Qu’est-ce qui pousse une athlète à se relever après chaque chute, à courir malgré la douleur, à viser l’impossible ? Pour certains, c’est l’amour du sport. Pour d’autres, une quête de rédemption. Dans le cas de Rénelle Lamote, c’est un mélange des deux. À 32 ans, cette coureuse française, spécialiste du 800 m, s’élance ce jeudi sur la piste des Championnats du monde d’athlétisme à Tokyo, avec une détermination qui force le respect. Après une saison marquée par des blessures à répétition, elle est là, prête à défier les pronostics. Mais comment fait-elle pour tenir bon ?
Un Parcours Semé d’Embûches
Si le 800 m est une discipline exigeante, nécessitant à la fois vitesse et endurance, le parcours de Rénelle Lamote est tout aussi éprouvant. Depuis ses débuts prometteurs il y a une décennie, elle a brillé sur la scène européenne, décrochant trois médailles continentales. Mais les blessures, ces ennemies invisibles, l’ont souvent freinée. Déchirures musculaires, douleurs persistantes, périodes de doute : sa carrière ressemble à une course d’obstacles où chaque haie semble plus haute que la précédente.
Cette saison, par exemple, n’a pas été de tout repos. Entre une déchirure au mollet et une autre à l’ischio-jambier, Lamote a vu ses entraînements bouleversés. Pourtant, elle n’a jamais baissé les bras. Selon des experts du domaine, cette résilience est rare. « Les athlètes qui reviennent après de telles épreuves ont une force mentale hors du commun », souligne un coach renommé. Et c’est précisément cette force qui la propulse aujourd’hui à Tokyo.
« J’ai traversé des moments de frustration intense, mais je n’ai jamais envisagé d’abandonner. »
– Une athlète française de haut niveau
Tokyo : Une Nouvelle Chance
Les Mondiaux de Tokyo représentent bien plus qu’une simple compétition pour Lamote. C’est une opportunité de prouver qu’elle peut encore rivaliser avec les meilleures, malgré les aléas physiques. Son chrono de 1’59’’60, réalisé à Lausanne fin août, n’est peut-être pas le plus rapide de l’année – loin de là, même, avec une 71e place mondiale. Mais il témoigne d’un retour en forme impressionnant, surtout après des mois de galère. Comment fait-elle pour rebondir si vite ?
La réponse réside dans son expérience. Après des années à s’entraîner à Montpellier sous la houlette d’un coach fidèle, elle a appris à écouter son corps, à ajuster ses efforts. « Les années de travail m’ont donné une base solide », confie-t-elle. Cette base, c’est ce qui lui permet de revenir plus vite que prévu, même après des périodes d’arrêt. Mais ce n’est pas tout : sa préparation mentale joue un rôle clé. Dans une discipline où chaque seconde compte, la confiance en soi peut faire la différence.
Le Défi du 800 m : Une Course Explosive
Le 800 m n’est pas une course comme les autres. Entre sprint et endurance, elle demande une gestion parfaite de l’effort. Les meilleures mondiales, comme la Britannique Keely Hodgkinson ou l’Américaine Athing Mu, ont repoussé les limites de la discipline ces dernières années, avec des chronos flirtant avec les 1’55’’. Pour Lamote, atteindre la finale mondiale serait déjà une victoire. Mais est-ce réaliste ?
Les observateurs sont partagés. D’un côté, son expérience et sa capacité à performer sous pression plaident en sa faveur. Sa cinquième place aux JO de Paris en 2024 a prouvé qu’elle pouvait rivaliser avec l’élite. De l’autre, le niveau du 800 m féminin n’a jamais été aussi élevé. Passer les séries et les demi-finales nécessitera un chrono bien plus rapide que celui de Lausanne. Pourtant, Lamote reste confiante : « Je sais que je peux le faire, parce que je l’ai déjà fait ».
- Séries : Le premier tour, un piège où chaque faux pas peut coûter cher.
- Demi-finales : Une étape cruciale où la concurrence s’intensifie.
- Finale : L’objectif ultime, réservé aux huit meilleures mondiales.
Les Blessures : Un Combat Permanent
Si le talent de Lamote est indéniable, ses blessures récurrentes sont un frein constant. Cette saison, elle a identifié une possible cause : des séances de musculation mal placées dans son programme. « Peut-être qu’on en fait trop », admet-elle. Cette réflexion n’est pas anodine. Dans le 800 m, la puissance musculaire est essentielle pour résister à l’acidité qui envahit les jambes en fin de course. Mais trop de musculation peut aussi fragiliser le corps, surtout chez une athlète approchant la trentaine.
Pour mieux comprendre, jetons un œil à ce que disent les spécialistes. Selon des préparateurs physiques, le 800 m exige un équilibre parfait entre force et aérobie. Trop insister sur l’un ou l’autre peut déséquilibrer l’athlète. Voici un aperçu des besoins spécifiques :
| Aspect | Rôle dans le 800 m | Risque en cas d’excès |
| Musculation | Renforce la puissance pour le sprint final | Blessures musculaires |
| Travail aérobie | Améliore l’endurance pour tenir la distance | Fatigue excessive |
| Préparation mentale | Gère le stress des compétitions | Anxiété chronique |
Pour Lamote, cet équilibre est d’autant plus crucial qu’elle doit aussi gérer une fatigue psychologique. Les blessures à répétition, les entraînements intensifs, la pression des compétitions : tout cela pèse sur le mental. Pourtant, elle refuse de céder. « C’est dur, mais c’est ma vie », lâche-t-elle avec un mélange de résignation et de détermination.
Un Œil sur Los Angeles 2028
Tokyo n’est pas une fin en soi. Pour Lamote, les JO de Los Angeles 2028 sont déjà dans un coin de sa tête. À 35 ans, elle sait que ce sera probablement sa dernière chance de briller sur la scène olympique. Mais pour y arriver, elle devra résoudre l’équation des blessures. Comment éviter les écueils du passé ? C’est la question qui hante son entourage et ses fans.
Une piste explorée est la révision complète de son programme d’entraînement. Moins de séances de musculation au mauvais moment, plus de récupération, et une attention accrue à la préparation mentale. Car, comme elle le dit elle-même, « la fatigue psychologique peut faire autant de dégâts que les blessures physiques ». Cette prise de conscience pourrait changer la donne pour la suite de sa carrière.
« Les JO de 2028, c’est loin, mais je veux y arriver en pleine forme. »
– Une coureuse expérimentée
Une Athlète dans l’Ombre
À Tokyo, Lamote ne sera pas la favorite. Une autre Française, plus en vue cette saison, attire les projecteurs. Mais c’est peut-être une aubaine. Moins de pression, plus de liberté pour courir sans calculer. J’ai toujours trouvé fascinant cet aspect du sport : parfois, c’est en étant outsider qu’on crée la surprise. Et si c’était le cas pour Lamote ?
Elle-même admet être une anxieuse naturelle. Mais cette anxiété, elle la transforme en carburant. « Je ne suis pas du genre à me dire que tout est gagné d’avance », explique-t-elle. Cette humilité, combinée à son expérience, pourrait bien la porter loin. Après tout, elle a déjà atteint une finale mondiale en 2015 et une autre aux JO l’an dernier. Pourquoi pas une troisième ?
Pourquoi Ça Nous Parle
L’histoire de Rénelle Lamote, c’est celle d’une battante. Pas une super-héroïne invincible, mais une femme qui affronte ses limites, ses doutes, et qui continue d’avancer. En la suivant à Tokyo, on ne peut s’empêcher de se demander : jusqu’où ira-t-elle ? Sa quête de la finale, malgré les blessures, résonne comme une métaphore de nos propres combats. Ne jamais abandonner, même quand tout semble contre soi.
À titre personnel, je trouve son parcours inspirant. Dans un monde où l’on célèbre souvent les victoires éclatantes, les athlètes comme Lamote rappellent que le vrai courage, c’est de se relever après chaque chute. Et vous, qu’en pensez-vous ? Une finale est-elle à sa portée ?
En attendant les résultats des séries ce jeudi, une chose est sûre : Rénelle Lamote ne laissera personne indifférent. Sur la piste de Tokyo, elle court pour elle, pour ses rêves, et peut-être aussi pour tous ceux qui croient encore aux miracles du sport. Alors, prêt à vibrer avec elle ?
