Imaginez quitter votre pays en guerre, laisser derrière vous un père démineur, et atterrir dans un pays dont vous ne parlez pas la langue. C’est l’histoire de Lisa, une jeune Ukrainienne de 19 ans, qui, trois ans après avoir fui l’Ukraine, entame sa deuxième année à la Sorbonne. Son parcours, c’est celui d’une détermination à toute épreuve, d’une résilience qui force le respect, et d’un rêve qui se construit, pas à pas, entre deux mondes. Comment une adolescente, propulsée dans l’inconnu, a-t-elle réussi à s’imposer dans l’une des universités les plus prestigieuses de France ?
De l’Ukraine à Paris : Un Parcours semé d’Embûches
Quand la guerre éclate en Ukraine en février 2022, Lisa n’a que 16 ans. Avec sa mère, ses grands-parents et son demi-frère, elle prend la route, direction la France. Ils rejoignent une amie de la famille installée en région parisienne. Partir en voiture, dans l’urgence, sans savoir ce que l’avenir réserve, n’a rien d’une aventure romantique. C’est un choix dicté par la survie. Lisa se souvient encore du bruit des sirènes, de l’angoisse des nuits sans sommeil. Pourtant, une fois en France, elle n’a qu’une idée en tête : continuer à avancer.
Quand on perd tout, on se raccroche à ce qu’on peut construire. Pour moi, c’était l’école.
– Une jeune réfugiée partageant son expérience
Arrivée à Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, Lisa fait face à un défi de taille : la langue. Elle ne parle pas un mot de français. Mais, loin de se décourager, elle plonge dans l’apprentissage avec une énergie impressionnante. En quelques mois, elle maîtrise assez le français pour envisager de passer le baccalauréat. Quatre langues à son actif, dont le français appris en un temps record, témoignent de sa soif d’apprendre.
Le Bac : Une Victoire Silencieuse
Obtenir son baccalauréat dans une langue qu’on ne parlait pas deux ans plus tôt, c’est un exploit. Lisa, elle, n’en fait pas tout un plat. Quand les résultats tombent, elle ne célèbre pas avec des cris de joie. Elle appelle son père, resté en Ukraine, dans une zone de conflit. Démineur dans le Donbass, il ne peut pas quitter son pays. À l’autre bout du fil, il pleure. Pas seulement de joie, mais de fierté. Ce moment, c’est la preuve que les sacrifices d’une famille déchirée par la guerre n’ont pas été vains.
Ce diplôme, c’est plus qu’un bout de papier. C’est une porte ouverte vers un avenir que Lisa construit avec acharnement. La Sorbonne, l’une des universités les plus emblématiques de France, devient son prochain défi. Et elle ne compte pas s’arrêter là.
La Sorbonne : Un Symbole d’Intégration
Entrer à la Sorbonne, c’est déjà une prouesse. Y rester et y exceller, c’est une autre histoire. Lisa entame sa deuxième année en licence d’histoire, une discipline qu’elle a choisie pour mieux comprendre le monde qui l’entoure. Histoire, pour elle, ce n’est pas juste des dates et des événements. C’est une façon de donner du sens à son propre parcours, entre un pays en guerre et un autre qui l’a accueillie.
Ce qui frappe, c’est sa discrétion. Pas de grands discours, pas de mise en avant. Lisa travaille dur, en silence, avec une maturité qui dépasse son âge. Selon des enseignants interrogés, les étudiants réfugiés comme elle apportent une perspective unique en classe, enrichissant les débats par leur vécu.
- Adaptation rapide : Maîtrise du français en moins de deux ans.
- Excellence académique : Réussite au bac et admission à la Sorbonne.
- Résilience : Surmonter les traumatismes de la guerre tout en étudiant.
J’ai toujours trouvé fascinant comment certains parcours, comme celui de Lisa, rappellent que l’éducation peut être une bouée de sauvetage. Dans un monde où tout semble instable, elle a trouvé dans les études un moyen de reprendre le contrôle.
Les Défis de l’Exil : Entre Deux Mondes
Vivre entre deux cultures, deux langues, deux réalités, ce n’est pas simple. Lisa parle ukrainien avec sa famille, français à l’université, et maîtrise aussi l’anglais et le russe. Ce multilinguisme est une force, mais il demande une gymnastique mentale constante. Elle confie parfois se sentir déchirée : une partie de son cœur est restée en Ukraine, auprès de son père, tandis que son avenir se dessine en France.
L’exil, c’est apprendre à vivre avec un pied dans chaque monde, sans jamais appartenir complètement à l’un ou à l’autre.
– Un sociologue spécialiste des migrations
Pourtant, Lisa ne se plaint pas. Elle préfère parler de ses projets, de ses lectures, de son envie de comprendre l’histoire pour mieux envisager l’avenir. Intégration n’est pas juste un mot à la mode pour elle : c’est un combat quotidien, qu’elle mène avec une élégance rare.
Pourquoi son Parcours nous Parle
L’histoire de Lisa, c’est celle de milliers de jeunes réfugiés qui, partout dans le monde, se battent pour un avenir meilleur. Mais c’est aussi un miroir tendu à notre société. Comment accueillons-nous ces talents ? Sommes-nous capables de leur offrir les moyens de s’épanouir ? En France, des dispositifs existent pour accompagner les réfugiés dans leurs études, mais ils restent souvent méconnus ou insuffisants.
| Aspect | Défis | Solutions Potentielles |
| Langue | Barrière linguistique | Cours intensifs, mentorat |
| Intégration | Choc culturel, isolement | Programmes d’accompagnement, parrainage |
| Accès éducation | Financement, démarches | Bourses, simplification administrative |
Ce tableau, bien sûr, ne résume pas tout. Mais il donne une idée des obstacles que Lisa a dû surmonter, et des solutions qui pourraient aider d’autres jeunes dans son cas. Franchement, quand on voit ce qu’elle a accompli, on se dit que notre société a tout à gagner à soutenir ces parcours.
Un Avenir à Construire
Alors, que nous réserve Lisa ? À 19 ans, elle n’a pas fini de nous surprendre. Ses professeurs louent sa curiosité intellectuelle, et ses camarades admirent sa ténacité. Elle rêve d’un métier où elle pourrait allier son amour de l’histoire à son envie d’agir pour un monde plus juste. Diplomatie, peut-être, ou enseignement. Rien n’est encore décidé, mais une chose est sûre : elle ne lâchera rien.
En repensant à son parcours, je ne peux m’empêcher de me demander : combien de Lisa attendent, dans l’ombre, une chance de briller ? Son histoire nous rappelle que la résilience et la détermination peuvent déplacer des montagnes, mais qu’elles ont besoin d’un terreau fertile pour s’épanouir. La France, avec ses universités prestigieuses et ses opportunités, peut être ce terreau. À condition qu’on donne à ces jeunes les moyens de leurs ambitions.
Chaque étudiant comme Lisa est une victoire pour l’éducation, mais aussi pour l’humanité.
– Un enseignant universitaire
En attendant, Lisa continue son chemin, entre les bancs de la Sorbonne et les appels à son père, à des milliers de kilomètres. Son histoire n’est pas finie, et quelque chose me dit qu’on en entendra encore parler.
