Imaginez un instant : une foule immense, des cris d’encouragement qui résonnent dans les ruelles poussiéreuses, et au milieu de tout ça, un coureur qui semble défier les lois de la physique. Ce coureur, c’est Tadej Pogacar, et il vient de marquer l’histoire du cyclisme, encore une fois, en remportant son deuxième titre de champion du monde consécutif à Kigali, au Rwanda, en septembre 2025. À seulement 27 ans, ce Slovène est en train de redéfinir ce que signifie être un champion. Mais comment en est-il arrivé là, et pourquoi certains osent déjà le comparer aux plus grandes légendes du sport ?
Je dois l’avouer, en suivant cette course, j’ai eu des frissons. Pas seulement à cause de l’exploit sportif, mais aussi grâce à l’atmosphère unique de ce premier Championnat du monde organisé en Afrique. Les rues de Kigali, vibrantes et colorées, ont été le théâtre d’une performance qui restera gravée dans les mémoires. Alors, partons ensemble dans cette aventure pour décortiquer ce qui rend Pogacar si spécial.
Un Exploit Historique sur un Parcours Dantesque
Le parcours de Kigali n’était pas pour les âmes sensibles. Avec ses montées brutales, ses pavés traîtres et une chaleur écrasante, il a mis à rude épreuve les meilleurs coureurs du monde. Pourtant, Pogacar a transformé cet enfer en son terrain de jeu. À 104 km de l’arrivée, dans la montée du mont Kigali, il a placé une accélération foudroyante, laissant ses adversaires dans la poussière. Vous vous rendez compte ? Plus de 100 km en solitaire, à un rythme infernal, sur un tracé qui a vu seulement 30 coureurs franchir la ligne d’arrivée !
Il ne court pas, il vole. Personne ne peut suivre ce rythme, c’est presque inhumain.
– Un observateur du peloton
Ce n’était pas juste une victoire, c’était une démonstration. Pogacar a rejoint un club très fermé de huit coureurs ayant remporté le titre mondial deux années consécutives. Des noms comme Peter Sagan ou Julian Alaphilippe figurent dans cette liste prestigieuse, mais ce que fait Pogacar semble différent. Plus dominant, plus constant, presque irréel.
Une Stratégie Audacieuse et Calculée
Ce qui frappe avec Pogacar, c’est sa capacité à lire une course comme personne. Avant le départ, il avait noté que la longue ascension du mont Kigali était un peu trop loin de l’arrivée pour être décisive. Et pourtant, c’est exactement là qu’il a décidé de frapper. Une attaque à plus de deux heures et demie de l’arrivée, c’est du jamais-vu dans le cyclisme moderne. Ou presque. Car avec lui, ce genre de folie devient presque… normal.
Son équipe, UAE, a joué un rôle clé. Pendant un moment, il a été accompagné par ses coéquipiers Juan Ayuso et Isaac Del Toro, formant un trio impressionnant. Mais même eux n’ont pas pu suivre le rythme endiablé de leur leader. Del Toro a résisté un temps, mais dans la côte du golf, Pogacar a décidé qu’il était temps de voler de ses propres ailes. Et personne ne l’a revu.
- Attaque précoce : À 104 km, dans une montée clé, il brise le peloton.
- Travail d’équipe : UAE contrôle la course avant de laisser Pogacar s’envoler.
- Solo légendaire : 67 km seul en tête, un exploit digne des plus grands.
Franchement, qui fait ça aujourd’hui ? À une époque où les courses sont ultra-tactiques, où chaque watt est calculé, Pogacar court comme un romantique, un coureur d’un autre temps. Et pourtant, il gagne. Toujours.
Un Peloton Concurrencé mais Impuissant
Le peloton de 2025 est sans doute le plus compétitif de l’histoire. Des coureurs comme Remco Evenepoel, Tom Pidcock ou Jai Hindley auraient pu briller sur n’importe quel autre Championnat. Mais face à Pogacar, ils ont semblé désarmés. Evenepoel, par exemple, a tout donné. Malgré deux crevaisons et une chute, il a organisé une chasse désespérée, décrochant finalement l’argent. Ben Healy a complété le podium avec le bronze, mais à plus de deux minutes du Slovène.
J’ai tout essayé, mais il était sur une autre planète.
– Un coureur du top 5 à l’arrivée
Ce qui rend cet exploit encore plus impressionnant, c’est la brutalité du parcours. Avec seulement 18 % des partants ayant terminé la course, Kigali 2025 restera comme l’un des Championnats du monde les plus exigeants. Les écarts à l’arrivée étaient dignes d’un classement général d’un grand tour : le cinquième, Toms Skujins, a fini à plus de 6 minutes, et Tom Pidcock, dixième, à plus de 9 minutes !
Paul Seixas : La Promesse Française
Dans ce carnage, une lueur d’espoir pour la France : Paul Seixas. À seulement 19 ans, ce jeune coureur a terminé 13e, un résultat remarquable pour une première sur une distance aussi longue (270 km) et face à une concurrence aussi féroce. Il a avoué avoir atteint un niveau de souffrance inédit, mais quelle performance !
Les autres Français, malheureusement, n’ont pas eu la même chance. Des abandons précoces, notamment ceux de Julian Alaphilippe et Louis Barré, tous deux diminués par la maladie, ont plombé les espoirs tricolores. Mais Seixas, lui, représente l’avenir. À son âge, tenir tête à des cadors sur un tel parcours, c’est une promesse qui donne des frissons.
Pogacar, Déjà le Plus Grand ?
Parlons franchement : à 27 ans, Pogacar est-il déjà le meilleur coureur de tous les temps ? La question divise. Certains, comme moi, sont tentés de dire oui, tant sa domination est écrasante. En 2025, il a remporté Strade Bianche, le Tour des Flandres, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, le Critérium du Dauphiné, le Tour de France, et maintenant un deuxième Championnat du monde. Sans parler des autres courses où il a brillé.
| Course | Résultat 2025 | Impact |
| Tour de France | Victoire | Consécration ultime |
| Championnat du monde | Victoire | Deuxième titre consécutif |
| Strade Bianche | Victoire | Confirmation de polyvalence |
| Tour des Flandres | Victoire | Maîtrise des classiques |
Mais d’autres estiment qu’il est trop tôt pour le comparer à des légendes comme Eddy Merckx ou Bernard Hinault. Après tout, Merckx a remporté 525 courses, dont 5 Tours de France et 5 Giros. Pogacar, lui, en est à “seulement” deux Tours et un palmarès encore en construction. Pourtant, dans un peloton ultra-compétitif, sa capacité à gagner sur tous les terrains – des classiques aux grands tours – est unique.
Il gagne partout, tout le temps. Mais Merckx, c’était une autre époque, un autre style.
– Un ancien coureur professionnel
Ce qui me fascine, c’est sa constance. Même face à des coureurs comme Jonas Vingegaard ou Mathieu van der Poel, Pogacar semble toujours avoir une longueur d’avance. Et à Kigali, il a prouvé qu’il pouvait transformer n’importe quel parcours en une ode à sa suprématie.
Kigali : Un Tournant pour le Cyclisme Africain
Ce Championnat du monde n’était pas seulement celui de Pogacar. C’était aussi une première historique pour l’Afrique. Les rues de Kigali, remplies de spectateurs enthousiastes, ont donné une dimension particulière à cette course. Les couleurs vives des maisons, les toits de tôle, les ruelles en terre battue : tout cela a créé une toile de fond unique, presque magique.
Pour beaucoup, ce Mondial marque un tournant. Le cyclisme, souvent perçu comme un sport européen, s’ouvre au monde. Et quoi de mieux qu’un champion comme Pogacar pour porter ce moment historique ? Sa victoire a été un symbole, un pont entre l’héritage du sport et son avenir global.
- Un public passionné : Des milliers de Rwandais ont transformé les rues en fête.
- Un parcours unique : Le mont Kigali et ses pavés ont marqué les esprits.
- Une portée mondiale : L’Afrique s’affirme comme un acteur du cyclisme.
Et Maintenant, Quoi ?
À peine le maillot arc-en-ciel enfilé, Pogacar était déjà dans un avion, direction le Championnat d’Europe et le Tour de Lombardie. Ce type ne s’arrête jamais. Et c’est peut-être ça, le secret de sa grandeur : une soif insatiable de victoire, une énergie qui semble sans limite.
Mais jusqu’où ira-t-il ? À 27 ans, il a encore des années devant lui. S’il continue sur ce rythme, il pourrait non seulement égaler Merckx, mais aussi redéfinir ce qu’on attend d’un champion. Pour l’instant, une chose est sûre : il est en train d’écrire une légende. Et nous, on a la chance d’être aux premières loges.
Alors, est-ce que Pogacar est déjà le plus grand ? Peut-être pas encore, mais il s’en rapproche dangereusement. À Kigali, il a prouvé une fois de plus qu’il n’a pas de limites. Et franchement, j’ai hâte de voir jusqu’où il ira. Et vous, qu’en pensez-vous ?
