Vous est-il déjà arrivé de suivre un entraîneur qui truste la première place aux allocations mais qui, pendant deux jours entiers, ne voit aucun de ses pensionnaires franchir le poteau en vainqueur ? C’est exactement ce que vit en ce moment l’un des tout meilleurs spécialistes français de l’obstacle. Et pourtant, il garde le sourire et l’envie. Ça force le respect.
François Nicolle : la tête haute malgré la disette
Quand on regarde les chiffres bruts, tout va bien. Très bien même. Leader incontesté aux gains sur l’année 2025, son écurie continue de faire rentrer des chèques conséquents à chaque sortie de ses cracks. Mais le nombre de victoires, lui, stagne dangereusement au sixième rang national. La différence ? Beaucoup de places, peu de bouquets.
Et l’intéressé ne s’en cache pas. Il l’assume complètement.
« C’est une très belle année, mais compliquée et difficile aussi ! »
La phrase est lâchée avec franchise, presque un sourire dans la voix. Parce que dans ce métier, on sait que les séries noires existent. Surtout quand on a pris l’habitude, ces dernières années, de tout rafler ou presque sur l’hippodrome d’Auteuil.
Pourquoi une telle différence entre gains et victoires ?
La réponse est simple, presque brutale : il a fait des choix. Des choix d’homme de cheval.
Ses meilleurs éléments adorent Auteuil. Le tracé, le profil, les gros obstacles, tout leur convient parfaitement. Résultat ? Plutôt que de les faire courir n’importe où pour gratter une victoire facile en province, il préfère attendre le grand rendez-vous parisien. Même si cela signifie traverser des périodes interminables sans la moindre célébration.
L’été a été long. Très long. Pendant que certains collègues remplissaient leur escarcelle dans des petites courses sympathiques un peu partout en France, lui patientait. Et quand septembre est arrivé, la pression était là.
Le moral du patron, la clé de tout
Dans une écurie, tout part du haut. Et quand le boss commence à douter, c’est toute la machine qui peut gripper. Il le sait mieux que personne.
« Le plus dur, c’est de remotiver le patron. Et là, heureusement, il y a Fabienne ! »
François Nicolle
Cette phrase en dit long. Derrière chaque grand entraîneur, il y a souvent une femme qui tient la barre quand la mer est grosse. Et visiblement, ça fonctionne.
Moi qui ai eu l’occasion de croiser pas mal d’entraîneurs dans ma vie, je peux vous dire que ceux qui traversent les tempêtes sans couler ont tous un point commun : ils ne lâchent jamais mentalement. Et là, on sent que c’est le cas.
Le meeting d’hiver, l’occasion parfaite pour rebondir
Dimanche 23 novembre, Auteuil retrouve enfin son public et ses grandes émotions avec le retour du Quinté+ dominical. Et devinez qui aligne plusieurs sérieux prétendants ? Vous avez trouvé.
Parmi eux, une certaine Parisienne Bleue attire tous les regards. Vainqueur de Groupe I au printemps, elle reste sur des performances en demi-teinte à l’automne. Mais attention : elle retrouve son hippodrome fétiche, une piste profonde qu’elle adore, et surtout une distance qui lui convient parfaitement.
Franchement ? Je sens la jument capable de remettre les pendules à l’heure dès ce week-end. Quand une pouliche de cette classe-là retrouve ses marques, ça peut faire très mal à la concurrence.
- Retour sur sa piste de prédilection
- Distance idéale (3900 m hurdle)
- Engagement rêvé au poids
- Cavalier en pleine confiance
- Météo annoncée lourde = son terrain
Tous les feux sont au vert. Ou presque.
Et les jeunes dans tout ça ?
Ce qui est passionnant avec cette écurie, c’est qu’elle ne repose pas seulement sur ses valeurs sûres. Il y a aussi une génération dorée qui arrive.
Plusieurs 4 et 5 ans montrent déjà des moyens au-dessus de la moyenne à l’entraînement. Des poulains qui sautent comme des chats, qui respirent la santé et qui n’attendent qu’une chose : briller en compétition.
D’ailleurs, dimanche, certains d’entre eux pourraient créer la surprise dans les lots secondaires. Et croyez-moi, quand ils commencent à gagner, ils ne s’arrêtent plus.
Une philosophie qui paye sur la durée
On pourrait résumer la méthode ainsi : patience, exigence et fidélité à ses idées. Refuser de courir partout pour faire du nombre. Préférer attendre le bon moment, le bon engagement, la bonne piste.
C’est risqué. Ça expose aux critiques quand les résultats tardent. Mais quand la machine se remet en route, elle est généralement lancée pour longtemps.
Et quelque part, c’est aussi ça qui rend notre sport si beau : il récompense ceux qui savent attendre. Ceux qui croient en leurs chevaux même quand tout le monde doute.
Mon pronostic perso pour dimanche
Si je devais jouer mon ticket ce week-end, voilà comment je le construirais :
- Parisienne Bleue – la base évidente
- Un jeune de l’écurie en progrès constant
- Un outsider qui adore le terrain lourd
- Un pensionnaire en retard de gains
- Une petite surprise à grosse cote
Après, vous faites comme vous voulez. Mais une chose est sûre : ce dimanche, les couleurs de l’écurie vont être défendues avec panache. Et quelque chose me dit que la série noire va prendre fin de manière retentissante.
Parce que dans les courses, comme dans la vie, c’est souvent quand tout semble le plus compliqué que les plus belles histoires s’écrivent.
Alors rendez-vous dimanche à Auteuil. Et qui sait, peut-être qu’on verra enfin le sourire éclatant d’un entraîneur qui n’a jamais baissé les bras.
Ça, croyez-moi, ça vaudra tous les Groupe I du monde.
