Vous êtes-vous déjà retrouvé à frissonner devant un film d’horreur, espérant une montée d’adrénaline, mais en sortant de la salle avec une vague sensation de vide ? C’est exactement ce que j’ai ressenti après avoir visionné The Ritual – L’Exorcisme d’Emma Schmidt, un film qui promettait beaucoup avec son casting prestigieux, mais qui, disons-le franchement, m’a laissé sur ma faim. Avec des noms comme Al Pacino et Dan Stevens au générique, on pouvait s’attendre à un chef-d’œuvre du genre horrifique. Pourtant, ce long-métrage, sorti en août 2025, semble avoir raté le coche. Alors, que s’est-il passé ? Plongeons dans cette critique pour comprendre pourquoi ce film, inspiré d’une histoire vraie, n’a pas su captiver.
Un Film d’Horreur Prometteur Mais Décevant
Le cinéma d’horreur a toujours eu un faible pour les récits d’exorcisme. Depuis le mythique L’Exorciste de 1973, qui a redéfini le genre, chaque nouveau film sur ce thème doit se mesurer à un géant. The Ritual – L’Exorcisme d’Emma Schmidt, réalisé par David Midell, s’inspire d’un cas réel de possession démoniaque survenu en 1928 dans l’Iowa. L’histoire d’Emma Schmidt, une jeune femme confrontée à des phénomènes surnaturels, avait tout pour séduire les amateurs de frissons. Mais malgré un point de départ fascinant, le film peine à se démarquer dans un genre saturé.
Le scénario suit deux prêtres aux visions opposées : le père Theophilus Riesinger, incarné par un Al Pacino inhabituellement sobre, et le père Joseph Steiger, joué par Dan Stevens, un prêtre sceptique en proie à des doutes sur sa foi. Leur mission ? Sauver Emma Schmidt, interprétée par Abigail Cowen, d’une supposée possession démoniaque. Sur le papier, tout semble réuni pour un thriller psychologique intense : une histoire vraie, un casting de haut vol, et un contexte religieux propice à l’angoisse. Alors, pourquoi ce sentiment de gâchis ?
Un Casting de Rêve Mal Exploité
Quand on voit le nom d’Al Pacino associé à un film, on s’attend à une performance mémorable. L’acteur légendaire, connu pour ses rôles dans Le Parrain ou Scarface, endosse ici le rôle d’un prêtre exorciste expérimenté. Mais, et c’est là que le bât blesse, son interprétation est étrangement contenue, presque fade. Pacino opte pour une approche minimaliste, loin de ses éclats dramatiques habituels. Si cette retenue peut être vue comme une volonté de coller à la gravité du personnage, elle prive le film d’une énergie qui aurait pu le rendre plus captivant.
Al Pacino livre une performance sobre, mais on ne peut s’empêcher de regretter l’absence de son charisme habituel.
– Un critique anonyme du cinéma
Dan Stevens, quant à lui, apporte une touche de modernité en jouant un prêtre tourmenté par le doute. Sa performance est solide, mais son personnage manque de profondeur. Le scénario ne lui donne pas assez de matière pour explorer pleinement les tensions entre foi et rationalité, un thème pourtant central dans les films d’exorcisme. Abigail Cowen, dans le rôle d’Emma, livre une prestation physique impressionnante, mais elle reste prisonnière des clichés du genre : convulsions, voix gutturales, et regards possédés. On a l’impression d’avoir déjà vu tout ça.
Une Réalisation Qui Sabote l’Immersion
Si le casting est un atout, la réalisation est, hélas, le talon d’Achille de The Ritual. David Midell a choisi un style pseudo-documentaire, avec une caméra à l’épaule omniprésente et des plans tremblants. Ce choix, censé renforcer l’authenticité, finit par agacer. Les zooms brusques et les cadrages instables donnent parfois l’impression de regarder une émission de télé-réalité plutôt qu’un film d’horreur. Pourquoi opter pour une esthétique aussi perturbante dans un genre où l’ambiance est cruciale ?
J’ai trouvé, en tant que spectateur, que cette approche visuelle brisait l’immersion. Au lieu de me plonger dans l’angoisse d’un couvent isolé des années 1920, je me suis surpris à me concentrer sur les mouvements erratiques de la caméra. C’est dommage, car les décors, sobres mais efficaces, avaient le potentiel de créer une atmosphère oppressante.
- Caméra tremblante : Un choix stylistique qui nuit à l’expérience.
- Montage chaotique : Les transitions abruptes cassent le rythme.
- Ambiance gâchée : Les décors méritaient une mise en scène plus soignée.
Un Scénario Trop Prévisible
Le scénario, coécrit par David Midell et Enrico Natale, s’appuie sur le cas réel d’Emma Schmidt, l’un des exorcismes les mieux documentés de l’histoire américaine. Cette base historique aurait pu donner lieu à une exploration fascinante des tensions entre science et foi, ou des dilemmes moraux auxquels sont confrontés les prêtres. Mais au lieu de cela, le film s’enlise dans les poncifs du genre. Les manifestations surnaturelles – lévitation, vomissements, injures en latin – sont toutes là, mais elles manquent d’originalité.
Ce qui m’a particulièrement frustré, c’est l’absence de surprises. Chaque rebondissement est prévisible, comme si le film suivait une check-list des clichés de l’exorcisme. Même les tentatives d’ajouter une dimension psychologique, comme les doutes du père Steiger ou le passé trouble d’Emma, restent superficielles. On aurait aimé une réflexion plus profonde sur ce qui pousse une communauté à croire en la possession démoniaque.
Le film suit un chemin balisé, sans jamais oser s’aventurer hors des sentiers battus du genre.
Un Contexte Historique Sous-Exploité
L’histoire se déroule en 1928, dans un couvent isolé du Midwest américain. Ce cadre, avec son atmosphère rurale et religieuse, offrait un terrain idéal pour explorer les tensions sociales et spirituelles de l’époque. Pourtant, le film ne tire pas pleinement parti de ce contexte. Les costumes et les décors sont corrects, mais on ne ressent pas vraiment l’ambiance des années 1920. Quelques détails, comme l’utilisation d’un filtre sombre pour les scènes, tentent de créer une atmosphère, mais cela ne suffit pas à compenser le manque de profondeur historique.
Imaginez un instant : un film qui aurait plongé dans les croyances de l’époque, les tensions au sein de l’Église catholique, ou même les préjugés sociaux autour des troubles mentaux. Cela aurait pu donner une dimension unique à The Ritual. Au lieu de cela, le film se contente de survoler ces thèmes, préférant se concentrer sur des effets horrifiques convenus.
| Élément | Potentiel | Réalisation |
| Contexte historique | Exploration des croyances des années 1920 | Sous-exploité, manque de profondeur |
| Thème de la foi | Conflit science vs religion | Superficiel, peu développé |
| Effets horrifiques | Créer une tension palpable | Clichés, peu effrayants |
Comparaison Avec les Géants du Genre
Il est impossible de parler d’un film d’exorcisme sans le comparer à L’Exorciste de William Friedkin. Ce classique de 1973 reste une référence pour sa capacité à mêler horreur viscérale et réflexion existentielle. The Ritual semble vouloir rendre hommage à ce monument, mais il n’en capture ni l’intensité ni la subtilité. Là où L’Exorciste explorait les failles humaines et les dilemmes spirituels, The Ritual se contente de recycler des tropes usés.
Un autre point de comparaison intéressant est L’Exorcisme d’Emily Rose (2005). Ce film, également inspiré d’un cas réel, parvenait à équilibrer horreur et drame judiciaire, tout en posant des questions sur la nature de la possession. The Ritual, en revanche, ne prend pas de risques. Il reste dans une zone de confort, évitant toute innovation qui pourrait le distinguer de la masse des films d’exorcisme récents.
- L’Exorciste (1973) : Un mélange parfait d’horreur et de profondeur psychologique.
- L’Exorcisme d’Emily Rose (2005) : Une approche originale mêlant procès et surnaturel.
- The Ritual (2025) : Un film qui ne parvient pas à se démarquer.
Les Points Positifs, Parce Qu’il Y En a !
Ne soyons pas trop durs : The Ritual n’est pas un désastre total. Certains aspects méritent d’être salués. La performance d’Abigail Cowen, par exemple, est un point fort. Son interprétation d’Emma Schmidt est crédible et émouvante, même si elle est limitée par un scénario prévisible. De plus, la volonté de s’appuyer sur une histoire vraie ajoute une certaine authenticité, même si celle-ci est gâchée par des choix de mise en scène douteux.
J’ai également apprécié quelques moments de tension, notamment lors des scènes finales d’exorcisme. Sans révéler de spoilers, disons que le film trouve enfin un peu de rythme dans ses dernières minutes. Mais est-ce suffisant pour sauver l’ensemble ? Pas vraiment.
Les dernières scènes d’exorcisme offrent un sursaut d’intensité, mais elles arrivent trop tard pour captiver.
Pourquoi Ce Film Ne Marche Pas ?
Alors, qu’est-ce qui cloche vraiment avec The Ritual ? Pour moi, le problème réside dans un manque d’audace. Dans un genre aussi saturé que celui des films d’exorcisme, il faut oser sortir des sentiers battus. Prenez Conjuring : Les Dossiers Warren, qui a su moderniser le genre avec une mise en scène soignée et des personnages attachants. Ou encore Hérédité, qui a réinventé l’horreur psychologique en explorant le deuil et la famille. The Ritual, lui, semble se contenter de cocher les cases, sans jamais chercher à surprendre.
Un autre problème est le manque de connexion émotionnelle avec les personnages. On ne ressent pas vraiment d’empathie pour Emma, malgré la performance d’Abigail Cowen. Les prêtres, bien que joués par des acteurs talentueux, restent des archétypes : le vétéran convaincu et le jeune sceptique. Cette absence de profondeur empêche le spectateur de s’investir pleinement dans l’histoire.
À Qui S’Adresse Ce Film ?
Si vous êtes un inconditionnel des films d’exorcisme, The Ritual pourrait vous divertir, ne serait-ce que pour son casting et son lien avec une histoire vraie. Les amateurs d’Al Pacino y trouveront peut-être un intérêt, même si son rôle est loin d’être mémorable. En revanche, si vous cherchez une expérience horrifique marquante ou innovante, passez votre chemin. Ce film risque de vous laisser un goût d’inachevé, comme une promesse non tenue.
Personnellement, je recommanderais de revoir L’Exorciste ou de découvrir des pépites moins connues comme The Taking of Deborah Logan pour une dose d’horreur plus efficace. The Ritual n’est pas le pire film du genre, mais il est loin d’être le meilleur.
Un Mot Sur l’Impact Culturel
Les films d’exorcisme ont toujours fasciné par leur capacité à questionner la foi, la science et la nature du mal. The Ritual avait l’opportunité d’explorer ces thèmes dans un contexte historique riche, mais il se contente de survoler la surface. Dans une époque où les débats sur la spiritualité et la santé mentale sont plus pertinents que jamais, ce film aurait pu offrir une réflexion percutante. Dommage qu’il n’ait pas saisi cette chance.
En conclusion, The Ritual – L’Exorcisme d’Emma Schmidt est une déception, mais pas un désastre. Il souffre d’une réalisation maladroite, d’un scénario prévisible et d’un manque d’innovation. Pourtant, grâce à son casting et à quelques moments de tension, il évite le naufrage total. Si vous êtes curieux, donnez-lui une chance, mais ne vous attendez pas à un chef-d’œuvre. Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous été séduits par ce film ou partagez-vous ma déception ?
En attendant vos retours, je vous invite à explorer d’autres critiques de films d’horreur sur notre site. Peut-être trouverez-vous une pépite qui saura vous faire frissonner !
