Imaginez un coureur cycliste qui, après avoir décroché le titre suprême de champion du monde, continue de tout écraser sur son passage. Pas une saison en demi-teinte, pas une once de malédiction. Juste une domination insolente, presque irréelle. C’est l’histoire de Tadej Pogacar en 2025, un Slovène qui, avec 18 victoires cette année-là, a fait trembler les statistiques et les légendes du cyclisme. Mais est-il vraiment le champion du monde le plus prolifique de l’histoire ? J’ai plongé dans les chiffres, les archives et les récits pour répondre à cette question qui agite les passionnés de vélo.
Pogacar : Un Champion Hors Normes
Quand on parle de Tadej Pogacar, on ne peut s’empêcher de penser à un phénomène. À seulement 27 ans, ce coureur a déjà marqué le cyclisme d’une empreinte indélébile. En 2025, il a remporté 18 courses en portant le maillot arc-en-ciel, symbole du champion du monde. Ce n’est pas juste un chiffre : c’est une performance qui défie les attentes et remet en question une vieille idée reçue, celle de la « malédiction » qui frapperait les porteurs de ce maillot prestigieux.
Le maillot arc-en-ciel n’a jamais freiné Pogacar. Il l’a porté comme un étendard de sa domination.
– Observateur du cyclisme
Pour comprendre l’ampleur de cette saison, il faut se pencher sur ce que ces 18 victoires signifient dans le contexte du cyclisme moderne. Contrairement à d’autres époques, où un coureur pouvait enchaîner les succès sur des courses moins concurrentielles, aujourd’hui, chaque victoire se gagne au prix d’une bataille acharnée. Alors, comment Pogacar s’y prend-il pour briller ainsi ?
La Malédiction du Maillot : Mythe ou Réalité ?
Le cyclisme est un sport riche en superstitions. Parmi elles, la fameuse « malédiction du maillot arc-en-ciel » a longtemps alimenté les discussions. L’idée ? Gagner le championnat du monde porterait malheur à la saison suivante. Des exemples tragiques, comme la mort de Jean-Pierre Monseré en 1971, ou les saisons blanches de grands noms comme Joop Zoetemelk en 1985, ont nourri ce mythe. Pourtant, des études récentes ont balayé cette idée.
Selon des analystes du sport, sur 79 champions du monde depuis l’après-guerre, 33 n’ont pas dépassé trois victoires l’année suivant leur titre. Cela montre que le maillot n’a rien de magique, mais qu’il n’est pas non plus maudit. Pogacar, lui, n’a pas seulement évité la malédiction : il l’a ridiculisée. Avec ses 18 succès, il se place parmi les champions les plus performants de l’histoire récente.
- Des champions comme Stephen Roche (1987) ou Freddy Maertens (1981) n’ont rien gagné après leur titre.
- Julian Alaphilippe, en 2022, a été freiné par une grave blessure.
- Pogacar, lui, affiche une régularité impressionnante avec une moyenne de 17,75 victoires par an depuis 2021.
Ce n’est pas seulement une question de chiffres. Ce qui rend Pogacar unique, c’est sa capacité à briller dans un sport où la concurrence est plus rude que jamais. Mais comment se compare-t-il aux légendes du passé ?
Pogacar Face aux Géants du Cyclisme
Quand on évoque les champions du monde les plus victorieux, un nom revient inévitablement : Eddy Merckx. Dans les années 1970, le « Cannibale » a redéfini les standards du cyclisme. En 1972, il remportait un nombre ahurissant de courses, incluant le Tour de France, le Giro et trois Monuments. Freddy Maertens, en 1977, a lui aussi marqué les esprits avec 43 victoires après son titre mondial. Pogacar, avec ses 18 succès, ne rivalise pas encore avec ces monstres sacrés en termes de volume brut.
Mais les comparaisons directes ont leurs limites. Le cyclisme d’aujourd’hui est bien plus spécialisé. Les coureurs se concentrent sur des objectifs précis, et les courses sont plus disputées. Malgré cela, Pogacar se distingue par son efficacité. Avec 18 victoires en seulement 47 jours de course, il affiche le deuxième meilleur ratio de l’histoire pour un champion du monde. C’est comme un buteur qui marque à chaque occasion.
| Champion | Année | Victoires | Jours de course | Ratio |
| Tadej Pogacar | 2025 | 18 | 47 | 0,38 |
| Eddy Merckx | 1972 | 32 | 80 | 0,40 |
| Freddy Maertens | 1977 | 43 | 110 | 0,39 |
Ce tableau montre que Pogacar n’est pas loin des plus grands. Son ratio de victoires par jour de course est presque aussi impressionnant que celui de Merckx. Et ce n’est pas tout : ses succès ne se limitent pas à des courses mineures.
Des Victoires de Prestige
Ce qui rend la saison 2025 de Pogacar exceptionnelle, ce n’est pas seulement le nombre de victoires, mais leur qualité. Il a ajouté à son palmarès un Grand Tour (le Tour de France) et trois Monuments : le Tour de Lombardie 2024, le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège 2025. Seule une poignée de champions, comme Merckx en 1972, ont réalisé un tel exploit dans une saison de champion du monde.
Gagner un Grand Tour et trois Monuments dans la même année ? C’est presque inhumain dans le cyclisme d’aujourd’hui.
– Commentateur sportif
Pour mettre cela en perspective, regardons les autres champions récents. Mark Cavendish, en 2012, a remporté 15 courses après son titre mondial, mais aucune n’était un Grand Tour. Tom Boonen, en 2006, a signé 21 victoires, mais seulement un Monument. Pogacar, lui, combine volume et prestige, une prouesse rare dans un sport où la spécialisation est devenue la norme.
Une Domination Moderne
Le cyclisme a changé. Dans les années 1970, un coureur pouvait dominer toutes les disciplines, des sprints aux cols alpins. Aujourd’hui, les équipes sont plus tactiques, les calendriers plus denses, et les adversaires mieux préparés. Pourtant, Pogacar semble ignorer ces contraintes. Il gagne sur tous les terrains : des pavés du Tour des Flandres aux pentes abruptes de Liège-Bastogne-Liège. Comment fait-il ?
- Polyvalence : Pogacar excelle dans les sprints, les contre-la-montre et les ascensions.
- Stratégie : Son équipe, UAE Team Emirates, construit des tactiques autour de sa force brute.
- Mentalité : Une confiance à toute épreuve, même sous la pression du maillot arc-en-ciel.
Je me suis souvent demandé ce qui rend un champion comme Pogacar si spécial. Peut-être est-ce cette capacité à transformer chaque course en une opportunité de briller, peu importe les circonstances. C’est presque comme s’il jouait dans une ligue à part.
Le Défi Ultime : Conserver le Titre
Si Pogacar a déjà marqué l’histoire, un défi encore plus grand l’attend : conserver son titre de champion du monde. Depuis l’après-guerre, seuls sept coureurs y sont parvenus, dont Peter Sagan (2015-2017) et Julian Alaphilippe (2020-2021). Même Merckx n’a pas réussi cet exploit. En 2026, Pogacar aura l’occasion de rejoindre ce club très fermé.
Mais la route ne sera pas facile. Les Mondiaux de 2026, avec leur parcours exigeant et des conditions climatiques imprévisibles, mettront à l’épreuve sa résilience. Sans parler de la concurrence : des coureurs comme Remco Evenepoel ou Mathieu van der Poel n’ont pas dit leur dernier mot.
Conserver le maillot arc-en-ciel, c’est comme escalader l’Everest deux fois de suite.
– Ancien champion du monde
Ce qui est fascinant avec Pogacar, c’est qu’il semble toujours trouver une réponse. Chaque défi, qu’il s’agisse d’un col mythique ou d’un peloton déchaîné, devient une occasion de prouver sa grandeur. Et si quelqu’un peut briser cette barrière, c’est bien lui.
Pourquoi Pogacar Fascine
En repensant à la saison 2025, je ne peux m’empêcher d’admirer la manière dont Pogacar a porté le maillot arc-en-ciel. Ce n’est pas seulement une question de victoires, mais de style. Il court avec une audace qui rappelle les plus grands, tout en restant accessible, presque humain. Les fans l’adorent pour ça : il gagne, mais il inspire aussi.
Son palmarès parle de lui-même, mais c’est sa manière de transcender les attentes qui le rend unique. Dans un sport où chaque watt compte, où chaque seconde peut faire basculer une course, Pogacar semble avoir une longueur d’avance. Pas seulement sur ses adversaires, mais sur l’histoire elle-même.
Et Après ?
Alors, est-il le champion du monde le plus prolifique ? Pas tout à fait, si l’on s’en tient aux chiffres bruts d’un Merckx ou d’un Maertens. Mais dans le contexte du cyclisme moderne, avec sa concurrence féroce et ses calendriers surchargés, Pogacar est une anomalie. Ses 18 victoires, dont un Grand Tour et trois Monuments, font de lui l’un des champions les plus impressionnants de l’histoire récente.
Pour moi, ce qui rend son parcours si captivant, c’est cette question : jusqu’où ira-t-il ? À 27 ans, il a encore des années devant lui pour redéfinir les limites du cyclisme. Et si 2025 n’était qu’un avant-goût ?
- Prochain objectif : Conserver son titre mondial en 2026.
- Grand rêve : Ajouter un autre Grand Tour à son palmarès.
- Héritage : Devenir une légende comparable à Merckx.
En attendant, une chose est sûre : le maillot arc-en-ciel n’a jamais brillé aussi fort qu’avec Tadej Pogacar. Et quelque chose me dit que ce n’est que le début.
