Vous savez ce petit pincement au cœur qu’on ressent quand une tradition qu’on croyait intouchable se fait soudain abîmer ? C’est exactement ce que j’ai éprouvé en apprenant ce qui s’est passé à Amiens, en pleine période de l’Avent. Une crèche, installée depuis trente ans sans le moindre incident, s’est retrouvée saccagée en une seule nuit. Et pas n’importe comment : l’enfant Jésus a été littéralement décapité. Difficile de faire plus symbolique, non ?
Je marche souvent dans les marchés de Noël, j’aime cette odeur de vin chaud et ces lumières qui réchauffent l’hiver. Alors quand j’ai vu les photos des statuettes par terre, j’ai eu un vrai coup au ventre. Ce n’est pas seulement du vandalisme « gratuit ». C’est une attaque contre quelque chose de profondément ancré dans notre imaginaire collectif.
Une nuit, un geste, trente ans de quiétude brisés
Dans la nuit du mardi au mercredi, un individu a forcé la protection en plexiglas qui entourait la crèche installée sur le marché de Noël d’Amiens. Il a sorti plusieurs personnages, les a jetés au sol et a particulièrement acharné sur la figurine de l’enfant Jésus. Résultat : la tête a été détachée et plusieurs santons sont abîmés.
Ce qui frappe, c’est la première fois en trois décennies. Trente ans que cette crèche veille sur le marché sans qu’on ait à déplorer le moindre incident de ce genre. Les responsables locaux sont tombés des nues.
« Ça fait une trentaine d’années que la crèche existe et il ne s’est jamais rien passé, donc on a quand même été surpris. »
Une responsable du comité de quartier, encore sous le choc
Et le pire ? Rien n’a été volé. On ne parle pas d’un cambriolage raté ou d’une tentative de revente de figurines anciennes. Non. L’intention semble purement destructrice.
Que s’est-il passé exactement sur place ?
Vers le milieu de la nuit, l’individu a brisé la vitre de protection à coups répétés. Le bruit a dû être impressionnant, mais à cette heure-là, le marché est désert. Il a ensuite attrapé les santons un par un, les a sortis de la mangeoire et les a projetés au sol avec violence.
Le bébé Jésus a particulièrement morflé : la tête s’est détachée nette. D’autres personnages ont le bras cassé ou des éclats partout. La scène, découverte au petit matin par les agents municipaux, ressemblait à un champ de bataille miniature.
- Plexiglas complètement éclaté
- Enfant Jésus décapité
- Plusieurs santons endommagés
- Aucun vol constaté
- Crèche fermée temporairement au public
La crèche a immédiatement été mise à l’abri dans les ateliers de la ville. Il va falloir recoller, renforcer, réparer. Elle reviendra, promet-on, mais l’amertume reste.
Les images de vidéosurveillance : la clé de l’enquête
La bonne nouvelle dans cette histoire sordide ? Tout a été filmé. Les caméras de la ville ont capturé la scène en haute définition. Les bandes sont d’ores et déjà prêtes à être remises aux enquêteurs.
Pour l’instant, la piste privilégiée est celle d’une personne en grande précarité, peut-être dans un état second. Mais honnêtement, est-ce que cela explique tout ? J’ai du mal à croire qu’on fracasse une crèche juste parce qu’on est « marginal ». Il y a quelque chose de plus profond, de plus rageur.
Et puis, soyons clairs : même si l’auteur est identifié rapidement, le geste aura marqué les esprits. On ne répare pas si facilement la confiance.
Un phénomène malheureusement répandu sur les marchés de Noël
On pourrait se dire que c’est un cas isolé. Malheureusement non. Chaque année, les marchés de Noël font l’objet de dizaines, voire de centaines de dégradations à travers la France.
- Guirlandes arrachées
- Chalets tagués ou forcés
- Décorations volées ou cassées
- Installations lumineuses sabotées
- Parfois même des incendies volontaires
À Amiens, on le reconnaît sans détour : ces actes sont « malheureusement courants ». Ce qui change cette fois, c’est la cible. Toucher à la crèche, c’est toucher à un symbole fort, surtout en cette période où les débats sur la laïcité et les traditions resurgissent chaque hiver.
Je me souviens encore des polémiques d’il y a quelques années sur la présence de crèches dans les mairies. On nous expliquait que c’était du prosélytisme. Et voilà qu’aujourd’hui, quand une crèche est installée dans un espace privé ou associatif, on la détruit. Cherchez l’erreur.
Pourquoi la crèche reste un symbole si sensible
Il faut se remettre dans le contexte. La crèche de Noël, ce n’est pas qu’une déco mignonne avec des santons provençaux. C’est la représentation de la Nativité, le cœur même de la fête chrétienne. Même pour les non-croyants, elle fait partie du patrimoine culturel français.
Quand on s’attaque à l’enfant Jésus, on ne casse pas simplement une statuette en plâtre. On s’en prend à une image d’innocence, de paix, de lumière au milieu de l’hiver. C’est presque un acte blasphématoire, qu’on soit croyant ou pas.
« Ce n’est pas du prosélytisme, c’est une tradition populaire qui rassemble tout le monde. »
Un habitant d’Amiens, révolté par l’acte
Et c’est peut-être ça qui dérange le plus : cette crèche n’avait rien d’ostentatoire. Elle était là depuis toujours, discrète, protégée, appréciée des familles qui viennent prendre des photos avec les enfants. Elle ne forçait personne à croire quoi que ce soit.
Et maintenant ? Réparer, renforcer, mais aussi réfléchir
Concrètement, la crèche va être restaurée. Les ateliers municipaux sont déjà à pied d’œuvre. Un nouveau plexiglas, plus solide, sera posé. Peut-être même une surveillance renforcée la nuit.
Mais au-delà des aspects matériels, cet événement pose une question de fond : jusqu’où va-t-on tolérer que des symboles qui rassemblent soient ainsi pris pour cible ? Parce que soyons honnêtes, on sent bien que ce genre d’acte n’est pas toujours « gratuit ». Il y a parfois une forme de haine ou de ressentiment derrière.
Je ne veux pas tomber dans le procès d’intention, mais quand on choisit spécifiquement l’enfant Jésus pour le décapiter, on envoie un message. Lequel ? C’est à la justice de le déterminer. Mais en attendant, ça laisse un goût amer.
Un Noël sous haute tension ?
Cet incident arrive dans un contexte où les marchés de Noël sont déjà sous forte protection à cause du risque terroriste. Des barrières, des vigiles, des patrouilles… Et maintenant il faut aussi se méfier des actes individuels, gratuits ou idéologiques.
On marche sur la tête.
Noël, c’est censé être la fête de la lumière, de l’enfance, du partage. Voir une crèche profanée comme ça, ça fait mal. Vraiment mal.
Alors oui, on va la réparer. Oui, elle reviendra illuminer le marché. Mais quelque chose est cassé aussi dans la sérénité avec laquelle on vivait ces moments auparavant. Et ça, aucune colle ne pourra le réparer complètement.
J’espère simplement que l’auteur sera retrouvé rapidement et que la justice fera son travail. Parce que si on laisse passer ce genre de choses sans réaction forte, on ouvre la porte à pire demain.
En attendant, si vous passez par Amiens ces prochains jours, allez voir la crèche quand elle sera de retour. Prenez une photo. Montrez qu’on est plus nombreux à vouloir protéger ces petites lumières dans la nuit qu’à les éteindre.
Parce que finalement, c’est peut-être ça le plus beau message de Noël : la lumière finit toujours par triompher des ténèbres. Même quand elles essaient de s’en prendre à un bébé en plâtre.
