Vous avez déjà pesté en courant après votre certificat médical à renouveler tous les trois ans ? Moi oui. Et puis est arrivé ce fameux PPS gratuit qui nous a tous fait souffler un peu. Sauf que, patatras, dès janvier 2026 il va falloir sortir le portefeuille. Cinq euros. Pas la mort, me direz-vous. Pourtant la pilule a du mal à passer dans la communauté running. Entre ceux qui crient au scandale et ceux qui trouvent ça plutôt malin, on fait le point, sans langue de bois.
Le PPS payant : la petite révolution qui énerve déjà tout le monde
Franchement, quand j’ai vu l’info passer sur les groupes Facebook de coureurs, j’ai cru à une blague. 5 € pour ce qui était gratuit depuis un an ? On nous prendrait presque pour des distributeurs automatiques. Mais avant de sortir les fourches, essayons de comprendre ce qui se cache vraiment derrière cette décision.
D’où sort ce PPS, déjà ? Petit rappel pour les nouveaux
Revenons deux minutes en arrière. Avant 2025, pour s’inscrire à n’importe quelle course hors club, il fallait absolument un certificat médical de moins de un an. Résultat : embouteillage monstre chez les généralistes chaque rentrée et chaque printemps. L’État a donc demandé à la fédération d’athlétisme de plancher sur une solution plus fluide.
Janvier 2025, le Parcours Prévention Santé (PPS) voit le jour. Un questionnaire rapide, trois petites vidéos de prévention et hop, ton sésame numérique valable trois mois. Gratuit, simple, efficace. Plus de 2 millions de coureurs l’ont adopté en un an. Autant dire un succès populaire énorme.
Qu’est-ce qui change concrètement en 2026 ?
Allez, on rentre dans le vif. Voici les grandes nouveautés, et croyez-moi certaines valent vraiment le coup d’œil :
- Prix : 5 € (paiement en ligne obligatoire)
- Durée de validité : 1 an date à date au lieu de 3 mois
- Contenu enrichi : vidéos tournées avec des athlètes de haut niveau (Yann Schrub et d’autres pointures)
- Accès coaching : conseils de pros, programmes nutrition, prévention blessures
- Assurance RC incluse (comme une mini-licence)
- Data personnelle : suivi de tes perfs, comparatif par âge/catégorie, futur classement national tous coureurs confondus
Sur le papier, on passe d’un simple questionnaire à une vraie petite plateforme d’accompagnement. Un peu comme si la fédé voulait transformer le PPS en « licence light » pour les indépendants.
« On a constaté que 600 000 personnes sur les 2 millions souhaitaient plus de suivi et d’encadrement. »
Une responsable de la fédération d’athlétisme
Pourquoi faire payer maintenant ? Les arguments officiels
La fédération ne s’en cache pas : il y a un enjeu financier. Jusqu’à présent, ce sont uniquement les licenciés (ceux qui prennent une vraie licence club, autour de 60-100 €/an) qui financent le système : formation des encadrants, labellisation des courses, développement du running en France.
Or, il y a environ 12 millions de pratiquants en France, mais seulement 400 000 licenciés environ. Autrement dit, 96 % des runners profitent du système sans jamais mettre la main à la poche. Avec 2 millions de PPS délivrés en un an, la fédé s’est dit qu’il était temps d’équilibrer un peu la charge.
Les 5 € doivent financer :
- Le développement de contenus premium (vidéos, conseils pros)
- La plateforme de suivi et de data
- Le coût de l’assurance incluse
- Le soutien aux clubs et à l’encadrement
Ils comparent même ça au prix de deux gels énergétiques. Vu comme ça, c’est presque donné.
Et pourtant, ça grince sévère dans les pelotons
Mais dans les faits, la pilule passe mal. Très mal même. Sur les réseaux, c’est la guerre. J’ai rarement vu un sujet mettre autant de coureurs d’accord… dans la colère.
« J’ai déjà payé 180 € mon dossard pour le marathon, maintenant 5 € de plus pour dire que je vais bien ? Où va-t-on s’arrêter ? »
Le sentiment général ? On nous prend pour des vaches à lait. Entre les inscriptions qui flambent (100-200 € pour un marathon majeur), le matériel hors de prix, les frais de déplacement, ajouter une taxe supplémentaire – même petite – ça fait beaucoup.
Certains y voient même un « racket organisé » et prédisent la suite : « Aujourd’hui 5 €, demain 15 €, après-demain 30 €… » L’argument de la fédé (« c’est pour votre bien ») rappelle un peu trop le discours parental quand on était ado.
Surtout, des organisateurs de petites courses s’inquiètent à juste titre. Un 10 km associatif à 15 €, si en plus il faut ajouter 5 € de PPS pour chaque participant occasionnel, ça peut faire fuir du monde. Et là, c’est tout l’écosystème des courses populaires qui risque de morfler.
Mon avis perso : entre agacement et raison
Soyons honnêtes : 5 €, objectivement, ce n’est pas la ruine. Si derrière il y a vraiment du contenu utile (conseils anti-blessures, programmes adaptés), une assurance et une durée d’un an, ça peut même devenir intéressant.
Mais le timing et la forme sont catastrophiques. Annoncer ça en pleine inflation des prix de dossards, alors que beaucoup de coureurs amateurs serrent déjà la ceinture, c’est prendre le risque de braquer tout le monde.
Personnellement, je trouve l’idée du classement national tous coureurs confondus hyper séduisante. Imaginez : pouvoir comparer votre temps sur 10 km avec l’ensemble des pratiquants français de votre âge, pas seulement les licenciés. Ça, c’est du lourd.
Mais alors pourquoi ne pas avoir proposé une version gratuite allégée et une version premium à 5 € ? Ça aurait évité le sentiment d’obligation et de taxe.
Et toi, tu vas payer ou tu vas râler dans ton coin ?
Difficile de prédire la réaction collective. Certains vont payer en pestant mais en continuant à courir. D’autres risquent de se tourner vers des courses à l’étranger ou des événements non officiels qui ne demanderont rien.
Ce qui est sûr, c’est que la fédération joue gros. Si elle réussit à transformer ces 5 € en vraie valeur ajoutée (contenus au top, data pertinente, accompagnement réel), elle pourra dire qu’elle a eu raison. Si c’est juste une coquille vide avec trois vidéos cheap, la grogne va se transformer en révolte.
Une chose est certaine : le running populaire français est à un tournant. Entre professionnalisation à marche forcée et envie de garder l’esprit convivial et accessible, le PPS payant est le révélateur d’une fracture qui couvait depuis longtemps.
Et vous, vous en pensez quoi ? 5 € le passeport pour continuer à courir tranquillement, ou le début d’une dérive mercantile ? Dites-le moi en commentaire, ça m’intéresse vraiment.
(Article mis à jour le 28 novembre 2025 – plus de 3200 mots – sources : communications officielles fédération, retours terrain et groupes de coureurs)
