Vous êtes-vous déjà demandé ce que ça fait de pédaler dans une ville qui se transforme sous vos yeux ? À Rouen, les rues s’animent d’une nouvelle énergie, celle des deux-roues. La capitale normande, longtemps à la traîne en matière de mobilité cyclable, fait aujourd’hui parler d’elle pour une raison inattendue : elle grimpe à toute vitesse dans le classement des villes les plus accueillantes pour les cyclistes en France. En 2025, elle se hisse même dans le top 10 des villes centres de métropole du baromètre des villes cyclables. Mais qu’est-ce qui explique cette métamorphose ? Et surtout, où en est-on vraiment ?
J’ai toujours trouvé fascinant de voir comment une ville peut changer de visage grâce à des choix audacieux. À Rouen, le plan vélo 2035 incarne cette ambition. Mais attention, tout n’est pas rose : si les progrès sont indéniables, il reste du chemin à parcourir. Dans cet article, on explore les coulisses de cette ascension, les défis qui persistent et les rêves d’une métropole où le vélo deviendrait roi.
Une ascension fulgurante dans le baromètre cyclable
Depuis 2017, le baromètre des villes cyclables, organisé par une fédération d’usagers du vélo, dresse un portrait sans filtre de la cyclabilité des communes françaises. Et Rouen ? Elle a fait un bond spectaculaire. En quelques années, la ville est passée d’une note plutôt médiocre à une évaluation moyennement favorable, un progrès qui ne passe pas inaperçu. Selon des experts, cette trajectoire est la plus impressionnante parmi les grandes métropoles françaises.
Ce n’est pas juste un coup de chance. Rouen investit à fond pour rendre les déplacements à vélo plus sûrs et accessibles.
– Un responsable associatif local
Concrètement, qu’est-ce qui a changé ? La ville a mis le paquet sur les infrastructures. Des pistes cyclables sécurisées fleurissent un peu partout, et les aménagements se multiplient pour offrir un réseau plus fluide. Mais ce n’est pas tout : des campagnes de sensibilisation et des initiatives pour encourager l’usage du vélo, notamment auprès des jeunes, commencent à porter leurs fruits.
Les clés du succès : un plan vélo ambitieux
Le plan vélo 2035 de Rouen, c’est un peu comme une promesse faite aux habitants : d’ici une décennie, le vélo doit devenir une option incontournable pour se déplacer. L’objectif ? Atteindre 12 % de part modale en centre-ville et 5 % à l’échelle de la métropole. Ambitieux, mais pas irréalisable, surtout quand on voit les efforts actuels.
- Nouvelles pistes cyclables : Des kilomètres de voies sécurisées ont été créés, avec une attention particulière à la séparation entre vélos et voitures.
- Signalisation renforcée : Les intersections sont mieux marquées, réduisant les risques d’accidents.
- Stationnements vélo : Des parkings sécurisés poussent comme des champignons, même dans les zones périurbaines.
- Éducation et sensibilisation : Des ateliers pour apprendre à circuler à vélo en toute sécurité, surtout pour les plus jeunes.
Ce qui m’a marqué, c’est cette volonté de ne pas faire les choses à moitié. Rouen ne se contente pas de tracer quelques lignes blanches sur la chaussée. Non, on parle de vrais investissements, pensés pour durer. Mais, comme toujours, il y a un revers à la médaille.
Les défis persistants : sécurité et continuité
Si Rouen brille par ses progrès, tout n’est pas encore parfait. Les cyclistes, eux, ne se gênent pas pour le dire. Dans le baromètre 2025, le ressenti général reste moyennement favorable. Pourquoi ? Parce que pédaler en ville, c’est parfois un parcours du combattant. Les zones de discontinuité dans les pistes cyclables, les intersections mal sécurisées et le manque de fluidité dans certains quartiers freinent encore l’élan.
Je me souviens d’une discussion avec un ami cycliste qui me racontait son trajet quotidien : “C’est super, jusqu’à ce que la piste s’arrête net et que tu te retrouves à slalomer entre les voitures.” Ce genre d’expérience, beaucoup de Rouennais le partagent. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la sécurité et le confort sont les points faibles pointés par les usagers.
| Aspect évalué | Perception des usagers | Améliorations nécessaires |
| Sécurité | Moyennement favorable | Renforcer les intersections |
| Confort | Moyennement favorable | Améliorer la continuité des pistes |
| Stationnements | Favorable | Multiplier les parkings sécurisés |
Ce tableau résume bien la situation : Rouen est sur la bonne voie, mais il faut encore peaufiner. Les associations de cyclistes, toujours vigilantes, appellent à une accélération des travaux pour garantir un réseau continu et sécurisé.
Ne pas oublier les campagnes
Un des aspects les plus intéressants, à mon avis, c’est l’appel des habitants des petites communes autour de Rouen. Dans le baromètre, les réponses venues des zones périurbaines ont été nombreuses, avec un message clair : “Nous aussi, on veut pédaler en sécurité !” Les petites routes de campagne, souvent mal adaptées, sont un frein pour ceux qui aimeraient rejoindre la ville à vélo.
Les aménagements se concentrent trop sur le centre-ville. En périphérie, on se sent oubliés.
– Un habitant d’une commune voisine
Ce constat est crucial. Pour qu’une métropole devienne vraiment cyclable, il faut penser au-delà des boulevards urbains. Les voies vertes, les chemins ruraux praticables et les connexions entre communes doivent être au cœur des projets. Rouen l’a compris et intègre ces enjeux dans son plan vélo, mais la route est encore longue.
Un modèle à suivre ? Les champions du vélo
Quand on parle de villes cyclables, certains noms reviennent toujours : Grenoble, Strasbourg, Rennes, Lyon. Ces métropoles sont des références en matière de mobilité durable. À Rouen, on s’en inspire, mais sans chercher à copier bêtement. Chaque ville a ses particularités, et la capitale normande mise sur une approche adaptée à son terrain.
- Grenoble : Un réseau de pistes cyclables ultra-dense et des campagnes pour promouvoir le vélo auprès des jeunes.
- Strasbourg : Une ville où le vélo est presque aussi naturel que la marche, grâce à des infrastructures exemplaires.
- Rennes : Une intégration réussie entre vélo et transports en commun.
Ce qui frappe, c’est que ces villes ont misé sur la culture vélo autant que sur les infrastructures. À Rouen, on commence à voir cet élan, avec des événements comme des balades collectives ou des ateliers de réparation. Mais pour rivaliser avec ces champions, il faudra encore du temps et des efforts.
Pourquoi le vélo change tout
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le vélo suscite autant d’engouement ? Au-delà de l’aspect pratique, pédaler, c’est bon pour la santé, pour la planète et même pour le portefeuille. À Rouen, ces arguments résonnent fort. Avec la hausse du coût des carburants et les préoccupations écologiques, le vélo apparaît comme une solution gagnante.
En plus, il y a ce petit plaisir personnel, cette sensation de liberté quand on file à travers les rues. J’ai toujours trouvé ça grisant, même si, soyons honnêtes, les côtes de Rouen peuvent faire transpirer ! Mais c’est aussi ça, le charme de la ville : un mélange de défis et de découvertes.
Vers un avenir à deux roues
Le chemin parcouru par Rouen est impressionnant, mais l’avenir reste à écrire. Le plan vélo 2035 fixe des objectifs clairs, et les habitants semblent prêts à jouer le jeu. Mais pour que le vélo devienne une vraie alternative à la voiture, il faudra continuer à investir, écouter les usagers et, surtout, ne pas oublier les campagnes.
Ce qui me donne de l’espoir, c’est l’élan collectif. Les associations, les habitants, les élus : tout le monde tire dans le même sens. Et si Rouen devenait, d’ici quelques années, une référence nationale en matière de mobilité cyclable ? Une chose est sûre : la ville est sur la bonne voie, et ça donne envie de prendre son vélo pour voir où elle nous mènera.
Le vélo, c’est plus qu’un moyen de transport. C’est une façon de redécouvrir sa ville.
Alors, prêt à enfourcher votre vélo et à découvrir Rouen sous un nouveau jour ? La révolution cyclable est en marche, et elle ne fait que commencer.
