Vous souvenez-vous du moment précis où vous avez compris que la guerre en Ukraine allait peut-être basculer ? Pour moi, c’était hier soir, en découvrant qu’un proche de Donald Trump s’apprête à poser le pied à Moscou début décembre pour rencontrer Vladimir Poutine en personne. Pas un diplomate de carrière, non. Un homme d’affaires, ami de longue date du président américain. Et cette fois, ça sent la poudre… ou la paix, selon le camp dans lequel on se place.
On parle beaucoup ces derniers jours d’une accélération brutale des tractations. Ce qui se jouait jusqu’ici dans l’ombre sort au grand jour, et franchement, ça donne le vertige.
Un Déplacement Officiellement Confirmé par le Kremlin
Le Kremlin l’a annoncé sans détour ce mercredi 26 novembre : oui, l’émissaire spécial du président américain sera bien à Moscou la semaine prochaine. Accompagné, peut-être, d’autres figures de l’entourage Trump. Le conseiller diplomatique russe Iouri Ouchakov a même parlé d’un « accord préliminaire » sur cette visite. Autrement dit, ça fait déjà un moment que les agendas se calent.
Ce qui frappe, c’est la rapidité. À peine Donald Trump a-t-il repris les rênes que ses proches prennent l’avion pour la capitale russe. On passe d’une diplomatie officielle parfois glaciale à des discussions directes, presque informelles. Et ça change tout.
Qui est vraiment Steve Witkoff ?
Si le nom ne vous dit rien encore, retenez-le bien. Promoteur immobilier new-yorkais, ami de trente ans de Trump, Steve Witkoff n’a aucune expérience diplomatique officielle. Et c’est précisément ce qui rend sa nomination si particulière. Trump a toujours fonctionné ainsi : il place des gens de confiance, pas forcément des experts des couloirs de l’ONU.
Mais là, on parle quand même de négocier la fin – ou du moins une sortie – d’un conflit qui ensanglante l’Europe depuis bientôt quatre ans. Le choix est osé. Voire provocateur.
« Steve parle presque tous les jours à des responsables russes et ukrainiens. C’est exactement ce pour quoi je l’ai nommé. »
– Porte-parole de la Maison Blanche
Les Fuites qui Font Trembler Washington
Et puis il y a cette conversation dévoilée il y a quelques heures. Un échange daté de mi-octobre entre Witkoff et le conseiller de Poutine. Le contenu ? Glaçant pour certains, pragmatique pour d’autres.
On y entend l’émissaire américain expliquer comment « vendre » un futur plan de paix à Trump. Il évoque même, presque naturellement, la cession de territoires dans l’est ukrainien. Comme si certaines lignes rouges avaient déjà sauté.
- Un appel Poutine-Trump pour « féliciter » le président américain après un éventuel accord à Gaza
- La mention explicite de Donetsk et d’un échange territorial
- Une stratégie claire : flatter l’ego pour faire passer la pilule
Autant dire que la fuite a mis le feu aux poudres chez les républicains traditionnels. Des élus expérimentés en géopolitique parlent ouvertement de « problème majeur » et demandent que ces réunions « secrètes » cessent immédiatement.
Le Plan de Paix Américain : Ce Que L’on Sait Vraiment
Depuis plusieurs semaines, un document circule dans les chancelleries. Une proposition américaine qui, dans sa première version, paraissait extrêmement favorable à Moscou. Territoires gelés, garanties de sécurité limitées pour Kiev, levée progressive des sanctions… Beaucoup y ont vu une forme de capitulation déguisée.
Mais – et c’est là que ça devient intéressant – cette version initiale aurait été profondément remaniée. Des sources internes parlent désormais d’un texte « significativement meilleur » pour l’Ukraine. Preuve que la pression fonctionne ? Ou simple tactique de négociation ? Difficile à dire.
Ce qui est sûr, c’est que le timing est calculé au millimètre. Trump veut un succès rapide. Un « deal » avant même que son administration ne soit totalement en place. L’histoire d’un président qui résout en quelques mois ce que son prédécesseur n’a pas réussi en quatre ans.
Kiev dans l’Incertitude Totale
De l’autre côté du front, on suit tout ça avec une angoisse palpable. Volodymyr Zelensky multiplie les appels à rencontrer Trump le plus vite possible. Il sait que les décisions se prennent désormais ailleurs qu’à Bruxelles ou à Washington dans les cercles traditionnels.
Et pourtant, les frappes russes continuent. Zaporijjia a encore été touchée cette nuit. Bilan : des dizaines de bâtiments endommagés, des blessés. La réalité du terrain n’attend pas les négociations de palace.
Pourquoi Cette Diplomatie Parallèle Inquiète Autant
J’ai couvert pas mal de crises internationales, mais rarement une situation où les canaux officiels sont aussi ouvertement court-circuités. D’habitude, on a le département d’État, les ambassades, les sommets préparés pendant des mois. Là ? Des appels directs, des émissaires privés, des conversations presque amicales entre camps censés être ennemis.
Et c’est peut-être ça le plus déstabilisant. On a l’impression que la guerre est devenue une affaire personnelle entre trois hommes : Trump, Poutine, et dans une moindre mesure Zelensky. Les institutions, les alliés européens, l’OTAN… tout ça semble relégué au second plan.
« Ces mascarades ridicules et ces réunions secrètes doivent cesser. Laissez le futur secrétaire d’État faire son travail. »
– Un élu républicain influent
Ce Que Cette Visite Pourrait Changer (Ou Pas)
Imaginons une seconde que ça marche. Que Witkoff revienne avec un accord-cadre signé. Un cessez-le-feu avant Noël, des négociations sur le statut des territoires, une sortie de crise en quelques mois. Ce serait un coup magistral pour Trump. Et un camouflet retentissant pour tous ceux qui prédisaient l’isolement américain.
Mais imaginons l’inverse. Que les discussions échouent. Que Poutine pose des conditions inacceptables. Que Kiev refuse de céder un pouce de terrain. On se retrouverait alors avec une administration Trump discréditée dès ses premiers jours sur le dossier le plus brûlant de la planète.
Entre les deux ? Le scénario le plus probable : un accord partiel, boiteux, qui gèle le conflit sans le résoudre vraiment. Un peu comme en Corée. Statu quo armé, avec des violations régulières et une paix froide qui durera… jusqu’à la prochaine crise.
Et L’Europe Dans Tout Ça ?
On en parle peu, mais les capitales européennes retiennent leur souffle. Paris, Berlin, Varsovie, les pays baltes… tous savent qu’ils pourraient être mis devant le fait accompli. Un accord négocié au-dessus de leurs têtes, sans qu’ils aient vraiment leur mot à dire.
Certains dirigeants commencent déjà à préparer l’opinion publique à des « compromis douloureux mais nécessaires ». D’autres, au contraire, jurent qu’ils mettront leur veto à toute solution qui sacrifierait l’intégrité territoriale ukrainienne.
La vérité, c’est que l’Europe n’a plus vraiment les moyens de peser comme avant. L’aide militaire américaine reste essentielle. Et si Washington décide de tourner la page, il sera très compliqué de maintenir le même niveau de soutien.
Un Style Trump Plus Que Jamais
Ce qui se joue là, c’est aussi le retour en force d’une certaine idée de la diplomatie. Celle du deal, du rapport de force direct, du téléphone rouge entre leaders. On est loin des communiqués lénifiants et des sommets à vingt-sept.
Trump l’a toujours dit : il préfère parler directement aux « vrais décideurs ». Et force est de constater que ça peut marcher. Regardez Abraham Accords, la détente avec la Corée du Nord (même si ça n’a pas duré), les pressions sur l’Iran. Il y a une forme d’efficacité brute.
Mais il y a aussi des risques énormes. Quand on court-circuite les experts, on peut passer à côté de détails cruciaux. Quand on privilégie la relation personnelle, on expose à des revirements brutaux si la confiance se brise.
Les Prochaines Semaines Vont Être Décisives
Début décembre, donc. Un dîner à Moscou ? Une rencontre au Kremlin ? Peut-être simplement des discussions dans un hôtel discret. Peu importe la forme, le fond sera historique.
Soit on assiste au début de la fin d’un conflit qui a déjà fait des centaines de milliers de morts. Soit on entre dans une nouvelle phase, plus incertaine encore, où les grandes puissances redessinent la carte européenne à leur sauce.
Une chose est sûre : on n’a jamais été aussi près, depuis février 2022, d’un possible basculement. Et paradoxalement, c’est peut-être le président le plus imprévisible de l’histoire américaine récente qui détient aujourd’hui les clés.
À suivre, minute par minute. Parce que dans ce genre de moment, l’histoire s’écrit parfois en direct.
