Imaginez un instant : le Parc des Princes vibre, les supporters chantent, et soudain, le flanc droit semble orphelin. Achraf Hakimi, ce bolide infatigable, n’est pas là. Repos, suspension, ou bientôt cette longue parenthèse africaine avec la CAN. Que fait-on ? Chez les géants du foot, on bricole, on adapte, on improvise parfois. Mais au PSG, cette absence récurrente d’un titulaire indiscutable pose une question lancinante : qui pour tenir le couloir droit ? J’ai suivi ça de près, et franchement, c’est fascinant de voir comment un club aussi riche en talents doit quand même jongler avec les profils.
Le Problème Hakimi : Un Luxe Qui Coûte Cher
Depuis son arrivée, Hakimi a tout changé sur ce côté. Vitesse, centres millimétrés, replis défensifs solides – il est devenu l’étalon-or des latéraux droits en Europe. Mais voilà, personne n’est irremplaçable, même si lui frôle la perfection. Cette saison, il a déjà bouffé plus de 80 % des minutes au poste. Les stats ne mentent pas : sans lui, le PSG doit réinventer son équilibre. Et Luis Enrique, avec son pragmatisme espagnol, l’a dit cash : recruter un clone ? Pas si simple. Pas comme aller au supermarché du coin.
Le coach parisien mise sur la rotation, surtout avec ce calendrier infernal. Deux matches par semaine, et hop, on repose les cadres. Mercredi soir à Lorient, par exemple, Hakimi reste au chaud. C’est pas une blessure, juste du management. Mais ça relance le débat. Parce que derrière, y a pas de spécialiste pur jus. Zéro. Nada. On pioche dans le vivier existant, et c’est là que ça devient intéressant. Personnellement, j’adore ces casse-têtes tactiques ; ça montre que même avec un budget pharaonique, le foot reste un jeu d’échecs humain.
Marquinhos : Le Capitaine Qui Dépannent en Urgence
Commençons par l’option la plus « sûre », entre guillemets. Marquinhos, le Brésilien éternel, celui qui porte le brassard et l’âme du club. D’habitude, il règne en patron dans l’axe. Mais quand il faut, il glisse à droite. Ça s’est vu récemment, lors de ce fameux Classique au Vélodrome. Défaite 1-0, mais pas à cause de lui. Luis Enrique avait opté pour une défense hybride, presque un 3-5-2 en phase offensive, avec Hakimi poussé plus haut, comme un ailier pur.
Marquinhos à droite, ça libère Nuno Mendes de l’autre côté. Le Portugais peut alors bombarder sans retenue. Le capitaine, lui, reste sobre. Peu de montées folles, beaucoup de lecture. C’est pas son poste de prédilection – il l’a fait jeune, entre 2014 et 2016, quand l’axe était bouché par des monstres comme Thiago Silva. Mais depuis ? Rarement. Sauf que cette saison, le coach l’a ressorti du placard pour des matchs clés, comme contre Barcelone en Ligue des Champions l’an dernier.
Quand on aligne trois gauchers en défense, il faut des sacrifices. Marquinhos accepte, c’est son rôle de leader.
– Un observateur proche du vestiaire
Avantages ? Stabilité, expérience, placement impeccable. Inconvénients ? Moins de projection, moins de vitesse sur les courses longues. Face à des ailiers rapides, ça peut pincer. Mais pour un match de gestion, contre une équipe qui défend bas, pourquoi pas. J’ai revu les images du Vélodrome : il a à peine pris son couloir en possession. Le PSG jouait à trois derrière de toute façon. Efficace, mais pas spectaculaire.
- Points forts de Marquinhos à droite : Lecture du jeu, duels aériens, calme sous pression.
- Points faibles : Moins d’impact offensif, fatigue possible sur la durée.
- Quand l’utiliser ? Contre des adversaires prudents, ou en fin de match pour verrouiller.
Et si on creuse un peu ? Marquinhos n’est pas un latéral naturel, mais sa polyvalence est un luxe. Dans une Ligue 1 où beaucoup d’équipes parquent le bus, son profil défensif pur peut suffire. Contre Lille ou Lorient, par exemple. Mais en Europe ? Face à des cadors ? Là, ça risque de coincer. C’est pour ça que Luis Enrique varie.
Warren Zaïre-Emery : Le Milieu Qui Monte en Première Ligne
Maintenant, passons à l’option la plus utilisée ces derniers temps. Warren Zaïre-Emery, ce gamin prodige qui semble avoir 30 ans dans la tête. Quatre titularisations à droite rien que cette saison, autant que d’autres. Il a même joué tout un match contre Lille, 1-1, en tenant la baraque. Vite, agressif, projeté vers l’avant – il colle parfaitement à ce que demande le coach pour ses latéraux.
Regardez sa heat map quand il y est : pas cantonné au couloir, non. Il rentre dedans, occupe les zones axiales, comme un milieu déguisé. C’est l’essence du système parisien : des défenseurs qui participent à la construction, qui cassent les lignes. Zaïre-Emery excelle là-dedans. Ses qualités naturelles – endurance, pressing, vision – transforment le poste. Et avec l’enchaînement des rencontres, il revient en pleine forme.
Mais attention, c’est son fardeau aussi, cette polyvalence. On l’utilise partout : milieu relayeur, sentinelle, et maintenant latéral. Est-ce qu’à long terme, ça ne freine pas son développement ? J’ai un avis là-dessus : oui, un peu. Un joueur de son talent mérite un poste fixe pour exploser pleinement. Mais en attendant, il rend service. Et quel service ! Contre des équipes qui pressent haut, sa récupération balle au pied est précieuse.
Zaïre-Emery va vite, il est agressif, il aime se projeter. C’est idéal pour nos latéraux.
– Luis Enrique, en conférence
Comparons avec d’autres. Joao Neves, autre milieu, a aussi dépanné quatre fois. Mais il sort de blessure – ischio-jambiers, reprise progressive. Pas idéal pour enchaîner les sprints. Zaïre-Emery, lui, est prêt. Et sa jeunesse (19 ans !) apporte de la fraîcheur. Inconvénient ? Moins d’expérience en un-contre-un défensif pur. Face à un dribbleur comme Kvaratskhelia (ironiquement, son coéquipier), ça pourrait être chaud.
| Joueur | Minutes à droite | Titularisations | Note moyenne |
| Zaïre-Emery | 360 | 4 | 7.2/10 |
| Neves | 331 | 4 | 6.8/10 |
| Mayulu | 179 | 2 | 6.5/10 |
| Marquinhos | 90 | 1 | 7.0/10 |
Ce tableau, basé sur les données récentes, montre que les milieux dominent. Hakimi truste 84 % du temps, mais derrière, c’est la débrouille. Zaïre-Emery tient la corde pour Lorient. Logique.
Senny Mayulu et les Jeunes : L’Avenir en Renfort ?
Parlons maintenant des surprises. Senny Mayulu, 18 ans, a déjà deux titularisations à ce poste. Pas anodin. Rapide, technique, il apporte une touche offensive. Moins défensif que Zaïre-Emery, mais plus créatif dans les trente derniers mètres. Contre des blocs bas, ses dribbles peuvent débloquer. Et puis, Yoram Zague, remember ? Deux apparitions en Coupe de France l’hiver dernier. Anecdotique, mais symbolique.
Et là, une info qui buzz : David Boly, 16 ans seulement, s’entraîne avec les pros. Un vrai spécialiste du poste, formé au club. Luis Enrique le prépare peut-être pour la CAN. Hakimi absent du 21 décembre au 18 janvier – un mois ! Boly pourrait être la solution longue durée. Imaginez : un gamin qui intègre le groupe pour combler un vide. C’est du PSG tout craché, miser sur la jeunesse.
- Évaluer les jeunes en entraînement.
- Tester en matches mineurs (Coupe, L2 opposants).
- Intégrer progressivement en L1.
- Préparer pour absences longues comme la CAN.
Pourquoi pas recruter, me direz-vous ? Luis Enrique a été clair : pas de regrets. Le club a choisi cette voie. Polyvalence interne plutôt que doublure coûteuse. Économiquement malin, tactiquement risqué. Mais avec la CAN qui arrive, et Hakimi parti défendre les couleurs marocaines à domicile, il faudra plus qu’un dépannage. Boly ou un autre espoir pourrait exploser.
La CAN : Le Vrai Test pour le PSG
On y vient, à ce qui pourrait tout changer. La Coupe d’Afrique des Nations, au Maroc, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Hakimi, leader des Lions de l’Atlas, sera là. Absent un mois, minimum. En plein hiver, avec Ligue 1, Coupe de France, et potentiellement Ligue des Champions. Le PSG jouera quoi, 8-10 matches sans lui ? Crucial.
Luis Enrique anticipe. Rotation accrue, jeunes intégrés. Mais est-ce suffisant ? En 2023, lors de la précédente CAN, Hakimi avait manqué plusieurs rencontres. Le PSG avait souffert sur le côté. Cette fois, avec un effectif plus rodé, ça peut passer. Zaïre-Emery en titulaire attitré ? Marquinhos en joker ? Ou un 3-5-2 permanent pour masquer le vide ?
J’ai une intuition : la CAN forcera le club à clarifier. Soit on tient avec les internes, soit on plonge sur le marché hivernal. Improbable, vu la philosophie. Mais imaginez un prêt surprise, un latéral libre. Peu probable, mais le foot adore les twists.
Tactique Hybride : La Marque de Fabrique Parisienne
Au-delà des noms, c’est le système qui adapte. Luis Enrique adore le 4-3-3 fluide, qui mute en 3-5-2 en possession. Latéraux qui rentrent, milieux qui descendent. Sans Hakimi, ça accentue ça. Marquinhos à droite permet à Mendes de s’exprimer librement. Zaïre-Emery apporte du liant milieu-défense.
Regardez les heat maps globales : les « latéraux » parisiens passent 40 % de leur temps dans l’axe. Pas des pistons traditionnels. C’est pour ça que des défenseurs purs peinent à s’imposer en doublure. On veut des profils hybrides. Et ça marche : le PSG domine la L1, avance en Europe.
Nos latéraux doivent penser comme des milieux. C’est la clé.
– Un tacticien expérimenté
Mais risqué. Contre des équipes qui exploitent les couloirs, comme Marseille récemment, ça expose. Le but encaissé au Vélodrome ? Transition rapide sur le côté droit affaibli. Leçon apprise ? Espérons.
Et Si On Recrutait ? Le Débat Éternel
Franchement, pourquoi pas un vrai numéro 2 ? Un latéral droit spécialiste, jeune, prometteur. Le marché en regorge. Mais le PSG a dit non. Raisons ? Budget, ego, confiance en l’effectif. Luis Enrique : « Ce n’est pas Auchan. » Traduction : on ne shoppe pas un joueur lambda.
Avantages d’un recrutement : profondeur, concurrence, sérénité pour la CAN. Inconvénients : coût, intégration, risque de blocage des jeunes. Perso, je pencherais pour un prêt. Un gars comme Vanderson de Monaco, ou un espoir étranger. Mais non, on bricole.
Et les supporters ? Dans les commentaires en ligne, ça chauffe. Certains crient au scandale, d’autres font confiance. « Victoire assurée même sans lui », disent les optimistes. « Besoin d’un vrai backup », répliquent les prudents. Le débat est vif, et c’est sain.
Conclusion : Adaptabilité, la Force Parisienne
Au final, le PSG sans Hakimi, c’est un miroir de sa philosophie. Polyvalence, jeunesse, tactique fluide. Marquinhos pour la solidité, Zaïre-Emery pour la dynamite, Mayulu ou Boly pour l’avenir. Ça tiendra ? Probablement en L1. En Europe ? À voir. Mais une chose est sûre : cette absence forcée révèle les forces cachées du groupe.
Suivez le match à Lorient, observez qui prend le poste. Et pensez à la CAN. Le foot, c’est ça : imprévu, adaptation, génie. Le PSG en est maître. Pour l’instant.
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