Imaginez un instant : un couple, main dans la main, savoure ses dernières heures de vacances dans une ville vibrante, loin de chez eux. Ils rient, peut-être échangent-ils un regard complice, inconscients que le destin va bientôt les arracher à ceux qu’ils aiment. Cette image, presque cinématographique, est celle de Blandine Daux et André Bergeron, deux âmes unies par l’amour et la passion de l’archéologie, tragiquement disparues dans l’accident de funiculaire à Lisbonne ce mercredi 6 septembre 2025. Leur histoire, à la fois ordinaire et extraordinaire, mérite qu’on s’y attarde, non seulement pour rendre hommage à leurs vies, mais aussi pour comprendre l’impact d’une perte aussi soudaine.
Une tragédie qui secoue Lisbonne
En fin d’après-midi, alors que le soleil déclinait sur la capitale portugaise, un drame inimaginable s’est produit. Le funiculaire de la Gloria, emblème pittoresque reliant le centre-ville à la colline du Bairro Alto, a déraillé dans un fracas terrifiant. L’un des wagons jaunes, bondé de touristes et de locaux, a dévalé la pente à une vitesse incontrôlable avant de s’écraser contre un immeuble. Le bilan est lourd : 16 morts, dont 11 étrangers, et une vingtaine de blessés, selon les autorités locales. Parmi les victimes, Blandine Daux, une Française installée au Canada, et son mari québécois, André Bergeron.
Ce n’était pas un simple accident de transport. C’est une tragédie humaine qui a brisé des familles, des rêves, et des projets d’avenir. J’ai toujours trouvé que ces événements, aussi rares soient-ils, nous rappellent à quel point la vie peut basculer en un instant. Alors, qui étaient Blandine et André, ces deux personnes dont les noms résonnent désormais dans les cœurs de ceux qui les connaissaient ?
Blandine Daux : Une vie dédiée à l’archéologie
Blandine Daux n’était pas une simple voyageuse. Née en France, elle a grandi dans les Vosges, où elle a décroché un baccalauréat littéraire avant de se lancer dans des études qui allaient définir sa carrière. À Strasbourg, elle s’est immergée dans les sciences humaines, puis a poursuivi un master en conservation-restauration à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Son parcours, c’est celui d’une femme passionnée, méthodique, qui a su transformer son amour pour le passé en une carrière remarquable.
Avant de s’installer au Canada, Blandine a passé 13 ans à Metz, travaillant comme dessinatrice d’archéologie pour un institut spécialisé dans les fouilles préventives. Ce métier, qui demande à la fois précision et créativité, l’a préparée à rejoindre le Centre de conservation du Québec (CCQ), où elle a exercé pendant plus de deux décennies. Là, elle s’est spécialisée dans la restauration d’objets patrimoniaux, redonnant vie à des artefacts qui racontent l’histoire de l’humanité.
Chaque objet restauré par Blandine était une porte ouverte sur le passé, un moyen de connecter les générations.
– Un collègue du Centre de conservation du Québec
Son travail, c’était bien plus qu’un métier. C’était une mission, une façon de préserver la mémoire collective. Et c’est précisément cette passion qu’elle partageait avec son mari, André Bergeron.
André Bergeron : Un pionnier de la conservation
André, lui, était une figure respectée dans le milieu de l’archéologie québécoise. Pendant plus de 40 ans, il a consacré sa vie à la restauration, devenant l’un des piliers du CCQ. Retraité depuis 2022, il avait choisi de célébrer cette nouvelle étape de sa vie par un voyage au Portugal avec Blandine. Ce séjour, censé être une parenthèse enchantée, s’est transformé en cauchemar.
Ce qui frappe dans le parcours d’André, c’est son engagement indéfectible. Ses collègues le décrivent comme un homme fantastique, un mentor admiré pour sa rigueur et sa générosité. Ensemble, Blandine et André formaient un duo complémentaire, unissant leurs talents pour faire avancer la conservation du patrimoine. Leur travail au CCQ a laissé une empreinte durable, et leur disparition crée un vide que beaucoup décrivent comme immense.
Un couple uni par l’amour et la passion
Mariés depuis plus de 20 ans, Blandine et André étaient parents de deux filles. Leur vie au Québec, rythmée par leur amour pour l’archéologie et leur famille, semblait être un équilibre parfait. Comme le dit un proche, « ils filaient le parfait bonheur ». Cette phrase, si simple, résonne pourtant avec une douleur infinie quand on pense à la brutalité de leur disparition.
Leur voyage à Lisbonne n’était pas un hasard. C’était un cadeau, une manière de célébrer la retraite d’André, un moment pour se retrouver loin des contraintes du quotidien. Mais ce dernier jour, celui où ils auraient dû boucler leurs valises et rentrer chez eux, tout s’est effondré. L’accident a non seulement pris leurs vies, mais a aussi laissé leurs deux filles orphelines, confrontées à une perte inimaginable.
Imaginez perdre vos deux parents d’un seul coup. C’est irréel.
– Un proche de la famille
L’onde de choc au Québec et au-delà
La nouvelle de leur décès a bouleversé leurs collègues, amis et famille. Le ministère de la Culture et des Communications du Québec a rendu un hommage vibrant, soulignant leur contribution remarquable à la préservation du patrimoine. Blandine et André n’étaient pas seulement des experts ; ils étaient des passeurs de mémoire, des artisans du passé.
Leur fille, Violette, a lancé une collecte en ligne pour soutenir la famille dans cette période de tragédie. Ce geste, bien que modeste face à l’ampleur du drame, témoigne de la solidarité qui entoure les proches du couple. Les messages de condoléances affluent, chacun décrivant Blandine et André comme des personnes exceptionnelles, aimées et respectées.
Le funiculaire de la Gloria : Un symbole devenu tragique
Le funiculaire de la Gloria, avec ses wagons jaunes emblématiques, est un symbole de Lisbonne. Depuis plus d’un siècle, il transporte habitants et touristes entre le centre-ville et le quartier animé du Bairro Alto. Mais ce mercredi, ce symbole de charme s’est transformé en piège mortel. Les images du wagon écrasé contre un immeuble, les débris éparpillés, resteront gravées dans les mémoires.
Les autorités portugaises enquêtent encore sur les causes de l’accident. Pourquoi le wagon a-t-il dévalé la colline ? Un problème mécanique ? Une erreur humaine ? Les premiers éléments de l’enquête, initialement attendus vendredi, ont été reportés à samedi. En attendant, les questions s’accumulent, et les familles des victimes, comme celle de Blandine et André, cherchent des réponses.
- Un wagon du funiculaire a déraillé en fin d’après-midi.
- 16 personnes ont perdu la vie, dont 11 étrangers.
- Une vingtaine de blessés ont été recensés.
- L’enquête sur les causes du drame est en cours.
Un drame qui interroge la sécurité des transports
Ce genre d’accident, bien que rare, soulève des questions cruciales sur la sécurité des transports touristiques. Les funiculaires, souvent anciens, sont-ils suffisamment entretenus ? Les normes de sécurité sont-elles adaptées à des infrastructures qui accueillent des milliers de visiteurs chaque année ? En tant que voyageur occasionnel, je me suis souvent demandé si ces systèmes, aussi charmants soient-ils, sont toujours à la hauteur des exigences modernes.
Lisbonne, avec son riche patrimoine, attire des millions de touristes. Le funiculaire de la Gloria, comme d’autres infrastructures historiques, fait partie de son identité. Mais ce drame nous rappelle que le charme ne doit jamais primer sur la sécurité. Les autorités locales devront répondre à ces interrogations, non seulement pour rendre justice aux victimes, mais aussi pour rassurer ceux qui continuent de visiter la ville.
Un héritage qui perdure
Si la perte de Blandine Daux et André Bergeron est un coup dur, leur héritage, lui, reste intact. Leur travail au Centre de conservation du Québec a permis de préserver des trésors culturels pour les générations futures. Chaque objet restauré, chaque artefact sauvé de l’oubli, porte leur empreinte. Et c’est peut-être là, dans ces fragments du passé qu’ils ont protégés, qu’on peut encore sentir leur présence.
Leur histoire personnelle, celle d’un couple uni par l’amour et une passion commune, continue d’inspirer. Leurs filles, malgré le chagrin, portent en elles cette force de caractère. La cagnotte lancée par Violette, les hommages de leurs collègues, les messages de soutien : tout cela montre à quel point Blandine et André ont marqué leur entourage.
| Aspect | Contribution de Blandine et André | Impact |
| Archéologie | Restauration d’objets patrimoniaux | Préservation de l’histoire québécoise |
| Engagement professionnel | 40 ans de carrière pour André, 20 pour Blandine | Influence durable au CCQ |
| Vie personnelle | Parents de deux filles, couple uni | Héritage familial et émotionnel |
Et maintenant ?
Le drame de Lisbonne n’est pas seulement une statistique dans les journaux. C’est une histoire humaine, celle de deux personnes qui ont vécu pleinement, aimé profondément, et laissé une marque indélébile. Alors que l’enquête suit son cours, une question demeure : comment honorer leur mémoire ? Peut-être en continuant à valoriser ce qu’ils chérissaient : la préservation du patrimoine, la curiosité pour le passé, et l’amour pour ceux qui nous entourent.
En repensant à Blandine et André, je ne peux m’empêcher de me demander : et si c’était nous ? Si un voyage, une simple sortie, se transformait en tragédie ? Leur histoire nous invite à chérir chaque instant, à dire « je t’aime » un peu plus souvent, et à ne jamais prendre la vie pour acquise.
Leur départ laisse un vide immense, mais leur héritage continuera d’inspirer.
– Un hommage du ministère de la Culture du Québec
En attendant les conclusions de l’enquête, le monde pleure Blandine Daux et André Bergeron. Leur histoire, bien que marquée par la tragédie, nous rappelle que la vie, même fragile, peut être d’une beauté saisissante. À nous de la célébrer, pour eux, et pour tous ceux qui continuent leur chemin.
