Imaginez la scène : il est 7 h 40, la brume flotte encore autour des murs épais de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. Un homme de 52 ans franchit le portail. Pas de menottes, pas d’escorte visible. Juste un « dispositif » de surveillance dont personne ne connaît vraiment la forme. Cet homme n’est pas n’importe qui : c’est un ancien baron du trafic de stupéfiants en Seine-Saint-Denis, déjà évadé en 2014. Et aujourd’hui, il va tranquillement à Lyon… pour un entretien d’embauche. Vous avez bien lu.
Quand j’ai vu cette info tomber hier soir, j’avoue que j’ai cru à une blague. Puis les réactions des syndicats pénitentiaires ont déferlé et là, plus de doute : on marche sur la tête, ou alors il y a quelque chose qu’on ne nous dit pas.
Une permission qui met le feu aux poudres
Reprenons depuis le début. Un juge d’application des peines a accordé une permission exceptionnelle de quelques heures à ce détenu. Objectif officiel : permettre une démarche de réinsertion professionnelle. En clair, l’homme devait rencontrer un potentiel futur employeur à Lyon. Jusque-là, on pourrait se dire « pourquoi pas », la réinsertion fait partie des missions de la prison, c’est même écrit dans la loi.
Mais quand on regarde le CV judiciaire du bonhomme, on déchante vite.
- Condamné pour son rôle majeur dans un réseau de narcotrafic entre la Seine-Saint-Denis et le nord de la France
- Déjà évadé en 2014 (et repris, évidemment, mais quand même)
- Toujours en cours de peine dans un établissement parmi les plus sécurisés du pays
Et là, on lui ouvre la porte sans bracelet électronique apparent, sans fourgon, sans gardiens collés à ses basques. Juste un « dispositif » de surveillance. Les syndicats parlent d’un risque énorme, d’une provocation, voire d’un message désastreux envoyé à tous les détenus : « évadez-vous une fois, on vous fera confiance plus tard ».
« C’est une claque pour tous les personnels qui risquent leur vie tous les jours. »
Un délégué syndical pénitentiaire, hier soir sur les réseaux
Franchement, je comprends leur colère. Entre les agressions en détention qui se multiplient et le manque criant de moyens, voir un profil aussi lourd sortir comme ça, ça passe mal. Très mal.
Réinsertion ou prise de risque inconsidérée ?
Maintenant, jouons l’avocat du diable deux minutes. La loi prévoit effectivement des permissions pour favoriser la réinsertion. Des milliers sont accordées chaque année, la plupart sans incident. Et statistiquement, les récidives sont moins élevées chez ceux qui ont bénéficié de mesures progressives de sortie.
Mais il y a permission et permission. Entre le petit délinquant qui va voir sa mère et un narcotrafiquant déjà évadé, il y a un monde. Pourquoi ne pas avoir organisé cet entretien en visio ? Pourquoi ne pas avoir imposé une escorte renforcée ? Le juge a-t-il vraiment mesuré le symbole ?
Ce qui me gêne le plus, c’est le flou total autour du « dispositif de surveillance ». Des policiers en civil ? Des balises GPS ? Des drones ? On n’en saura probablement jamais rien. Et c’est peut-être ça le plus inquiétant.
Lecornu sort la sulfateuse contre le blocage du budget
Changement de décor. À l’Élysée, même heure à peu près, le Premier ministre monte au créneau. Ton sec, regard noir : Sébastien Lecornu accuse certains partis de « cynisme » et de bloquer délibérément les discussions sur le budget 2026 à l’Assemblée.
Il annonce qu’il va recevoir tout le monde dans les prochains jours : groupes parlementaires, partenaires sociaux, Sénat compris. Objectif : sortir de l’impasse. Parce que là, on frôle le ridicule : on est fin novembre et le budget n’est toujours pas voté. Record battu.
Entre nous, on sent la fatigue. Lecornu n’est pas connu pour être un grand communicant, mais là, il a lâché les chiens. Et quelque part, ça fait du bien de voir un peu de franc-parler dans ce marasme politique.
Sept départements en vigilance orange : la pluie s’invite violemment
Pendant ce temps, la nature nous rappelle qu’elle n’attend pas que les humains règlent leurs histoires. Depuis ce matin, sept départements sont placés en orange pour risques de fortes pluies et inondations :
- Gironde
- Dordogne
- Corrèze
- Savoie
- Haute-Savoie
- Isère
- Ain
En montagne, la neige tombe déjà dru dès 800-1000 mètres. Les cumuls prévus jusqu’à demain peuvent atteindre 80 à 100 mm localement, voire plus en relief. Les services de secours sont sur le pied de guerre, surtout dans des zones encore marquées par les inondations passées.
Petit conseil de survie : si vous habitez dans un de ces coins, vérifiez vos caves, préparez des sacs d’urgence et évitez les sous-voies. Mieux vaut une heure de précaution que trois jours sans électricité.
Ukraine : des avancées, mais Zelensky reste prudent
À l’international, les discussions se poursuivent. Après des pourparlers à Genève entre Américains, Européens et Ukrainiens, Volodymyr Zelensky salue des « avancées » mais prévient : il faudra « beaucoup plus » pour une paix réelle. Une réunion informelle des dirigeants européens est prévue aujourd’hui même à Luanda, en Angola. Oui, vous avez bien lu, en Angola. La diplomatie a parfois des détours surprenants.
Derrière les communiqués lisses, on sent que ça bouge. Peut-être pas assez vite pour les Ukrainiens qui vivent l’enfer au quotidien, mais ça bouge. Et en cette fin novembre 2025, chaque petit pas compte.
Le bon plan du moment : ouvrir un PER avant 2026
Et parce qu’il n’y a pas que les mauvaises nouvelles dans la vie, un petit rappel pratique : il vous reste un gros mois pour ouvrir ou alimenter un Plan d’Épargne Retraite (PER) et défiscaliser vos versements sur vos impôts 2025.
Concrètement : chaque euro versé réduit votre impôt (dans la limite des plafonds, bien sûr). Si vous attendez janvier, vous perdrez cet avantage pour toute une année. C’est bête. Surtout quand on sait que la retraite par répartition risque de tousser dans les années à venir.
Même 1000 ou 2000 € placés maintenant, ça fait déjà une belle économie d’impôt. Et ça dort tranquille jusqu’à votre retraite. Personnellement, je trouve que c’est le genre de geste malin qu’on regrette toujours de ne pas avoir fait plus tôt.
Pour conclure cette matinée déjà bien chargée : oui, on a le droit d’être sidéré par cette permission de sortie. Oui, on peut trouver que la politique patine dangereusement. Oui, il pleut des cordes sur une partie du pays.
Mais quelque part, c’est aussi ça, la vie en 2025 : un mélange improbable de décisions ubuesques, de crises qui n’en finissent pas et de petits gestes concrets qui permettent de garder la tête hors de l’eau.
Prenez soin de vous, restez au sec, et on se retrouve demain pour la suite des aventures.
