Imaginez-vous rentrer chez vous après une longue journée et croiser, sur le trottoir, un grand type de 1,69 m qui marche tranquillement… sauf qu’il n’est pas humain. Ça y est, on y est presque. Fin 2025, un robot bipède vient de boucler plus de 106 kilomètres à pied, sans une seule pause, et en respectant le code de la route. Franchement, quand j’ai vu la vidéo, j’ai eu un petit frisson dans le dos.
Le jour où un robot a marché plus loin que votre semaine de jogging
Le 10 novembre au soir, un robot humanoïde a quitté une ville de l’est de la Chine pour rejoindre le centre de Shanghai. Trois jours plus tard, il posait le pied sur le Bund, ce quartier historique illuminé, après 106,286 kilomètres exactement. Pas de batterie externe, pas de ravitaillement, pas de pause café. Juste une marche continue, de jour comme de nuit, sur autoroutes, routes secondaires et trottoirs.
Le Guinness des records a validé l’exploit il y a quelques jours. C’est officiellement la plus longue distance jamais parcourue à pied par une machine humanoïde. Et croyez-moi, ce n’est pas qu’un gadget de salon high-tech.
Qui est vraiment ce marathonien d’acier ?
Le champion s’appelle AgiBot A2. Il mesure 1,69 m, pèse environ 60 kg et possède une silhouette étrangement familière. On dirait presque un humain habillé tout en noir avec des articulations un peu trop visibles. Mais ce qui impressionne, c’est son autonomie énergétique et sa capacité à gérer des terrains variés sans trébucher toutes les cinq minutes.
Contrairement à beaucoup de robots qu’on voit en démonstration dans des laboratoires propres et bien éclairés, celui-ci a affronté la vraie vie : bitume irrégulier, pentes, passages piétons, et même la circulation. Il a respecté les feux rouges, s’est arrêté aux passages cloutés. Sérieusement, il est plus discipliné que certains conducteurs que je connais.
« Une prouesse technique qui repousse les limites de l’autonomie bipède »
– Observation partagée par plusieurs experts en robotique
Comment a-t-il tenu trois jours sans brancher une prise ?
Là, on touche au cœur du sujet : l’énergie. Les anciens robots humanoïdes tombaient comme des mouches après vingt minutes de marche. Aujourd’hui, on parle de dizaines d’heures d’autonomie. Les progrès en densité énergétique des batteries, couplés à une gestion ultra-optimisée de chaque mouvement, changent complètement la donne.
Chaque pas est calculé pour consommer le moins possible. Le centre de gravité oscille avec une précision diabolique. Le robot ajuste sa posture en temps réel selon le vent, la pente, le type de sol. C’est presque de la danse, mais version ingénieur un peu obsessionnel.
- Batteries nouvelle génération à haute densité
- Algorithmes de marche ultra-économes
- Capteurs qui anticipent le terrain 50 mètres en avance
- Système de récupération d’énergie à chaque impact au sol
- Gestion thermique intelligente pour éviter la surchauffe
Et tout ça dans un corps qui ressemble à celui d’un ado un peu maigre. Bluffant.
Derrière le record : une ambition nationale massive
Il faut être honnête : ce record n’est pas tombé du ciel. La Chine a fait de la robotique humanoïde une priorité stratégique depuis plusieurs années. Objectif affiché ? Devenir le leader mondial d’ici 2030. Et quand on regarde le rythme actuel, on se dit que ce n’est pas juste du vent.
Des centaines d’entreprises, des milliards investis, des compétitions nationales de robots (oui, ça existe, et c’est même devenu un spectacle populaire). L’été dernier, des jeux mondiaux dédiés aux robots humanoïdes ont eu lieu avec des épreuves de basket, de ménage ou de course. On en rit, et en même temps… c’est du très sérieux.
Le message est clair : dans dix ou quinze ans, ces machines seront partout. Usines, hôpitaux, maisons de retraite, et pourquoi pas chez vous pour faire les courses ou promener le chien.
Et nous, on en est où en Occident ?
La question qui brûle les lèvres. On a Boston Dynamics qui nous fait rêver avec Atlas depuis des années, mais leurs robots restent surtout des prototypes de recherche. Tesla travaille sur Optimus, mais on attend toujours une version commerciale viable. Pendant ce temps, les modèles chinois se baladent déjà sur les trottoirs.
Il y a un décalage. Pas forcément technologique – on reste très forts sur certains points – mais clairement en termes de vitesse de mise sur le marché et d’ambition industrielle. Et ça, ça commence à faire réfléchir pas mal de monde.
Ce que ce record dit vraiment de notre futur
106 km, ce n’est pas juste un chiffre. C’est la preuve qu’on est passé d’une ère où les robots humanoïdes étaient des jouets de labo à une ère où ils peuvent littéralement remplacer un humain sur des tâches physiques longues et répétitives.
Des analystes estiment qu’on pourrait voir plusieurs centaines de millions – voire un milliard – de robots humanoïdes en circulation d’ici 2050. Un milliard. Laissez ça poser deux secondes.
- Personnes âgées qui retrouvent de l’autonomie grâce à un aide à domicile infatigable
- Usines où les tâches dangereuses ne sont plus confiées à des humains
- Livraisons du dernier kilomètre assurées par des marcheurs inlassables
- Secours en zone sinistrée où l’endurance prime sur tout
Mais il y a aussi l’autre côté. Celui qui fait qu’on se pose des questions le soir en regardant la vidéo du robot qui marche seul dans la nuit. Jusqu’où ira-t-on ? Et surtout, sommes-nous vraiment prêts ?
Le robot qui parle, qui lit sur les lèvres… et qui marche
AgiBot A2 n’est pas qu’un bon marcheur. Il est aussi conçu pour interagir. Fonction conversation, lecture labiale, reconnaissance des émotions. En gros, il peut vous servir un café en discutant de la pluie et du beau temps. C’est mignon cinq minutes, mais quand on réalise qu’il a marché 106 km pour venir jusqu’à vous… ça devient autre chose.
On entre dans l’ère de l’IA physique, celle qui ne se contente plus d’exister dans un serveur mais qui évolue dans le même monde que nous, avec les mêmes lois de la gravité et les mêmes trottoirs défoncés.
Conclusion : le futur marche déjà parmi nous
Ce record n’est pas une fin. C’est un début. Le début d’une course où chaque kilomètre supplémentaire parcouru par un robot est un pas de plus vers un monde qu’on a du mal à imaginer complètement.
Dans quelques années, quand vous croiserez un grand type tout en noir qui marche un peu trop parfaitement sur le trottoir, vous saurez qu’il a peut-être fait 100 km pour venir jusqu’à vous. Et là, vous vous demanderez si c’est encore de la science-fiction… ou juste votre nouveau voisin.
Personnellement, je trouve ça à la fois fascinant et un peu flippant. Et vous ? Dites-moi en commentaire ce que vous ressentez quand vous imaginez ces machines partager nos rues dans dix ans. Parce qu’une chose est sûre : elles arrivent. Et elles marchent déjà plus loin que nous.
