif comme on en voit rarement aujourd’hui où beaucoup calculent trop.
Le genre de run qui fait lever les stations entières. Et qui fait dire aux entraîneurs autrichiens, pourtant chez eux : « Ce gars skie vraiment très fort. »
Et maintenant ? Vers les Jeux olympiques 2026
La question que tout le monde se pose : est-ce un feu de paille ou le début de quelque chose de grand ? Personnellement, je penche pour la deuxième option. Quand un skieur de 27 ans sort une perf comme ça, c’est rarement un accident.
Le slalom reste la discipline la plus ouverte du ski alpin. Un jour tu es 30e, le lendemain tu gagnes. Mais Paco semble avoir franchi un cap mental. Il l’a dit lui-même : « J’ai compris que j’avais le niveau. Il manquait juste la confiance. »
À trois mois des JO de Milan-Cortina, cette victoire change tout. Qualification quasi assurée, statut de possible outsider dangereux, et surtout une dynamique complètement folle.
Le ski français plus vivant que jamais
Ce qui est beau dans cette histoire, c’est qu’elle arrive dans une saison où l’équipe de France masculine de slalom cherchait un nouveau souffle. Clément Noël reste le leader, mais il traîne une douleur au dos. Amiez est proche du podium depuis des années sans jamais y monter.
Et là, Paco débarque. Comme un rappel que le vivier français est profond. Que derrière les stars, il y a des gars qui bossent dans l’ombre et qui peuvent surgir quand on s’y attend le moins.
« Il n’a rien à envier aux meilleurs. Vraiment rien. »
Un membre de l’encadrement tricolore, sous couvert d’anonymat
Cette phrase résume tout. Paco n’est pas un coup d’un soir. Il a le ski, la tête, et maintenant la victoire référence qui change une carrière.
Ce qu’il faut retenir de Gurgl 2025
- Première victoire française en slalom cette saison
- Premier podium, première victoire : Paco passe directement à la vitesse supérieure
- Une deuxième manche qui entre dans la légende du ski français
- Un outsider qui devient prétendant sérieux pour les JO 2026
- Preuve que le ski alpin reste le sport le plus imprévisible qui soit
Franchement, si vous n’avez pas vu cette deuxième manche, trouvez-la. C’est le genre de run qu’on montre aux jeunes pour leur expliquer ce que signifie « envoyer du lourd ».
Et moi, je vais suivre Paco Rassat de très près désormais. Parce que quand un gars comme lui gagne comme ça, à 27 ans, à trois mois des Jeux… c’est rarement fini.
Le ski français a peut-être trouvé son nouveau héros inattendu. Et quelque part, c’est ça qui rend ce sport absolument magique.
Alors oui, on parlera encore longtemps de ce 22 novembre 2025. Parce que parfois, le plus beau dans le sport, ce n’est pas quand les favoris gagnent. C’est quand un mec que personne n’attendait monte sur la plus haute marche et nous rappelle que tout est possible.
Paco Rassat, remember the name. On n’a pas fini d’en entendre parler.
