Imaginez-vous en terminale, le cœur qui bat à cent à l’heure devant Parcoursup. Vous cochez « médecine » et, comme des dizaines de milliers d’autres, vous hésitez entre PASS et LAS. On vous avait promis que les deux voies étaient « égales ». Pourtant, cinq ans après la réforme, les chiffres tombent et ils sont brutaux. Franchement, j’ai été scotché en les découvrant.
Le PASS reste la voie royale, et de loin
Allez, on arrête de tourner autour du pot : si votre rêve absolu c’est la blouse blanche, le PASS vous donne presque deux fois plus de chances d’y arriver que la LAS. C’est pas une impression, c’est du concret sorti des statistiques officielles du ministère pour la génération 2022-2024.
Concrètement ? Sur 100 néo-bacheliers qui ont tenté le PASS, 47,5 sont aujourd’hui en deuxième année de médecine, pharmacie, kiné, odontologie ou maïeutique. En LAS ? Seulement 25,7. Oui, vous avez bien lu : quasiment le double. Et ce n’est pas qu’une question d’admission, c’est aussi une question de survie dans le cursus.
Des écarts hallucinants en médecine
En médecine, l’écart devient carrément abyssal. Une fois en deuxième année, 98 % des ex-PASS passent en troisième année sans encombre. Côté LAS ? 89 % seulement. Et pour le redoublement de deuxième année, c’est pire : 1,7 % des PASS contre… 9,7 % des LAS. Autrement dit, les étudiants LAS redoublent six fois plus en médecine. Dur à entendre quand on vous vendait la « diversification ».
Je ne dis pas que la LAS est nulle, loin de là. Mais si votre objectif numéro 1 c’est la médecine et que vous avez le choix, les chiffres parlent d’eux-mêmes. C’est un peu comme choisir entre prendre l’autoroute ou les petites routes de campagne quand vous êtes pressé : les deux mènent à Rome, mais l’une vous y amène beaucoup plus vite et avec moins de crevaisons.
Et pour les autres filières santé ?
Attention, tout n’est pas noir ou blanc. En maïeutique (sage-femme), les étudiants LAS s’en sortent parfois mieux et redoublent moins. En pharmacie et kiné, les deux parcours se valent à peu près. Mais soyons honnêtes : la grande majorité des candidats rêve de médecine. Et là, le PASS gagne haut la main.
- Médecine → PASS ultra-dominant
- Odontologie → PASS largement devant
- Pharmacie → Égalité, mais beaucoup de redoublements des deux côtés
- Kiné → Quasi-parité
- Maïeutique → LAS parfois plus performante
Pourquoi une telle différence ?
Le PASS, c’est 70 à 80 % d’enseignements santé dès la première année. Vous baignez dedans H24. En LAS, vous faites une licence « classique » (droit, svt, psycho, éco…) avec une option santé en parallèle. Forcément, quand arrive le concours, les PASS ont déjà vu 90 % du programme. Les LAS, eux, découvrent parfois des notions en accéléré. C’est un peu comme réviser le bac en un mois au lieu d’une année entière.
Autre point : la motivation. En PASS, tout le monde est là pour la même chose. L’ambiance est rude, mais ultra-stimulante. En LAS, vous côtoyez des étudiants qui veulent faire psycho ou droit. C’est enrichissant humainement, mais parfois démotivant quand vous êtes le seul à vous lever à 6h pour réviser l’anat.
La LAS, un excellent plan B (et parfois A)
Je ne vais pas cracher dans la soupe : la LAS a été pensée pour éviter le gâchis humain de l’ancienne PACES. Et sur ce point, elle réussit plutôt bien. Quand vous échouez en LAS, vous avez déjà une licence en cours. Après deux ans, 22 % des LAS sont en troisième année de licence classique, contre seulement 12 % des PASS. C’est énorme.
« La LAS, c’est une porte de sortie décente. Le PASS, quand tu rates, tu repars souvent de zéro. »
– Un étudiant en réorientation que j’ai croisé sur un forum
Et puis certaines LAS explosent les scores : les LAS « sciences de la vie » affichent 35 % d’admis en filière santé, contre seulement 7 % pour les LAS droit ou science po. Donc oui, le choix de la mineure santé n’est pas anodin du tout.
Le rôle du bac (et de la mention)
Petit scoop qui ne surprendra personne : ceux qui cartonnent le plus, PASS ou LAS, sont ceux qui avaient déjà mention Très Bien ou Bien au bac. La corrélation est flagrante. Si vous avez 16-17 de moyenne, vous avez clairement plus de marge, quelle que soit la voie.
Mais même avec une mention AB, le PASS reste plus « safe ». C’est un peu injuste, mais c’est la réalité du terrain.
Et demain ? La fin du PASS dans certaines facs
Attention, gros twist : certaines universités suppriment purement et simplement le PASS pour ne garder que des LAS. Résultat ? Les étudiants n’auront plus le choix. Et vu les chiffres, ça risque de faire grincer des dents chez ceux qui visent médecine à tout prix.
En 2022, on comptait déjà 11 700 inscrits en LAS contre seulement 9 100 deux ans plus tôt. La tendance est claire : la LAS monte en puissance, parfois par obligation plus que par conviction.
Mon conseil si vous êtes en terminale aujourd’hui
Soyez honnête avec vous-même :
- Vous êtes ultra-motivé(e), vous avez une bonne mention, vous voulez médecine coûte que coûte → Foncez sur le PASS tant qu’il existe encore près de chez vous.
- Vous voulez garder une porte de sortie propre, vous hésitez avec une autre licence, vous avez peur du « tout ou rien » → La LAS est faite pour vous.
- Vous visez sage-femme ou kiné en priorité → Regardez les stats de l’université qui vous intéresse, ça peut varier.
Dans tous les cas, travaillez comme des fous dès le mois de septembre. Parce que même en PASS, plus d’un étudiant sur deux ne passe pas. Et là, aucune voie ne vous protège totalement.
Les chiffres sont têtus. La réforme voulait démocratiser l’accès aux études de santé, elle a surtout créé deux voies très inégalitaires en termes de réussite. Le PASS reste, pour l’instant, le chemin le plus sûr vers la blouse. Mais pour combien de temps encore ?
Et vous, vous auriez choisi quoi ? Dites-le moi en commentaire, j’adore lire vos retours d’expérience !
