Quand on parle de cyclisme, il y a des noms qui résonnent comme des légendes en devenir. Remco Evenepoel, à seulement 25 ans, est de ceux-là. Double champion olympique, vainqueur de la Vuelta 2022, il a déjà un palmarès qui fait rêver. Mais voilà, le Belge a une obsession : rattraper les deux extraterrestres du peloton, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, qui dominent les grands Tours avec une aisance presque insolente. Son choix de rejoindre Red Bull-Bora à partir de 2026 est-il la clé pour y parvenir ? C’est la question qui agite les fans de vélo, et franchement, elle mérite qu’on s’y penche sérieusement.
Un Transfert Qui Change La Donne
Quitter une équipe où il était le roi incontesté pour plonger dans un collectif ultra-compétitif, c’est un pari osé. Chez Soudal-QuickStep, Evenepoel avait tout : un salaire parmi les plus élevés du peloton, une liberté quasi totale sur son programme, et même le pouvoir de choisir ses coéquipiers pour le Tour de France. Alors, pourquoi tout laisser tomber pour rejoindre une équipe où il devra partager la lumière avec des cadors comme Primoz Roglic ou Jai Hindley ? La réponse est simple : il veut gagner, et pour ça, il lui faut un arsenal à la hauteur de ses ambitions.
Un collectif taillé pour les sommets
L’un des atouts majeurs de ce transfert, c’est l’équipe que Remco va rejoindre. Red Bull-Bora, ce n’est pas juste une formation avec un gros budget. C’est une machine pensée pour dominer les courses à étapes. Avec des coureurs comme Florian Lipowitz, troisième du dernier Tour de France, ou Primoz Roglic, qui compte cinq grands Tours à son actif, le Belge s’entoure de grimpeurs d’élite. Ajoutez à cela Jai Hindley, vainqueur du Giro 2022, Alexander Vlasov, et Daniel Martinez, et vous obtenez un effectif capable de faire trembler n’importe quel peloton.
Un coureur ne gagne pas seul. Il a besoin d’une équipe qui peut contrôler la course, répondre aux attaques, et le placer dans les meilleures conditions.
– Un ancien directeur sportif
Chez Soudal-QuickStep, Evenepoel avait un lieutenant fidèle en Mikel Landa, mais à 35 ans, et après une chute sérieuse au Giro, le Basque n’était plus une garantie à long terme. De plus, l’équipe belge semblait parfois manquer de cohésion tactique, comme lors de cette fameuse bordure au Tour 2024 où Evenepoel s’est retrouvé piégé dès le premier jour. Avec Red Bull-Bora, il aura des coéquipiers capables de rivaliser en haute montagne, un domaine où Pogacar et Vingegaard l’ont souvent distancé. Mais attention, intégrer un collectif aussi relevé, c’est aussi accepter une concurrence interne féroce. Saura-t-il s’imposer comme le leader incontesté ?
Tactique : un jeu d’échecs à 50 km/h
Le cyclisme, ce n’est pas seulement une question de jambes. C’est un sport où la stratégie peut faire basculer une course. Avec des coéquipiers comme Roglic ou Hindley, Evenepoel aura des options tactiques qu’il n’avait pas auparavant. Par exemple, il pourra jouer sur la présence de plusieurs leaders pour déstabiliser ses rivaux. Imaginez une étape de montagne où Roglic attaque tôt, obligeant Pogacar à réagir, pendant qu’Evenepoel reste en embuscade. Ce genre de scénario, c’est du pain béni pour un coureur aussi polyvalent que lui.
- Contrôle du peloton : Avec des grimpeurs d’élite, Red Bull-Bora peut imposer un rythme infernal pour user les adversaires.
- Attaques multiples : Plusieurs leaders dans l’équipe permettent de multiplier les offensives et de piéger les favoris.
- Protection en plaine : Des coureurs comme Vlasov peuvent protéger Evenepoel dans les étapes ventées, là où il a parfois faibli.
Mais tout n’est pas rose. Gérer un effectif aussi étoffé demande une alchimie parfaite. Si les égos s’en mêlent, l’équipe pourrait se retrouver à courir chacun pour soi, un piège dans lequel des formations comme Movistar sont déjà tombées par le passé. Evenepoel, habitué à être le centre du monde chez Soudal, devra apprendre à fédérer autour de lui. Et franchement, ça ne sera pas une mince affaire.
Un budget XXL pour des ambitions XXL
Red Bull-Bora, ce n’est pas seulement une équipe de champions, c’est aussi une structure dopée aux ressources financières. Avec le soutien de la marque autrichienne, l’équipe dispose d’un budget qui rivalise avec les mastodontes comme UAE ou Visma-Lease a Bike. Cet argent, ce n’est pas juste pour payer des salaires. Il sert à investir dans le matériel, la recherche, et l’innovation. Et pour un coureur comme Evenepoel, qui est un maniaque du détail, c’est un argument de poids.
L’équipe roule sur des vélos Specialized, une marque avec laquelle Evenepoel a déjà une relation étroite. Mais là où Red Bull-Bora se distingue, c’est dans son approche globale de la performance. Des vêtements optimisés aérodynamiquement aux pneus dernier cri, chaque détail est pensé pour grappiller des secondes. Et quand on sait que Pogacar et Vingegaard se battent parfois pour des centièmes, chaque watt économisé compte.
| Aspect | Avantage Red Bull-Bora | Impact pour Evenepoel |
| Matériel | Vélos Specialized optimisés | Meilleure performance en contre-la-montre |
| Textile | Collaboration avec des experts aérodynamiques | Réduction de la résistance à l’air |
| Recherche | Pôle dédié à l’innovation | Amélioration de la position et de l’efficacité |
Ce qui m’impressionne le plus, c’est l’approche quasi scientifique de l’équipe. Ils ne se contentent pas de rouler vite, ils dissèquent chaque aspect de la performance. Pour un coureur comme Evenepoel, qui passe des heures à analyser ses données Strava, c’est comme un gamin dans un magasin de bonbons.
L’aérodynamique, l’arme secrète ?
Si Evenepoel excelle dans un domaine, c’est bien le contre-la-montre. Champion du monde de la discipline, il sait que chaque détail compte pour battre le chrono. En rejoignant Red Bull-Bora, il va travailler avec Dan Bigham, un ingénieur britannique qui a déjà fait des miracles dans le domaine de l’aérodynamique. Ce n’est pas juste un technicien, c’est un ancien recordman de l’heure, quelqu’un qui comprend les exigences du haut niveau.
L’aérodynamique, c’est 80 % de la performance en contre-la-montre. Le reste, c’est la puissance et la mentalité.
– Un expert en performance cycliste
Bigham va aider Evenepoel à affiner sa position sur le vélo, à optimiser son matériel, et peut-être même à viser le record de l’heure, un objectif que le Belge a dans un coin de sa tête. Ce genre de collaboration, c’est ce qui peut transformer un champion en légende. Mais attention, les gains marginaux, ça ne fait pas tout. En montagne, face à Pogacar et Vingegaard, il faudra autre chose qu’une position parfaite pour suivre le rythme.
Un entourage de confiance pour garder le cap
Changer d’équipe, c’est aussi prendre le risque de perdre ses repères. Mais Evenepoel a été malin. Il s’est assuré de pouvoir emmener avec lui son noyau dur : David Geeroms, un confident de longue date, et Dario Kloeck, son mécanicien attitré. Ces deux-là, c’est plus que du staff, c’est presque de la famille. Ils connaissent ses habitudes, ses manies, et surtout, ils savent comment le remotiver quand le moral flanche.
- David Geeroms : Un ami proche qui joue un rôle de soutien psychologique.
- Dario Kloeck : Un mécanicien qui connaît les vélos Specialized comme sa poche.
- Klaas Lodewyck : Son directeur sportif historique, qui pourrait aussi faire le saut.
Cet entourage, c’est une assurance-vie dans un environnement aussi compétitif. Ajoutez à cela Sven Ventourenhout, un ancien sélectionneur belge qui a accompagné Evenepoel dans ses plus grands exploits, et vous avez une équipe qui respire la stabilité. Mais est-ce que ça suffira pour gérer les tensions potentielles avec des coéquipiers comme Roglic, qui n’a pas la réputation d’être le plus conciliant ?
Les défis à relever
Si ce transfert fait rêver, il n’est pas sans risques. D’abord, il y a la question de la montagne. Même avec une équipe plus forte, Evenepoel reste en retrait face aux deux ogres du peloton. Pogacar et Vingegaard ont une capacité à accélérer dans les cols qui semble presque inhumaine. Pour les battre, il faudra non seulement progresser physiquement, mais aussi compter sur des parcours de grands Tours avec plus de contre-la-montre. Et là, c’est un peu la loterie.
Ensuite, il y a la dynamique d’équipe. Red Bull-Bora, c’est un nid de talents, mais aussi un nid de leaders. Roglic, Hindley, Lipowitz : chacun a ses propres ambitions. Si Evenepoel veut imposer sa loi, il devra prouver qu’il est le patron sur le terrain. Et croyez-moi, dans un sport où l’ego est aussi important que les watts, ce n’est pas gagné d’avance.
Un pari sur l’avenir
Alors, est-ce que Red Bull-Bora peut faire d’Evenepoel le prochain roi du cyclisme ? Sur le papier, tout est réuni : une équipe de choc, un budget colossal, des experts en aérodynamique, et un staff qui le suit comme son ombre. Mais le cyclisme, c’est aussi une question de mental, de chance, et parfois, de magie. Evenepoel a déjà prouvé qu’il avait le talent pour viser les étoiles. Reste à voir s’il saura transformer ce transfert en tremplin pour dépasser ses rivaux.
Dans le cyclisme, tout peut changer en une étape. Un coureur, une équipe, un moment de grâce, et l’histoire s’écrit.
Pour moi, ce qui rend ce transfert si excitant, c’est qu’il montre qu’Evenepoel n’a pas peur de sortir de sa zone de confort. À 25 ans, il aurait pu rester dans une équipe où il était intouchable. Mais il a choisi le défi, la bagarre, l’inconnu. Et dans un sport aussi impitoyable que le cyclisme, ce genre de courage, ça force le respect.
