Imaginez la scène : le Parc des Princes bouillant, un match décisif de Ligue des champions, et au milieu de tout ça, un seul homme qui peut faire basculer la soirée. Mercredi 26 novembre, ce sera lui. Felix Zwayer. Un nom qui ne laisse personne indifférent, surtout quand on connaît un peu son parcours.
Parce que oui, avant même que le ballon ne roule entre le PSG et Tottenham, la nomination de l’arbitre allemand fait déjà jaser dans les travées et sur les réseaux. Et franchement, on comprend pourquoi.
Felix Zwayer, l’homme qui revient souvent au Parc
Ce n’est pas la première fois que le Berlinois pose ses crampons (ou plutôt son sifflet) dans l’enceinte parisienne. En réalité, ce sera déjà la quatrième fois. Et à chaque visite, il a laissé une trace.
Flash-back rapide : on se souvient tous de cette demi-finale retour l’an dernier contre Arsenal. 2-1 pour le PSG, une ambiance de folie, et Zwayer au centre de pas mal de débats, notamment sur la gestion des fautes dans la surface. Avant ça ? Un festival offensif contre Maccabi Haïfa (7-2) en 2022 et un match nul frustrant face à Naples en 2018 (2-2). Autant dire que le Parc, il commence à bien le connaître.
Moi, ce qui me frappe, c’est qu’on désigne rarement le même arbitre aussi souvent pour un même club dans les grandes compétitions. Est-ce un signe de confiance de l’UEFA ? Ou simplement le hasard du tirage ? En tout cas, ça veut dire quelque chose.
Un CV européen qui impressionne
À 44 ans, Felix Zwayer n’est clairement plus un novice. Il fait partie de cette génération d’arbitres allemands qui ont pris le pouvoir sur la scène continentale depuis plusieurs saisons.
Regardez plutôt la liste :
- Finale de la Ligue Europa 2025 entre Tottenham et Manchester United (1-0)
- Demi-finale de l’Euro 2024 Angleterre – Pays-Bas (2-1)
- Finale de la Ligue des Nations 2023 Croatie – Espagne (tirs au but)
- Demi-finale de Ligue des champions PSG – Arsenal la saison passée
- Plus de 39 matchs de Ligue des champions depuis 2015
Quand on voit ça, on se dit que l’UEFA lui fait une confiance aveugle dans les matchs à très haute tension. Et pourtant… il y a toujours ce petit « mais » qui revient dans les conversations.
Le style Zwayer : rigueur allemande ou excès de zèle ?
Si vous avez déjà regardé un match arbitrée par lui, vous savez de quoi je parle. Felix Zwayer, c’est d’abord une présence. Grand, imposant, il ne laisse pas beaucoup de place au dialogue musclé. Son carton sort vite, parfois très vite.
Cette saison, il a déjà dirigé plusieurs chocs : Manchester City – Naples (2-0), Chelsea – Ajax (5-1). À chaque fois, le même constat : peu de temps additionnel, une tolérance limitée sur les contestations, et une utilisation massive du VAR quand il estime que la situation l’exige.
« Il ne laisse rien passer, mais il est juste. C’est ce qu’on demande à un arbitre de haut niveau. »
Un observateur régulier des compétitions UEFA
Moi je trouve ça plutôt rafraîchissant dans une période où certains arbitres se font marcher dessus. Mais attention : quand il se trompe (et oui, ça arrive), l’erreur prend tout de suite une autre dimension.
La polémique qui colle à la semelle
On ne peut pas parler de Felix Zwayer sans évoquer cette histoire. Celle qui revient à chaque nomination importante. Remontons un peu dans le temps.
En 2021, lors d’un match de Bundesliga entre le Borussia Dortmund et le Bayern Munich, Jude Bellingham, alors jeune prodige de 18 ans, explose en zone mixte après une décision litigieuse. Les mots sont durs, très durs. Il évoque même un passé trouble de l’arbitre, remontant à 2005, quand Zwayer, alors jeune arbitre assistant, avait été impliqué dans le scandale Hoyzer – une affaire de matchs truqués en Allemagne.
Zwayer avait accepté de l’argent (300 euros) pour influencer un résultat, avant de dénoncer l’affaire. Il a été suspendu six mois. L’histoire est ancienne, réglée, mais elle resurgit à chaque fois qu’un joueur ou un supporter veut mettre la pression.
Depuis, Bellingham s’est excusé. Zwayer a continué sa carrière. Mais le doute persiste dans certains esprits. Et quand on sait que le Real Madrid (où joue désormais Bellingham) pourrait croiser le PSG plus tard dans la compétition… ça fait beaucoup de coïncidences pour un seul homme.
Ce que ça change pour PSG – Tottenham
Concrètement, pour ce match, ça veut dire plusieurs choses.
- Les joueurs très expressifs (coucou certains Parisiens) vont devoir se tenir à carreau.
- Les simulations dans la surface seront scrutées à la loupe.
- Le moindre contact un peu limite en fin de match pourrait déclencher le VAR.
- Le temps de jeu effectif risque d’être élevé : Zwayer n’aime pas les interruptions inutiles.
Pour Tottenham, qui reste sur une claque à Arsenal (4-1) et qui joue gros dans cette phase de ligue, ça peut être une bonne nouvelle : l’équipe d’Ange Postecoglou aime jouer vite et vertical. Un arbitre qui laisse jouer, ça leur va plutôt bien.
Pour le PSG, après la défaite contre le Bayern, l’équation est simple : il faut gagner. Et avec Zwayer, pas de place pour les états d’âme. Ça tombe bien, Luis Enrique répète depuis des semaines qu’il veut voir plus de caractère.
Et si on regardait les chiffres ?
Parce que derrière les impressions, il y a aussi les stats. Et elles sont parlantes.
| Compétition | Matchs arbitrés | Cartons jaunes/moyen | Cartons rouges | Pénaltys |
| Ligue des champions (depuis 2015) | 39 | 4,8 | 0,23 | 0,41 |
| Saison 2025-2026 (début) | 4 | 5,2 | 1 | 2 |
| Matchs du PSG sous Zwayer | 3 | 4,3 | 0 | 1 |
On voit clairement une tendance : il n’hésite pas à sortir les cartons quand il le faut, mais il reste dans la moyenne haute européenne. Et surtout, il a déjà sifflé un pénalty controversé au Parc l’an dernier. Les supporters s’en souviennent encore.
Un arbitre sous pression, mais pas fragile
Ce qui est intéressant avec Zwayer, c’est qu’il ne se laisse pas impressionner. Ni par le Parc des Princes, ni par les stars, ni par les polémiques passées. Il a cette froideur allemande qui peut agacer, mais qui force aussi le respect.
Après l’affaire Bellingham, beaucoup pensaient qu’il allait reculer. Au contraire. Il a enchaîné les grandes affiches, les finales, les demi-finales. Comme pour prouver que le passé ne le définit pas.
Et quelque part, c’est tout à son honneur.
Conclusion : un match dans le match
Mercredi soir, il y aura donc 22 joueurs sur le terrain… et un 23e homme qui pèsera lourd dans la balance. Felix Zwayer ne décidera pas du résultat à lui seul, évidemment. Mais il peut l’influencer. Par une décision, un carton, un temps additionnel.
Pour les supporters parisiens, c’est un arbitre qui connaît la maison, qui a déjà vu le PSG gagner et perdre sous ses yeux. Pour ceux de Tottenham, c’est l’homme qui a sifflé leur dernière finale européenne – perdue face à Manchester United.
Bref, tout le monde a une raison de le surveiller de près.
Et quelque part, c’est aussi ça, la beauté de la Ligue des champions : même l’arbitre fait partie de l’histoire avant même que le coup d’envoi ne soit donné.
Alors, rendez-vous mercredi. Et prions pour que le débat, à la fin, porte seulement sur le football.
