Vous êtes tranquillement installé devant votre écran, vous venez à peine d’ouvrir votre bière ou de lancer le stream, et bim. But. Dix-neuf secondes de jeu. Je ne parle pas d’une contre-attaque fulgurante après une perte de balle, non : on est encore en train de se replacer après le coup d’envoi. Porto vient de rappeler à tout le monde que, parfois, le football peut être d’une cruauté absolue.
Ce jeudi soir, l’OGC Nice a touché le fond de la piscine européenne. Et le pire, c’est qu’on commence à s’y habituer.
Le cauchemar commence avant même la première minute
Reprenons depuis le début, si on peut encore appeler ça un début. Coup d’envoi donné par Nice, ballon qui traîne au milieu, relance approximative, Pepê qui sent le coup et accélère sur son côté droit. Centre en retrait. Gabriel Veiga, esseulé au deuxième poteau, contrôle et frappe. Dante tente de contrer, dévie même le ballon… qui termine quand même au fond. 0-1 après 19 petites secondes. Le genre de scénario où tu te demandes si l’arbitre n’a pas sifflé trop tôt.
Franchement, j’ai revu la phase dix fois. Il y a de la chance, oui. Mais il y a surtout une absence totale de concentration côté niçois. Les joueurs semblaient encore dans le bus. Ou dans leurs têtes après les dernières semaines compliquées en championnat.
« On prend un but au bout de vingt secondes, forcément ça conditionne tout le reste du match. »
Un observateur averti après la rencontre
Et quand tu commences comme ça en déplacement chez un cador portugais, tu sais déjà que la soirée va être longue.
Gabriel Veiga, l’homme qui fait mal… deux fois
Si le premier but est déjà un coup de massue, le deuxième, à la 33e minute, ressemble à un acharnement. Encore lui. Gabriel Veiga, prêté par un grand club espagnol, se balade dans la défense azuréenne comme dans un entraînement. Une-deux rapide, frappe croisée, 2-0. Le gamin de 22 ans vient de planter un doublé en une mi-temps face à une équipe censée jouer les trouble-fêtes en Ligue Europa.
Ce qui frappe, c’est la facilité. On a l’impression de voir une équipe de Ligue 1 face à une formation de National certains soirs. Et pourtant, Nice reste sur une série honnête en championnat. Comme si le maillot européen pesait trois tonnes sur les épaules des joueurs.
Samu Aghehowa enterre les derniers espoirs
En seconde période, on espérait une réaction. Un sursaut d’orgueil, un but qui relance tout. Au lieu de ça, penalty généreux (ou pas, selon le camp) et Samu Aghehowa qui transforme tranquillement. 3-0 à l’heure de jeu. À partir de là, plus personne n’y croit vraiment, ni sur le terrain ni dans les travées.
Le score ne bougera plus. Porto gère, Nice tente bien quelques timides offensives, mais rien de bien dangereux. Fin du match, fin des illusions aussi.
Zéro point après cinq journées : le bilan qui fait mal
Allons-y franco : cinq matchs, zéro point. C’est historique, et pas dans le bon sens du terme. Même les clubs les plus modestes qualifiés ces dernières années ont réussi à grappiller un petit quelque chose. Nice, avec son budget, son effectif et ses ambitions affichées, se retrouve lanterne rouge d’un groupe pourtant à sa portée sur le papier.
- 0 victoire
- 0 match nul
- 5 défaites
- Score cumulé qui donne envie de pleurer
Et le plus inquiétant dans tout ça ? Ce n’est pas nouveau. L’an dernier déjà, l’aventure européenne avait tourné court. On se disait que l’expérience servirait. Apparemment non.
Franck Haise sous pression : jusqu’où tiendra-t-il ?
Je ne vais pas vous refaire le couplet classique du « entraîneur sur la sellette ». Mais quand même. Quand tu enchaînes les contre-performances à ce niveau et que tu restes bloqué à zéro point après cinq journées, les questions finissent par arriver. Franck Haise a beau répéter qu’il faut « rester soudé », qu’il y a « de la qualité dans ce groupe », la réalité du terrain parle d’elle-même.
D’ailleurs, chose rare, il a lui-même évoqué la possibilité d’un électrochoc en proposant récemment à ses dirigeants de discuter d’un éventuel départ. Geste fort ou signe que la situation devient intenable ? Un peu des deux, sans doute.
Pourquoi Nice galère autant en Europe ?
On pourrait se contenter du sempiternel « manque d’expérience européenne ». Sauf que ça fait plusieurs saisons qu’on nous sert la même excuse. À un moment, il faut regarder la vérité en face :
- Une préparation physique parfois douteuse pour tenir le rythme infernal des doubles confrontations
- Un effectif pléthorique mais où les leaders peinent à émerger sur la scène continentale
- Des choix tactiques qui fonctionnent en Ligue 1 mais se font punir à l’échelon supérieur
- Et peut-être, surtout, une mentalité qui n’est pas encore celle d’un club européen régulier
Regardez les autres clubs français en ce moment : Lyon cartonne, Strasbourg surprend agréablement, Lille enchaîne les cartons. Et Nice ? Zéro point. Le contraste est violent.
Et maintenant, on fait quoi ?
Mathématiquement, c’est déjà presque plié. Il reste trois matchs, mais avec zéro point et une différence de buts catastrophique, même une hypothétique qualification en barrages relèverait du miracle. Autant dire qu’on peut déjà ranger les valises européennes et se concentrer sur le championnat.
Mais attention : laisser traîner cette spirale négative pourrait avoir des conséquences bien au-delà de la Ligue Europa. Les joueurs, le staff, les supporters… tout le monde a besoin d’un sursaut rapide. Le prochain match de championnat devient déjà capital, ne serait-ce que pour l’état d’esprit.
Parce que oui, Nice a les moyens de jouer le podium en Ligue 1. Mais quand tu prends des claques comme celle-ci à répétition, ça finit par peser dans les têtes. Et dans le vestiaire, on le sait mieux que personne.
Un dernier mot
Le football, parfois, c’est cruel. Dix-neuf secondes pour basculer dans le cauchemar. Une soirée pour remettre en question des mois de travail. Mais c’est aussi ça qui rend ce sport si passionnant : il ne te laisse jamais indifférent.
Alors oui, ce soir, on a mal pour Nice. Vraiment mal. Mais demain, il faudra se relever. Parce que dans ce club, il y a du talent, de l’ambition et des supporters qui méritent mieux que ça. Allez les Aiglons, on croit encore en vous. Même si, ce soir, c’est compliqué de le montrer.
Et vous, vous en pensez quoi de cette déroute ? Est-ce juste un accident ou le signe d’un problème plus profond ? Dites-le moi en commentaire, on en discute ensemble.
