Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passerait si, un jour, les océans se vidaient de leurs plus grands prédateurs ? Pas seulement les stars des films d’horreur, mais ces géants discrets qui maintiennent l’équilibre depuis des millions d’années. Franchement, l’idée me glace le sang. Et pourtant, on y était presque.
Un tiers. C’est la proportion effrayante d’espèces de requins et de raies actuellement menacées d’extinction. Un chiffre qui donne le vertige quand on sait que ces animaux peuplent nos mers depuis bien avant les dinosaures. Heureusement, un tournant vient de se produire, et il mérite qu’on s’y arrête longuement.
Une décision qui change la donne pour les océans
Il y a quelques jours à peine, les pays membres de la convention internationale qui régule le commerce des espèces sauvages ont pris une décision que beaucoup qualifient déjà d’historique. Plus de soixante-dix espèces de requins et de raies bénéficient désormais d’une protection renforcée. Concrètement ? Leur commerce devient soit strictement interdit, soit soumis à des contrôles drastiques de durabilité.
Parmi les grands gagnants : le mythique requin-baleine, les raies manta, les raies mobula… Des animaux qui, avouons-le, fascinent autant qu’ils impressionnent. Voir leur sort basculer du jour au lendemain, ça donne presque le sourire. Presque, parce que derrière cette bonne nouvelle se cache une réalité bien plus sombre.
Pourquoi maintenant ? Parce qu’on n’avait plus le choix
La surpêche n’est plus une simple menace : elle est devenue une hécatombe silencieuse. Chaque année, des dizaines de millions de requins sont capturés. Pour quoi ? Principalement pour leurs nageoires, vendues à prix d’or dans certains plats traditionnels, ou pour l’huile de leur foie utilisée en cosmétique. Le reste du corps ? Souvent rejeté à la mer, encore vivant parfois. Difficile d’imaginer pratique plus absurde et cruelle.
Et puis il y a les prises accidentelles. Ces filets immenses qui ne font pas de différence entre un thon et une raie guitare. Résultat : des populations entières s’effondrent sans même qu’on s’en rende vraiment compte, parce que ces animaux grandissent lentement et se reproduisent peu.
« Les données scientifiques sont formelles : on ne peut plus considérer les requins comme une simple ressource halieutique. Ce sont des espèces à protéger d’urgence. »
– Une spécialiste de la conservation marine
Cette phrase résume parfaitement le changement de paradigme qui est en train de s’opérer. On passe enfin d’une vision purement utilitariste à une approche écologique. Et croyez-moi, il était temps.
Que change concrètement cette nouvelle réglementation ?
Pour faire simple, trois niveaux de protection ont été renforcés ou créés :
- Commerce totalement interdit pour les espèces les plus critiques (requin-baleine, certaines raies manta)
- Commerce fortement encadré pour des dizaines d’autres espèces : chaque exportation devra prouver qu’elle ne met pas en danger la survie de l’espèce
- Obligation de certificats de durabilité, avec traçabilité complète de la chaîne d’approvisionnement
En clair, fini le Far West. Un pays qui voudra continuer à exporter devra jouer la transparence totale. Et ça, c’est une révolution.
J’ai discuté récemment avec un pêcheur artisan qui cible le thon à la ligne. Il m’expliquait que ces dernières années, il croisait de moins en moins de requins lors de ses campagnes. « Avant, on les voyait tout le temps. Maintenant… c’est le désert. » Son témoignage m’a marqué. Même ceux qui vivent de la mer commencent à sonner l’alarme.
Le rôle méconnu des requins dans l’équilibre des océans
On les diabolise souvent, merci Hollywood, mais les requins sont en réalité les médecins des océans. En régulant les populations de poissons plus petits, ils empêchent certains herbivores de tout ravager, notamment les herbiers marins et les récifs coralliens. Sans eux, tout l’écosystème s’effondre comme un château de cartes.
Prenez l’exemple des côtes est des États-Unis. Dans les années 70-80, la pêche intensive aux requins a provoqué une explosion du nombre de raies pastenague. Résultat ? Ces dernières ont décimé les bancs de coquillages, détruisant tout un panat économique et écologique. Preuve que quand on touche au sommet de la chaîne alimentaire, les conséquences sont imprévisibles.
Et le changement climatique dans tout ça ?
Comme si la surpêche ne suffisait pas, le réchauffement des océans et leur acidification viennent ajouter une couche de stress. Certaines espèces migrent vers des eaux plus froides, d’autres voient leur reproduction perturbée. Les requins marteau, par exemple, naissent avec des malformations quand la température dépasse certains seuils. Difficile de faire plus inquiétant.
On parle donc d’une double peine : pression humaine directe + bouleversement global du milieu. Dans ce contexte, les nouvelles mesures internationales arrivent à point nommé, même si certains estiment qu’elles restent timides face à l’ampleur du désastre.
Ce que ça signifie pour vous, moi, nous tous
Vous pensez que tout ça se passe loin, dans des océans qu’on ne verra jamais ? Détrompez-vous. L’effondrement des populations de requins menace directement la sécurité alimentaire de millions de personnes dans les pays en développement. Et chez nous ? Il fragilise des écosystèmes dont dépendent des filières pêche entières.
Quant à l’huile de foie de requin présente dans certains cosmétiques ou compléments alimentaires… la prochaine fois que vous achèterez une crème « hydratation intense », vous y penserez peut-être à deux fois. Personnellement, j’ai déjà fait le tri dans ma salle de bain.
Les limites de cette victoire et les batailles à venir
Soyons honnêtes : interdire ou encadrer le commerce, c’est bien. Mais ça ne règle pas tout. La pêche illégale représente encore une part énorme du problème. Et tant que la demande existera, notamment pour les ailerons, l’offre suivra, d’une manière ou d’une autre.
Il faudra aussi s’attaquer à la racine : sensibiliser les consommateurs, proposer des alternatives économiques aux pêcheurs, créer davantage d’aires marines protégées. Le chemin est encore long, mais pour la première fois depuis longtemps, on a l’impression d’avancer dans la bonne direction.
« Cette décision marque la fin d’une ère où les requins étaient vus comme une ressource infinie. Espérons que c’est le début d’une vague d’espoir. »
Cette phrase résonne particulièrement. Parce qu’au-delà des textes et des votes, c’est bien d’espoir dont on a besoin. L’espoir que nos enfants pourront encore plonger un jour aux côtés d’un requin-baleine. L’espoir que les océans ne deviendront pas des déserts bleus.
Alors oui, on peut se réjouir aujourd’hui. Mais demain, le vrai travail commence : faire vivre ces engagements, surveiller leur application, continuer le combat. Parce que la planète ne nous attendra pas.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce que cette nouvelle vous redonne un peu foi en notre capacité collective à protéger ce qui reste de sauvage et de beau sur cette Terre ? Moi, en tout cas, j’ai envie d’y croire.
