Vous est-il déjà arrivé de vous dire que la réalité dépasse parfois la fiction la plus tordue ? Moi oui, et encore plus ces derniers jours en découvrant les coulisses d’une affaire qui secoue le monde de la chanson arabe depuis presque dix ans.
On parle d’un artiste adulé par des millions de fans, condamné puis libéré, et qui se retrouve aujourd’hui au centre d’un invraisemblable scénario de chantage à plusieurs millions d’euros. Et le pire ? La personne qui l’accuse de viol depuis le début serait, selon les dernières révélations, impliquée jusqu’au cou dans cette tentative d’extorsion.
Quand la victime devient la cible d’un chantage monstrueux
Imaginez la scène. Un chanteur connu dans tout le Maghreb et au-delà reçoit des messages glacés : « Elle vaut quoi sa liberté ? » Sous-entendu : combien es-tu prêt à payer pour qu’elle retire sa plainte et que tout s’arrête ? Le montant réclamé dépasse l’entendement : trois millions d’euros. Pas moins.
Ce n’est pas le pitch d’un mauvais téléfilm. C’est ce qui se passe, en ce moment même, autour d’une star de la pop marocaine que tout le monde connaît sous le nom de Saad Lamjarred.
Un premier procès, une condamnation, puis la liberté
Petit retour en arrière pour ceux qui auraient loupé les épisodes précédents. En février 2023, la cour d’assises de Paris condamne le chanteur à six ans de prison pour viol aggravé et violences. Les faits remontent à 2016, dans une chambre d’hôtel parisienne. Il a toujours nié farouchement, parlant de relations consenties.
Après quelques mois derrière les barreaux, il est remis en liberté sous contrôle judiciaire en avril 2023, le temps de préparer son appel. Normalement, ce second procès aurait dû se tenir en juin dernier. Sauf que, surprise, il a été reporté sans explication publique. À l’époque, personne ne comprenait vraiment pourquoi.
Aujourd’hui, on commence à saisir. Le report ne serait pas anodin. Il cacherait une enquête bien plus explosive que ce qu’on imaginait.
Une équipe de choc pour un hold-up très spécial
Parce que oui, il y a tout un casting derrière cette tentative d’extorsion. Et pas n’importe lequel.
- La plaignante elle-même, au cœur du dispositif
- Sa mère, qui exerce le métier d’avocate
- Un détenu déjà incarcéré, qui joue les intermédiaires
- Une influenceuse connue sur les réseaux
- Le frère de cette dernière, qui complète le tableau
Franchement, on dirait le synopsis d’une série Netflix un peu trop ambitieuse. Sauf que tout ça est bien réel et que les enquêteurs prennent l’affaire très au sérieux.
« Elle vaut quoi sa liberté ? » Cette phrase, froide et directe, résume parfaitement le marché proposé.
Le message est clair : retire ta plainte, on oublie tout, et en échange tu touches une somme colossale. Sinon… ben sinon, le calvaire judiciaire continue.
Comment on en est arrivé là ?
Revenons un peu plus loin. L’affaire initiale éclate en octobre 2016. Le chanteur est en plein succès planétaire avec son tube « Lm3allem ». Il est à Paris pour quelques jours. Une jeune femme porte plainte pour viol après une soirée qui aurait mal tourné dans une suite du Marriott Champs-Élysées.
De là, tout s’enchaîne très vite : garde à vue, mise en examen, interdiction de quitter le territoire français pendant des années. La carrière du chanteur prend un coup terrible, même si ses fans restent fidèles au poste.
Puis arrive le procès en première instance. Six ans requis, six ans prononcés. L’appel est immédiat. Entre temps, une autre affaire surgit à Saint-Tropez pour des faits datant de 2018. Nouveau renvoi devant les assises, cette fois dans le Var, prévu dans quelques jours à peine.
Le chantage : mode opératoire et premières arrestations
Et c’est là, pendant que le chanteur prépare sa défense sur deux fronts, que le piège se referme. Des messages, des appels, des propositions de plus en plus pressantes. L’idée est simple : faire pression pour que la plaignante retire sa constitution de partie civile, ce qui affaiblirait considérablement le dossier.
Le rôle de chaque protagoniste commence à se dessiner. La mère, avec ses connaissances juridiques, aurait conseillé et organisé. Le détenu servait de relais à l’intérieur pour faire passer les messages sans laisser trop de traces. L’influenceuse et son frère apportaient le réseau, les contacts, peut-être même la caution « people » pour rendre l’opération crédible.
Évidemment, tout cela a fini par attirer l’attention des enquêteurs. Quand on commence à parler de millions, ça laisse des traces numériques, des écoutes, des surveillances. Et là, patatras : plusieurs personnes sont placées en garde à vue, certaines écopent déjà de mises en examen pour extorsion en bande organisée.
Pourquoi ce report d’audience que personne n’avait vu venir
Le procès en appel, initialement prévu en juin, est donc repoussé. Officiellement, on parle de « raisons techniques ». Mais entre nous, quand on découvre une tentative d’extorsion de cette ampleur impliquant la partie civile elle-même, on imagine sans peine que les magistrats ont préféré prendre le temps de tout éclaircir.
Car si ces faits sont avérés, ils changent complètement la donne. On passe d’une affaire de mœurs classique (toujours grave, entendons-nous bien) à un dossier où la crédibilité de l’accusation elle-même est mise en cause. Et ça, en termes de procédure, c’est une bombe atomique.
Les conséquences possibles sur les deux procès en cours
À quelques jours du deuxième procès dans le Var, la question brûle toutes les lèvres : est-ce que cette affaire de chantage va tout faire vaciller ? Les avocats de la défense doivent se frotter les mains. Imaginez l’argument : « Messieurs les jurés, la partie civile a tenté de monnayer son retrait pour trois millions d’euros. Peut-on encore considérer son témoignage comme totalement désintéressé ? »
Évidemment, rien n’est joué. La justice devra démêler le vrai du faux, établir si la plainte initiale était sincère ou si, dès le départ, il y avait une arrière-pensée financière. C’est un exercice extrêmement délicat.
Ce que ça dit de notre époque
Au-delà du cas particulier, l’histoire est fascinante parce qu’elle concentre tous les ingrédients de notre époque : la célébrité 2.0, les réseaux sociaux, l’argent facile, la justice médiatisée, les influences douteuses. On est à la croisée des chemins entre #MeToo et les dérives du star-system.
Et puis il y a cette question qui reste en suspens : jusqu’où peut-on monnayer le silence ou la parole de quelqu’un ? Quand la frontière entre victime et opportuniste devient floue, c’est toute la société qui vacille un peu.
J’ai suivi cette affaire pendant des années, et je dois dire que ce dernier rebondissement me laisse sans voix. Pas parce qu’il rend l’artiste innocent par magie – ça, seul un tribunal peut le dire – mais parce qu’il montre à quel point la vérité peut être manipulée quand des sommes folles entrent en jeu.
Affaire à suivre, évidemment. Très étroitement même. Parce que quelque chose me dit que ce n’est que le début d’une saga qui risque de nous tenir en haleine encore longtemps.
Et vous, qu’en pensez-vous ? La justice arrivera-t-elle à démêler ce sac de nœuds ? Les commentaires sont ouverts, comme toujours.
