Vous êtes-vous déjà réveillé avec cette petite boule au ventre en consultant l’appli de la SNCF à 6 h 15, en priant pour que tout soit vert ? Moi oui, trop souvent. Et ce jeudi 20 novembre 2025, la sentence est tombée comme un couperet : plusieurs lignes franciliennes étaient déjà rouge écarlate avant même que le jour se lève vraiment.
Franchement, on commence à être rodés, nous les usagers du quotidien. Mais il y a des matins où même les plus philosophes craquent. Aujourd’hui, c’est clairement l’un d’eux.
Une matinée qui part en vrille dès 5 heures du matin
Tout a commencé très tôt, bien avant que la majorité d’entre nous ne pose un pied hors du lit. Une panne d’alimentation électrique en gare d’Évry-Courcouronnes a paralysé une partie du réseau dès 5 heures. Quand on sait que le RER D transporte chaque jour plus de 600 000 voyageurs, on mesure vite l’ampleur du désastre.
Puis, comme si ça ne suffisait pas, une panne informatique a achevé de mettre le feu aux poudres entre Paris-Nord et le sud de la ligne. Résultat ? Plus aucun train entre la capitale et Melun ou Corbeil-Essonnes pendant plus d’une heure et demie. Autant dire que les quais de Gare du Nord, de Châtelet ou de Gare de Lyon ressemblaient à des zones de guerre à 7 heures.
Le RER D : le grand malade du jour
À 7 h 15, la situation restait critique sur cette artère essentielle. Le trafic était toujours totalement interrompu sur deux branches importantes :
- Entre Juvisy et Malesherbes (dans les deux sens)
- Entre Corbeil-Essonnes et Melun (dans les deux sens)
La gare d’Évry, elle, était purement et simplement rayée de la carte jusqu’à 8 h 40. Imaginez les milliers d’employés, d’étudiants, de parents qui doivent déposer les enfants à l’école… Tous coincés, à chercher désespérément un bus de remplacement qui, soyons honnêtes, n’existe presque jamais en nombre suffisant.
« J’ai mis 2 h 30 pour faire Évry – Paris alors que d’habitude c’est 45 minutes. J’ai fini par prendre trois bus différents et un Uber. Je suis en retard, mon boss va hurler. »
Témoignage recueilli sur un quai à 7 h 45
Et le pire, c’est que ce genre d’incident n’est même plus une surprise. Le RER D cumule les galères depuis des années. On nous promet régulièrement des travaux, une modernisation, une fiabilité retrouvée… mais sur le terrain, la réalité reste brutale.
La ligne J n’est pas en reste
Direction l’ouest maintenant. Ceux qui pensaient échapper au cauchemar en prenant la ligne J en ont été pour leurs frais. Un dysfonctionnement des feux de signalisation dans le secteur de La Garenne-Colombes a tout bloqué entre Houilles – Carrières-sur-Seine et Paris Saint-Lazare.
Reprise estimée ? 8 h 30, au mieux. En attendant, les trains étaient soit supprimés, soit détournés par des itinéraires improbables, quand ils circulaient. Les voyageurs habitués des Mureaux, de Conflans ou de Poissy ont vite compris que la journée commençait mal.
J’ai discuté avec une maman qui fait ce trajet tous les jours : elle a fini par laisser tomber et poser une demi-journée de congé. Parce que parfois, c’est ça ou exploser en larmes sur le quai.
Le RER E complète le trio infernal
Et parce qu’apparemment il en faut toujours un troisième, le RER E s’y est mis aussi. Un incident technique (le terme fourre-tout préféré des communicants) entre Haussmann-Saint-Lazare et Nanterre-La Folie a stoppé net la circulation jusqu’à 7 heures.
Depuis, le trafic a repris, mais reste fortement perturbé sur l’ensemble de l’axe. Les voyageurs en direction de Chelles-Gournay ou Tournan savent déjà qu’ils vont arriver avec une tête de zombie au bureau.
Pourquoi c’est toujours pareil ?
On pourrait se contenter de râler (et croyez-moi, on le fait), mais il y a des raisons objectives derrière cette fragilité chronique du réseau francilien.
D’abord, l’âge du matériel et des infrastructures. Certaines installations électriques datent des années 70-80. Quand une panne survient, elle peut avoir un effet domino impressionnant. Ensuite, la densité du trafic : le moindre grain de sable et c’est la machine qui s’enraye complètement.
Et puis il y a cette fameuse sous-investissement chronique pendant des décennies. On rattrape le retard à marche forcée avec le Grand Paris Express, mais en attendant, c’est le réseau existant qui trinque.
Les solutions quand tout s’effondre
Alors concrètement, que faire quand votre ligne habituelle est HS ? Voici les plans B qui sauvent (parfois) la mise :
- Regarder les lignes de métro ou tramway parallèles (T8, T11, métro 13 ou 14 selon les zones)
- Anticiper en partant 1 h plus tôt (oui je sais, ça fait mal)
- Privilégier le télétravail quand c’est possible – beaucoup de boîtes ont assoupli leurs règles depuis la pandémie
- Se rabattre sur les covoiturages type BlaBlaLines ou les VTC (attention aux surcoûts en heure de pointe)
- Pour les plus courageux : le vélo électrique, même sous la pluie
Perso, j’ai une collègue qui a investi dans un bon vélo pliable électrique. Elle met 55 minutes porte à porte quand le RER D met 35 minutes en temps normal… mais 3 heures quand ça part en sucette. À méditer.
Et maintenant ?
À l’heure où j’écris ces lignes (un peu avant 9 heures), la situation s’améliore doucement. Le RER D retrouve quelques circulations au sud, la ligne J espère une reprise vers 8 h 30, et le RER E reste très perturbé mais roule.
Moralité ? Si vous le pouvez, évitez les transports en commun ce matin. Sinon, armez-vous de patience, d’un bon podcast et d’un café bien serré. On est tous dans le même train… ou presque.
Et surtout, prenez soin de vous. Parce qu’arriver en retard, c’est une chose. Arriver humainement intact au boulot après une matinée pareille, c’est déjà une petite victoire.
