Imaginez-vous à 67 ans, enfilant un maillot de foot, prêt à défendre les couleurs de votre pays. Pas en courant, non, mais en marchant, avec la même fougue qu’à vos 20 ans. C’est l’histoire de Pascal Françoise, un ancien joueur de Ligue 1 qui, à l’âge où beaucoup raccrochent, s’élance pour conquérir une Coupe du monde d’un genre nouveau. Son parcours, entre nostalgie, résilience et passion intacte, nous rappelle que le football, c’est bien plus qu’un sport : c’est une flamme qui ne s’éteint jamais.
Un Ancien Pro Toujours dans le Jeu
À une époque où le football se vivait à la radio, sur les ondes de France Inter, Pascal Françoise faisait vibrer les supporters. Attaquant, puis milieu de terrain, il a marqué les années 70 et 80 avec Lens, Nice, Lille et Saint-Étienne. Avec 276 matchs et 49 buts en Division 1, il a laissé une trace dans l’histoire du foot français. Mais à 67 ans, c’est dans une discipline inattendue qu’il brille aujourd’hui : le walking football, une version du football où courir est interdit, pensée pour préserver la santé tout en ravivant la passion.
Le foot, c’est ma vie. Marcher ou courir, peu importe, tant que je peux taper dans un ballon.
– Un ancien joueur passionné
Ce sport, né en Angleterre en 2011, gagne du terrain en France. Et pour cause : il permet aux seniors de rester actifs, de partager des moments de camaraderie et de revivre l’adrénaline des matchs. Pour Pascal, tout a commencé par un coup de fil en 2023. Un sélectionneur l’invite à découvrir cette pratique sur l’île d’Oléron, où il possède une maison. Intrigué, il se rend au stage, et c’est le coup de foudre. Lui, l’ancien pro habitué à galoper, apprend à marcher stratégiquement, à anticiper sans sprinter. Et il adore.
Le Walking Football : Un Sport, Une Philosophie
Le walking football n’est pas juste une version ralentie du football. C’est un sport à part entière, avec ses règles strictes : pas de contact, pas de jeu de tête, un ballon qui reste au sol et des matchs à six contre six sur un demi-terrain. Conçu pour minimiser les risques physiques, il s’adresse particulièrement aux seniors ou à ceux qui, comme Pascal, ont connu des soucis de santé. Mais ne vous y trompez pas : la compétition est féroce, et la stratégie y est reine.
- Pas de course : Les joueurs doivent marcher, rendant le placement et la vision du jeu cruciaux.
- Santé d’abord : Les règles protègent les articulations et le cœur, idéales pour les seniors.
- Esprit d’équipe : À six contre six, chaque joueur compte, renforçant la cohésion.
Pour Pascal, s’adapter n’a pas été simple. « Après des années à courir, se retenir de sprinter, c’est un défi mental », confie-t-il. Mais il a vite compris l’essence de ce sport : préserver la santé tout en gardant l’âme du football. Et quand il enfile le maillot des Bleus pour la sélection des plus de 60 ans, il retrouve cette fierté qu’il n’avait plus ressentie depuis ses jeunes années.
Un Parcours semé d’Embûches
Le chemin de Pascal vers la Coupe du monde de walking football n’a pas été sans obstacles. En avril dernier, lors d’un match, il s’effondre soudainement sur le terrain. Un malaise, un trou noir, puis le réveil entouré de ses coéquipiers. Les examens révèlent un infarctus, une « boule au cœur » que les médecins font « exploser ». Trois semaines d’arrêt, un cardiologue qui lui interdit le foot, et un autre qui, après un test d’effort concluant, lui donne le feu vert. Cette résilience, c’est tout Pascal : un battant qui ne lâche rien.
Je pourrais mourir sur un terrain. Ce serait une belle mort, non ?
– Un passionné de football
Son retour au jeu est une leçon de courage. À 67 ans, il ne court plus, mais son envie de jouer reste intacte. Et c’est avec cette détermination qu’il s’envole pour Alicante, en Espagne, pour disputer la Coupe du monde de walking football fin octobre 2025. Une compétition où la France aligne cinq sélections, dont celle des plus de 60 ans, avec un maximum de deux anciens pros par équipe. Pascal, sélectionné parmi les douze Bleus, est prêt à tout donner.
La Coupe du Monde : Un Rêve Accessible
La Coupe du monde de walking football à Torrevieja, c’est l’Everest de Pascal. En 2023, il a déjà atteint la finale avec les Bleus, s’inclinant face à une équipe anglaise. Cette fois, il veut aller plus loin. « On est passés d’un 0-13 à Bilbao à un 0-3 en finale. On grimpe, et on va atteindre le sommet », lance-t-il avec un sourire confiant. Ce tournoi, autofinancé à 661 € par joueur, montre aussi l’engagement des participants. Pour Pascal, c’est une question de principe : redonner au football amateur ce que le monde pro lui a offert.
| Événement | Lieu | Date | Objectif |
| Coupe du monde Walking Football | Torrevieja, Espagne | 28-31 octobre 2025 | Remporter le titre |
| Rassemblement des Bleus | Angers, France | 26 octobre 2025 | Préparation finale |
Ce rêve, il le porte avec une équipe soudée, où chaque joueur apporte son expérience. Pascal, avec ses années en Ligue 1, est un atout précieux. Sa vision du jeu, forgée sur les terrains de Lens ou du Vélodrome, fait la différence dans ce sport où l’anticipation prime sur la vitesse. Mais au-delà de la compétition, c’est l’amour du foot qui le pousse. « Jouer, partager, c’est ça qui me manquait », avoue-t-il.
Souvenirs d’une Carrière en Ligue 1
Parler de Pascal Françoise, c’est plonger dans une époque où le football français vibrait au rythme des stades mythiques. Parmi ses souvenirs marquants, il y a ce match au Vélodrome en 1977, où il termine gardien après la blessure de son portier. « J’ai pris deux buts, mais on a fini la soirée autour d’une bouillabaisse, et le lendemain, je me mariais », raconte-t-il en riant. Ce genre d’anecdotes, c’est le sel du foot, celui qui manque parfois aujourd’hui, dans un monde dominé par les stars planétaires.
Son plus grand regret ? La descente de Lens en 1978, qui lui coûte une place au Mundial argentin. Présélectionné en équipe de France A, il voit le rêve s’envoler. « C’était dur, mais c’est le foot. Tu apprends à encaisser », confie-t-il. Ces expériences, ces hauts et ces bas, ont forgé l’homme qu’il est aujourd’hui : un compétiteur au cœur gros comme ça.
Une Passion Plus Forte que Tout
Ce qui frappe chez Pascal, c’est sa capacité à transformer les épreuves en motivation. Après son infarctus, beaucoup auraient raccroché. Pas lui. « Le foot, c’est ma passion. Marcher, courir, peu importe. Tant que je peux jouer, je suis vivant », lance-t-il. Cette mentalité, c’est celle d’un homme qui a toujours vécu pour le ballon rond, qu’il soit sur le terrain du Vélodrome ou sur un demi-terrain en Espagne.
- Une carrière prolifique : 276 matchs en Ligue 1, 49 buts, une trace indélébile.
- Un retour improbable : Après un infarctus, il reprend le jeu avec courage.
- Un rêve mondial : La Coupe du monde de walking football, son nouvel Everest.
En le voyant préparer son sac pour Alicante, on ne peut s’empêcher de penser que Pascal incarne l’esprit du sport : une passion qui transcende l’âge, les obstacles, et même les règles du jeu. Il ne court plus, mais son cœur bat toujours au rythme du football. Et si les Bleus soulèvent la Coupe fin octobre, ce sera bien plus qu’un trophée : ce sera la victoire d’un homme qui n’a jamais cessé de rêver.
Pourquoi le Walking Football Séduit
Le walking football n’est pas qu’une lubie pour retraités. C’est un phénomène qui gagne du terrain, et pas seulement en Europe. Pourquoi un tel engouement ? D’abord, parce qu’il démocratise le sport. Accessible à tous, il permet aux seniors, aux blessés ou à ceux qui veulent reprendre une activité physique de retrouver le plaisir du jeu sans risquer leur santé. Ensuite, il renforce les liens sociaux. Dans un monde où l’isolement guette les plus âgés, ces matchs sont une bouffée d’oxygène.
J’ai toujours trouvé que le sport, c’est avant tout une histoire de partage. Le walking football incarne ça à merveille. Les joueurs rient, se chambrent, se soutiennent. Et pour des anciens pros comme Pascal, c’est une façon de boucler la boucle : retrouver l’adrénaline des matchs, sans les contraintes physiques d’antan.
Un Modèle pour les Générations Futures
En regardant Pascal, je me dis qu’il est plus qu’un joueur. Il est un exemple. À une époque où le football est souvent critiqué pour son mercantilisme, lui rappelle que ce sport, c’est avant tout une affaire de cœur. Sa détermination à jouer, malgré les années et les pépins de santé, inspire. Et si un homme de 67 ans peut viser une Coupe du monde, qu’est-ce qui nous empêche, nous, de poursuivre nos rêves, quels qu’ils soient ?
Le sport, c’est la vie. Il te pousse à te dépasser, peu importe ton âge.
Alors, fin octobre, quand Pascal foulera le terrain de Torrevieja, il ne jouera pas seulement pour un trophée. Il jouera pour prouver que la passion n’a pas d’âge, que le football, même en marchant, reste une aventure humaine hors du commun. Et nous, on sera là, à le soutenir, en espérant qu’il ramène la Coupe à la maison.
