Huit ans. Huit ans qu’un vent nouveau soufflait sur la politique française, porté par un jeune président, Emmanuel Macron, et ses fidèles lieutenants. À l’époque, ces « marcheurs » de la première heure incarnaient l’espoir d’un renouveau, d’une rupture avec les vieux schémas. Mais aujourd’hui, où sont-ils ? Certains murmurent encore dans les couloirs du pouvoir, tandis que d’autres ont choisi des chemins bien différents, parfois inattendus. Entre nostalgie, ambition et désillusions, je me suis plongé dans leurs parcours, et ce que j’ai découvert est à la fois fascinant et révélateur de notre époque.
Les Pionniers de 2017 : Une Épopée Politique
En 2017, l’élection d’Emmanuel Macron a bouleversé le paysage politique français. Derrière cet homme, une équipe de fidèles, souvent jeunes, dynamiques, issus de la société civile ou de partis traditionnels rénovés. Ils étaient ministres, conseillers, candidats aux législatives, portés par une énergie collective. Mais après deux mandats, six Premiers ministres et des crises à répétition, que reste-t-il de cette ferveur initiale ? J’ai voulu comprendre ce qui pousse ces figures à rester ou à partir.
Olivier Véran : Du Stéthoscope au Privé
Figure emblématique du premier quinquennat, Olivier Véran, ancien ministre de la Santé, a marqué les esprits lors de la crise du Covid-19. Neurologue de formation, il incarnait cette nouvelle génération de politiques, à la croisée du technocrate et du communicant. Mais en 2024, il a surpris en quittant la politique pour le secteur privé.
L’action publique me manque, mais j’avais besoin de retrouver une liberté d’action et de parole.
– Un ancien ministre, selon des proches
Sa reconversion dans une grande entreprise de conseil n’a pas fait l’unanimité. Certains y voient une trahison des idéaux de 2017, d’autres un choix pragmatique. Ce qui est sûr, c’est que Véran n’a pas totalement coupé les ponts avec la sphère publique : il confie vouloir continuer à « contribuer » à sa manière. Un retour en politique est-il envisageable ? Rien n’est moins sûr, mais son parcours illustre une tendance : celle des politiques qui, après des années intenses, cherchent un second souffle ailleurs.
Sibeth Ndiaye : Loin des Projecteurs
Autre visage marquant de 2017, Sibeth Ndiaye, ancienne porte-parole du gouvernement, était connue pour son franc-parler et sa loyauté sans faille envers Macron. Son style direct, parfois controversé, a laissé des traces. Mais depuis son départ du gouvernement en 2020, elle s’est faite discrète.
Installée dans le privé, elle travaille aujourd’hui dans le secteur de la communication stratégique. Un choix qui, selon des observateurs, correspond à son tempérament : « Elle a toujours aimé les défis, mais sans les contraintes de la vie politique », confie une source bien informée. Ce virage soulève une question : quitter la politique, est-ce trahir ses idéaux ou simplement changer de terrain pour les défendre ?
- Passage du public au privé : une transition courante chez les anciens macronistes.
- Communication stratégique : un domaine où son expertise trouve un écho naturel.
- Discrétion assumée : elle évite les médias, contrairement à ses années au gouvernement.
Benjamin Griveaux : La Chute et la Renaissance
Le nom de Benjamin Griveaux reste associé à une polémique qui a marqué la campagne municipale de 2020 à Paris. Après avoir renoncé à sa candidature, cet ancien porte-parole du gouvernement a choisi de se réinventer. Aujourd’hui, il dirige une entreprise dans le secteur de la tech, loin des ors de la République.
Ce qui m’a frappé dans son parcours, c’est sa capacité à rebondir. Griveaux n’a pas cherché à revenir dans l’arène politique, préférant un domaine où il peut innover sans les projecteurs. Est-ce un choix de cœur ou une nécessité ? Difficile à dire. Mais son exemple montre que la vie après la politique peut être synonyme de renouveau.
Pourquoi Tant de Départs ?
Les trajectoires d’Olivier Véran, Sibeth Ndiaye ou Benjamin Griveaux ne sont pas isolées. D’autres figures de 2017, comme Richard Ferrand ou Christophe Castaner, ont également pris des chemins divergents, entre retraits discrets et nouvelles aventures. Mais qu’est-ce qui pousse ces anciens macronistes à quitter le navire ?
| Raison | Explication | Exemple |
| Usure du pouvoir | Crises successives (gilets jaunes, Covid, retraites) ont épuisé les énergies. | Ministres ayant quitté après 2020. |
| Recherche de liberté | Le privé offre moins de contraintes et plus d’autonomie. | Reconversion dans la tech ou le conseil. |
| Polémiques | Certains ont été poussés à partir après des scandales. | Retraits après controverses médiatiques. |
À mon avis, l’usure du pouvoir joue un rôle central. Gérer des crises majeures, comme celle du Covid-19 ou des mouvements sociaux, laisse des traces. Ajoutez à cela la pression médiatique constante et les critiques, parfois injustes, et on comprend pourquoi certains préfèrent tirer leur révérence.
Ceux Qui Restent : Les Fidèles du Macronisme
Tous n’ont pas quitté le navire. Des figures comme Gabriel Attal, devenu une étoile montante, ou Clément Beaune, toujours actif dans les sphères européennes, continuent de porter les couleurs du macronisme. Leur point commun ? Une capacité à naviguer dans les tempêtes tout en restant alignés sur la vision initiale de 2017.
Le macronisme, c’est avant tout une méthode : dépasser les clivages pour transformer.
– Un proche du président
Mais même pour ces fidèles, le chemin n’est pas sans embûches. Les critiques sur le « manque d’âme » du macronisme ou son virage à droite ont fragilisé leur position. Pourtant, ils persistent, convaincus que l’histoire leur donnera raison. Un pari risqué, mais qui témoigne d’une résilience certaine.
Un Mouvement en Mutation
Le macronisme de 2017 était un ovni politique, ni de gauche ni de droite, porté par une énergie collective. Aujourd’hui, il semble avoir perdu de sa superbe. Les départs successifs des figures clés posent une question essentielle : le mouvement peut-il survivre sans ses pionniers ?
- Évolution idéologique : Le macronisme s’est recentré, parfois perçu comme plus conservateur.
- Renouvellement des visages : De nouvelles figures émergent, mais peinent à incarner la même ferveur.
- Crises externes : Les défis (économiques, sociaux, internationaux) redéfinissent les priorités.
Ce qui m’interpelle, c’est la difficulté à maintenir une dynamique collective sur le long terme. Les idéaux de 2017 – progressisme, dépassement des clivages – semblent s’être dilués dans la réalité du pouvoir. Et pourtant, certains anciens macronistes, même loin de la politique, continuent de défendre ces valeurs à leur manière.
Et Après ? Les Enjeux de l’Héritage Macroniste
Alors, que restera-t-il du macronisme dans dix ans ? Les parcours des anciens soutiens montrent une chose : la politique est un marathon, pas un sprint. Certains ont choisi de raccrocher, d’autres de se réinventer, et quelques-uns de continuer la course. Mais tous, à leur manière, portent une part de cet héritage.
Pour ma part, je trouve fascinant de voir comment ces trajectoires individuelles reflètent les évolutions de notre société. La politique, c’est aussi ça : un miroir des ambitions, des désillusions et des espoirs d’une époque. Et vous, que pensez-vous de ces parcours ? La flamme de 2017 peut-elle être ravivée, ou est-elle définitivement éteinte ?
En attendant, une chose est sûre : les macronistes de la première heure, qu’ils soient dans l’ombre ou sous les projecteurs, continuent de façonner, à leur manière, l’histoire politique française. Et ça, c’est une histoire qui mérite d’être racontée.
