Vous êtes déjà entré dans une confiserie où l’odeur du sucre et des arômes d’antan vous enveloppe comme une couverture chaude ? C’est exactement ce que j’ai ressenti en apprenant la réouverture des boutiques de la Cure Gourmande, cette enseigne emblématique du sud de la France. Après une liquidation judiciaire qui a laissé les amateurs de douceurs sur leur faim, la marque renaît grâce à un mariage inattendu avec la rousquille catalane, une confiserie traditionnelle qui a su conquérir les cœurs et les papilles.
Une Renaissance Sucrée dans le Sud
La Cure Gourmande, c’est bien plus qu’une simple boutique de bonbons. C’est une institution pour les touristes et les locaux du Languedoc-Roussillon, un lieu où l’on se perd dans des étalages de choupettes à la cerise, de guimauves fondantes et, bien sûr, des fameuses sucettes à l’anis. Mais en avril 2025, la nouvelle de la liquidation judiciaire a sonné comme un coup de tonnerre. Les boutiques ont fermé, laissant un vide dans le cœur des gourmands. Heureusement, l’histoire ne s’arrête pas là.
Grâce à l’intervention de deux acteurs majeurs du secteur, la Confiserie du Tech et le Comptoir de Mathilde, la marque a retrouvé une seconde vie. Les premières boutiques, à Sète et Pézenas, ont rouvert leurs portes le 12 juillet 2025, juste à temps pour la saison estivale. Une prouesse, quand on sait que tout s’est joué en à peine douze jours !
La Rousquille Catalane : L’Héroïne de l’Histoire
Si la Cure Gourmande est de retour, c’est en grande partie grâce à la rousquille catalane, cette petite douceur ronde et moelleuse, typique des Pyrénées-Orientales. Ce biscuit, à la fois croquant et fondant, est une star locale depuis des générations. Fabriqué à partir d’une recette ancestrale, il incarne le savoir-faire artisanal et l’âme du sud.
La rousquille, c’est un morceau d’histoire catalane. Elle a ce goût unique qui rappelle les fêtes de village et les moments en famille.
– Un artisan confiseur local
La Confiserie du Tech, basée à Cabestany, est l’un des piliers de cette renaissance. Cette entreprise, forte d’un chiffre d’affaires de près de 10 millions d’euros en 2024, a su adapter ses lignes de production pour intégrer les recettes emblématiques de la Cure Gourmande. En seulement deux semaines, leurs équipes ont travaillé sans relâche pour produire 40 références, des sucettes à l’anis aux croquants aux amandes, tout en respectant les emballages emblématiques de la marque.
Ce qui m’impressionne, c’est cette capacité à marier tradition et efficacité industrielle. La rousquille, avec sa simplicité rustique, a permis de sauver des produits plus modernes, comme les choupettes ou les guimauves banane. C’est un peu comme si une vieille recette de grand-mère venait au secours d’une start-up en difficulté !
Un Timing Parfait pour l’Été
Pourquoi une telle urgence à rouvrir ? La réponse est simple : l’été. Dans le sud de la France, juillet et août représentent une part colossale du chiffre d’affaires des confiseries. Les touristes, qu’ils viennent des États-Unis, des Philippines ou d’ailleurs, repartent avec des sacs remplis de douceurs pour prolonger leurs vacances. Manquer cette saison aurait été une catastrophe pour la Cure Gourmande.
- Les boutiques de Sète et Pézenas, stratégiquement situées, attirent des foules estivales.
- Les touristes adorent les produits emblématiques comme les sucettes à l’anis.
- La réouverture rapide a permis de préserver 30 % du chiffre d’affaires annuel.
À Sète, le jour de la réouverture, l’ambiance était à la fête. Les clients, locaux comme visiteurs, se pressaient pour retrouver leurs gourmandises préférées. Parmi eux, un voyageur américain, premier client de la journée, a marqué les esprits en repartant avec un sac rempli de douceurs. Ce genre d’anecdote, ça ne s’invente pas : c’est la magie des confiseries artisanales !
Une Stratégie de Reprise Ingénieuse
La reprise de la Cure Gourmande n’est pas seulement une histoire de passion pour les bonbons. C’est aussi une opération économique rondement menée. La Confiserie du Tech a repris deux boutiques et une partie des effectifs, soit une dizaine de salariés, principalement des vendeurs. De son côté, le Comptoir de Mathilde, spécialiste de l’épicerie fine, a pris en charge les boutiques de Paris, Marseille, Nice et Aix-en-Provence, sauvant ainsi 15 emplois supplémentaires.
| Acteur | Reprise | Impact |
| Confiserie du Tech | 2 boutiques (Sète, Pézenas) | 10 emplois sauvés |
| Comptoir de Mathilde | 4 boutiques (Paris, Marseille, Nice, Aix) | 15 emplois sauvés |
| Franchises | 20 boutiques en attente | Contrats à renégocier |
Ce qui frappe, c’est la rapidité d’exécution. En moins de deux semaines, la Confiserie du Tech a adapté ses machines pour produire des recettes qui n’étaient pas les siennes. Les équipes ont travaillé en horaires décalés pour respecter les délais. C’est une leçon d’agilité entrepreneuriale, et franchement, je tire mon chapeau à ces artisans qui ont su relever le défi.
Des Prix Plus Doux pour Séduire
Un autre changement notable ? Les prix. Pour reconquérir les clients et gagner des parts de marché, les repreneurs ont baissé les tarifs de 10 à 15 %. Une stratégie audacieuse dans un secteur où les marges sont parfois serrées, mais qui semble porter ses fruits. Les clients, comme Chantal, venue d’Istres avec sa famille, ne cachent pas leur plaisir : « Ces bonbons, c’est un petit luxe abordable, et maintenant, c’est encore plus tentant ! »
Baisser les prix tout en maintenant la qualité, c’est un pari gagnant pour séduire une clientèle fidèle et attirer les nouveaux curieux.
– Un expert en stratégie commerciale
Et puis, il y a cette touche d’authenticité qui fait toute la différence. Les boutiques de la Cure Gourmande, avec leurs vitrines colorées et leur ambiance rétro, incarnent l’image d’un commerce à la française. Pas étonnant que des touristes philippins s’arrêtent pour prendre des photos devant la boutique de Sète, comme s’ils capturaient un bout de la France éternelle.
Nouvelles Saveurs, Nouveaux Horizons
La renaissance de la Cure Gourmande ne se limite pas à rouvrir des boutiques. Les repreneurs ont des idées plein la tête. À Cabestany, la Confiserie du Tech expérimente déjà de nouvelles recettes, comme une rousquille fourrée à l’abricot, qui marie l’héritage catalan avec une touche de modernité. Ce genre d’innovation, c’est ce qui fait vibrer le secteur de la confiserie artisanale.
- Intégration des recettes classiques de la Cure Gourmande dans les lignes de production.
- Lancement de nouveaux produits, comme la rousquille à l’abricot.
- Renégociation des contrats pour les boutiques en franchise.
Ce qui me plaît dans cette histoire, c’est qu’elle ne parle pas seulement de bonbons. Elle parle de résilience, d’innovation et de racines. La rousquille, avec son histoire ancrée dans les Pyrénées-Orientales, a servi de pont pour redonner vie à une marque en difficulté. C’est une belle leçon : parfois, les traditions les plus simples sont celles qui portent le plus loin.
L’Impact Local et Touristique
Dans des villes comme Sète ou Pézenas, la réouverture des boutiques n’est pas qu’une bonne nouvelle pour les gourmands. C’est aussi un coup de pouce pour l’économie locale. Ces boutiques attirent des visiteurs, qui dépensent dans les restaurants, les hôtels et les commerces voisins. En plein été, c’est une bouffée d’oxygène pour les commerçants du coin.
Et puis, il y a cette dimension émotionnelle. Pour beaucoup, la Cure Gourmande, c’est un souvenir d’enfance, une madeleine de Proust version sudiste. Quand un client sétois réclame ses pavois, ces biscuits en forme de boucliers de jouteurs, il ne demande pas seulement un dessert. Il veut retrouver un bout de son histoire, de sa ville.
Les confiseries comme celles-ci, c’est plus qu’un commerce. C’est un lien avec nos racines, un moment de partage.
– Une cliente fidèle
Et Demain ?
L’avenir de la Cure Gourmande semble prometteur, mais des défis restent à relever. Les boutiques en franchise, une vingtaine au total, attendent encore de nouveaux accords commerciaux. Et si la Confiserie du Tech a choisi de ne pas reprendre l’usine de Frontignan, jugée obsolète, cela pose la question de la pérennité du modèle de production.
Pourtant, je reste optimiste. Cette histoire montre qu’avec un peu de créativité et beaucoup de travail, on peut redonner vie à une marque aimée. La rousquille catalane, avec son parfum d’anis et son croquant inimitable, a prouvé qu’elle pouvait être plus qu’un simple biscuit. Elle est devenue le symbole d’une renaissance, un pont entre passé et futur.
Alors, la prochaine fois que vous passerez devant une boutique de confiserie, prenez un moment pour humer l’air. Peut-être sentirez-vous l’odeur d’une rousquille ou d’une sucette à l’anis. Et peut-être, comme moi, vous vous direz que derrière chaque douceur, il y a une histoire qui mérite d’être racontée.
