Imaginez-vous au volant, huit heures de route dans les jambes, les yeux encore collés de sommeil, et soudain la route s’élève, les sapins se couvrent de blanc et là-haut, à 2 300 mètres, une mer de bonnets et de skis qui brille sous le soleil. C’est exactement ce qu’ont vécu des milliers de mordus ce samedi 22 novembre. Moi le premier, je l’avoue : quand j’ai vu la file de voitures serpenter jusqu’à la station, j’ai failli faire demi-tour… avant de me rappeler pourquoi on fait tous ça.
Val Thorens, la reine incontestée de l’ouverture précoce
Chaque année c’est la même histoire. À peine les premières neiges tombées, tout le monde n’a qu’un seul nom en tête : Val Thorens. Perché à 2 300 mètres, avec un point culminant à 3 200 mètres, le domaine garantit presque toujours de la neige quand les autres stations rêvassent encore de canons à neige. Cette année, ils ont même fait mieux que d’habitude : un mètre de poudreuse naturelle dès mi-novembre. Résultat ? Près de 15 000 skieurs en une seule journée. Oui, vous avez bien lu.
Pour vous donner une idée, c’est l’équivalent de remplir trois fois le Stade de France… mais avec des gens qui crient de joie plutôt que de colère quand quelqu’un leur marche sur les skis.
Une ambiance de premier jour d’école… version adulte
Arrivé à 8 h 30, le parking ressemblait à une fourmilière. Les Lyonnais, les Parisiens, les Belges, les Britanniques, tout le monde jouait des coudes avec le sourire. J’ai croisé une bande de Strasbourgeoises qui avaient roulé toute la nuit. L’une d’elles, Anaëlle, encore les cheveux en bataille, m’a lancé : « Huit heures de route, zéro regret. Regarde cette neige, c’est de la champagne ! » Et franchement, elle n’avait pas tort.
« On se régale à chaque virage, on a l’impression de voler sur les skis. »
Anaëlle, 26 ans, venue exprès d’Alsace
Sur les pistes, c’était le même bonheur. Des gamins de 5 ans qui faisaient leurs premières courbes aux retraités britanniques qui commandaient déjà leur tartiflette à midi, tout le monde avait la banane. Même les moniteurs d’autres stations étaient là « pour se mettre en jambes » avant d’attaquer leur propre saison.
Derrière le rideau : 3 000 saisonniers qui n’ont pas dormi
Ce que beaucoup ignorent, c’est le boulot monstre pour que tout soit prêt à 9 h pile. Les dameuses ont tourné toute la nuit, les pisteurs sont partis à 5 h du matin poser les filets et les panneaux. Trente engins sur les pistes, des centaines de personnes qui courent partout. Vincent Lalanne, le directeur de l’office de tourisme, avait les yeux explosés de fatigue mais le sourire jusqu’aux oreilles :
« On dort peu, mais c’est peut-être pour ça qu’on a été élus meilleure station du monde cette année. »
Et il a raison de le souligner. Ce titre n’est pas tombé du ciel (ou de la neige). C’est le fruit d’années d’investissements malins : nouvelles remontées ultra-rapides, enneigement renforcé, offre hébergement accessible. Résultat, même en plein rush, la machine tourne.
Les galères ? Oui, mais on oublie vite
Soyons honnêtes deux minutes. Se garer ? Un cauchemar. Attendre à la télécabine ? Jusqu’à vingt minutes parfois. Mais une fois en haut, tout s’efface. Le froid qui pique (-15 °C ressenti), la neige qui vole sous les carres, le panorama à 360°… c’est pour ça qu’on revient chaque année.
Un Lyonnais m’a résumé ça parfaitement en descendant de la Cime Caron : « J’ai galéré deux heures pour monter ici, mais là, franchement, je referais la queue demain matin sans hésiter. »
Pourquoi Val Thorens attire autant les étrangers
Autre détail qui m’a marqué : 70 % des skieurs étaient étrangers ce week-end. Des Néerlandais, des Anglais, des Italiens, même des Russes malgré tout. La station a su monter en gamme sans tomber dans le bling-bling inaccessible de certaines voisines. Exemple concret : un package forfait + hébergement pouvait se trouver à 300 euros le week-end. Difficile de faire mieux pour une station de ce niveau.
- Neige garantie dès novembre
- Domaine immense (600 km dans les 3 Vallées)
- Prix plus doux que Courchevel ou Méribel
- Ambiance festive mais familiale
- Accès facile depuis Genève ou Lyon
Du coup, les familles britanniques côtoient les bandes d’étudiants français, et tout le monde se retrouve à la même terrasse à 14 h pour une chocolatine ou une bière.
Et la suite de la saison ?
Si l’ouverture a été aussi folle, imaginez ce que sera Noël ou février… Les prévisions météo annoncent encore du froid et des chutes de neige régulières. Autant dire que les réservations explosent déjà. Mon conseil ? Si vous voulez vivre la même chose sans passer trois heures au parking, visez plutôt début décembre ou janvier. Il y aura toujours de la neige, et un peu moins de monde.
En attendant, ceux qui étaient là ce week-end rentreront chez eux avec les jambes en compote, le sourire XXL et déjà la tête à l’année prochaine. Parce qu’au fond, c’est ça la magie de Val Thorens : elle transforme n’importe quel mordu de glisse en gamin le matin de Noël.
Et vous, vous y étiez ? Ou vous préparez déjà vos valises pour la prochaine ouverture ? Dites-moi tout en commentaire, j’adore ces histoires de première descente qui font rêver toute l’année.
PS : Petite pensée pour les saisonniers qui, pendant qu’on descend les pistes, préparent déjà la soirée tartiflette géante du personnel. Respect total.
