Vous vous souvenez quand, ado, on se moquait du retour du service militaire en se disant « jamais de la vie » ? Eh bien, ce matin, depuis les Alpes, le président a remis le sujet sur la table. Pas tout à fait comme avant, mais assez pour faire bondir pas mal de monde. Et pendant qu’on parle défense et cohésion nationale, deux détenus se sont fait la belle à Dijon et Washington a vécu une nouvelle frayeur. Bref, une matinée bien chargée. Installez-vous, on décortique tout ça calmement.
Le grand retour (mais différent) du service national
Franchement, quand j’ai vu les images du président en parka, micro à la main, devant un décor de montagnes enneigées, j’ai eu un flash-back immédiat : 2017, campagne présidentielle, promesse d’un service national universel pour « retisser le lien armée-nation ». Huit ans plus tard, le SNU version mineurs patine toujours et voilà qu’on nous sort une nouvelle formule, cette fois 100 % volontaire et clairement tournée vers les besoins opérationnels des armées.
Les chiffres annoncés sont clairs : 3 000 jeunes recrutés dès l’été 2026, puis montée en puissance jusqu’à 50 000 par an en 2035. L’âge cible ? 18-19 ans. Autrement dit, ceux qui viennent juste d’avoir le bac ou qui se cherchent encore un peu. L’idée n’est plus vraiment la « cohésion nationale » version 2017, mais bien de constituer une réserve opérationnelle face à un contexte stratégique qui, soyons honnêtes, fait peur à tout le monde en haut lieu.
Pourquoi maintenant ? Le contexte a changé, et pas qu’un peu
Personne n’a oublié l’interview choc du chef d’état-major il y a quelques jours. Des mots crus : « Il faudra peut-être accepter de perdre des enfants ». Le genre de phrase qui reste en travers de la gorge. Résultat ? Tollé général, démenti présidentiel (« non, on n’envoie pas nos jeunes au front en Ukraine »), et pourtant… pourtant on sent bien que quelque chose a bougé dans les esprits.
Entre la guerre à moins de 2 000 km de Paris, les déclarations russes à peine voilées et la remontée en puissance militaire partout en Europe, l’idée qu’un jour ça puisse « péter » plus près de chez nous n’est plus réservée aux spécialistes de géopolitique. Et quand on sait que l’armée française manque cruellement de réservistes opérationnels, on comprend mieux pourquoi on ressort le dossier du placard.
« Le SNU tel qu’on l’a connu n’est plus adapté au contexte stratégique » – la phrase est signée Élysée, et elle est lourde de sens.
Volontaire, vraiment ? Les nuances qui comptent
Attention, on ne parle pas d’un retour à la conscription à l’ancienne. Le mot « volontaire » est répété comme un mantra. Mais dans les faits, on imagine déjà les incitations qui vont pleuvoir : points supplémentaires au bac, priorité dans certaines formations, avantages pour les concours administratifs… Vous voyez le genre. En clair, volontaire sur le papier, fortement encouragé dans la réalité.
Et puis il y a la question qui fâche : qui va payer ? Parce que former 50 000 jeunes par an, les loger, les nourrir, leur fournir un équipement correct, ça coûte un bras. On parle de plusieurs centaines de millions d’euros par an à terme. Dans un budget de l’État déjà tendu comme un string, ça risque de faire grincer des dents.
- Dès l’été 2026 : 3 000 volontaires
- Objectif 2030 : environ 20 000 par an
- Horizon 2035 : 50 000 jeunes formés chaque année
- Durée probable : entre 3 et 12 mois selon les formats
- Contenu : formation militaire de base + missions d’intérêt général
Et les jeunes dans tout ça ?
J’ai discuté ce matin avec quelques étudiants dans un café parisien. Les réactions sont… mitigées. Entre ceux qui trouvent l’idée « plutôt cool » (« ça forge le caractère ») et ceux qui hurlent à la « chair à canon déguisée », il y a de la marge. Une étudiante en droit m’a même lancé : « S’ils veulent des volontaires, qu’ils commencent par augmenter les salaires dans l’armée, on verra bien qui lève la main ».
Ce qui est sûr, c’est que la communication va devoir être millimétrée. Parce que si le souvenir du SNU version 2019-2022 (souvent perçu comme une colo géante payée par le contribuable) est encore dans les mémoires, la nouvelle version risque de passer pour une tentative de contourner le débat sur la conscription obligatoire sans oser le dire.
Pendant ce temps, à Dijon : évasion façon film hollywoodien
On change complètement de sujet, mais pas d’ambiance sécurité. Cette nuit, deux détenus se sont évadés de la maison d’arrêt de Dijon. Méthode old school : barreaux sciés, draps noués, descente en rappel. On croirait un scénario des années 80, mais non, c’est bien 2025.
Les deux hommes étaient incarcérés pour des faits particulièrement graves – violences conjugales aggravées pour l’un, assassinat pour l’autre. Autant dire que la nouvelle n’a pas fait rire grand monde. Les recherches sont en cours, hélicos, chiens, barrages… le grand jeu. Et déjà les questions qui fusent : comment ont-ils eu accès à une scie ? Les rondes étaient-elles suffisantes ? Le matériel de surveillance est-il obsolète ?
Cette évasion tombe au pire moment pour l’administration pénitentiaire, déjà sous le feu des critiques après plusieurs incidents ces derniers mois. On attend les premières explications, mais une chose est sûre : ça va faire du bruit à l’Assemblée.
Washington sous tension : nouvelle attaque
De l’autre côté de l’Atlantique, le président américain n’a pas mâché ses mots. « Acte de terrorisme » : le terme est posé après des tirs qui ont grièvement blessé deux militaires de la Garde nationale en plein Washington. L’auteur présumé ? Un ressortissant afghan. Vous imaginez la suite : déclarations enflammées, promesse de durcissement des politiques migratoires, débats qui repartent de plus belle.
Ce qui frappe, c’est la récurrence. À chaque incident de ce type, le même scénario. Et pourtant, les mêmes questions restent sans réponse satisfaisante : comment en est-on arrivé là ? Les contrôles sont-ils assez rigoureux ? La radicalisation est-elle suffisamment surveillée ? On sent que le sujet va occuper l’actualité américaine pendant un bon moment.
Et chez nous : la grippe revient plus tôt que prévu
Pour finir sur une note plus terre à terre : toussez pas trop fort en Île-de-France, la grippe saisonnière est déjà là. Pas encore au stade épidémie sur le continent, mais le virus circule activement. Les cabinets médicaux commencent à se remplir, les masques refont timidement surface dans les transports… Vous savez, ce petit air de déjà-vu.
Petit rappel qui ne fait jamais de mal : vaccination, gestes barrières, aération des pièces. On a tous en tête les hivers compliqués des années Covid, alors autant ne pas retenter le diable.
Bref, une journée qui commence fort. Entre le grand retour du débat sur le service national, les évasions spectaculaires et les tensions internationales, on n’est pas près de s’ennuyer. Et vous, vous en pensez quoi de tout ça ? Le service volontaire, bonne idée ou énième effet d’annonce ? Les commentaires sont ouverts, comme toujours.
(Article mis à jour à 16h30 avec les dernières informations sur l’évasion de Dijon et les réactions politiques au service national volontaire)
