Vous est-il déjà arrivé de slalomer entre les trottinettes électriques et les vélos en vous promenant dans une rue piétonne ? Dans l’Oise, ce ballet urbain, parfois chaotique, est au cœur d’un débat brûlant. Depuis l’été 2025, plusieurs villes du département, dont Beauvais et Compiègne, ont décidé de serrer la vis : trottinettes et vélos doivent désormais céder la place aux piétons dans les zones réservées. Une mesure applaudie par certains, ignorée par d’autres. Alors, que se passe-t-il vraiment dans ces rues où la mobilité douce rencontre la grogne des passants ?
Une Mesure pour la Sécurité, mais à Quel Prix ?
Dans les centres-villes de l’Oise, l’ambiance est souvent à la détente. Les rues piétonnes, bordées de boutiques et de cafés, invitent à la flânerie. Mais cette tranquillité a un prix : la cohabitation entre piétons, cyclistes et utilisateurs de trottinettes électriques n’est pas toujours fluide. Depuis le 1er juin à Compiègne et le 13 juillet à Beauvais, des arrêtés municipaux imposent aux usagers de descendre de leurs engins dans les zones piétonnes, entre 10h et 22h. Une décision motivée par un objectif clair : renforcer la sécurité urbaine.
Pourtant, sur le terrain, l’application de cette règle semble bancale. Les piétons se plaignent de slaloms dangereux, tandis que certains cyclistes et trottinettistes haussent les épaules, estimant que la mesure est exagérée. D’après mon expérience, ces tensions ne sont pas nouvelles dans les villes où la mobilité douce explose. Mais dans l’Oise, le sujet prend une tournure particulière, mêlant urbanisme, sécurité et comportements citoyens.
Pourquoi cette Interdiction dans l’Oise ?
La raison principale de cette nouvelle réglementation est limpide : protéger les piétons. Les zones piétonnes, conçues pour offrir un espace sécurisé aux promeneurs, familles et personnes âgées, sont parfois transformées en pistes improvisées pour vélos et trottinettes. Les accidents, bien que rares, alimentent les inquiétudes. Une chute, un choc, une collision évitée de justesse : ces incidents suffisent à créer un sentiment d’insécurité.
Les piétons doivent pouvoir marcher sans crainte d’être bousculés par un engin roulant à vive allure.
– Selon un élu local
À Beauvais, l’arrêté municipal précise que tout contrevenant s’expose à une amende pouvant atteindre 150 euros. À Compiègne, la règle est similaire, bien que les contrôles semblent moins fréquents. Mais au-delà des sanctions, c’est la question de la cohabitation qui se pose. Les villes cherchent à équilibrer l’essor des moyens de transport écologiques avec la tranquillité des espaces publics. Pas une mince affaire !
Les Piétons Applaudissent, mais les Usagers Grincent des Dents
Si vous vous promenez dans une rue piétonne de Beauvais un samedi après-midi, vous entendrez probablement des avis tranchés. Les piétons, eux, sont ravis. Une retraitée rencontrée récemment m’a confié : « Enfin, on peut marcher sans avoir peur de se faire renverser ! » Cette satisfaction est partagée par beaucoup, notamment les familles avec enfants ou les personnes à mobilité réduite, pour qui une trottinette filant à 20 km/h peut être un vrai danger.
Mais du côté des utilisateurs de trottinettes électriques et de vélos, le ton est différent. Certains estiment que la mesure est trop stricte. « Si je roule doucement, où est le problème ? » s’interroge un jeune habitant de Compiègne. D’autres pointent du doigt le manque d’infrastructures adaptées, comme des pistes cyclables en nombre suffisant. Sans alternatives claires, descendre de son vélo pour parcourir quelques mètres à pied peut sembler frustrant.
- Pour les piétons : Plus de sécurité, moins de stress dans les zones piétonnes.
- Pour les cyclistes : Une contrainte supplémentaire, surtout en l’absence de pistes dédiées.
- Pour les trottinettistes : Une règle perçue comme punitive, parfois ignorée.
Cette fracture d’opinions reflète un défi plus large : comment faire coexister des modes de déplacement différents dans des espaces urbains souvent exigus ?
Un Respect en Demi-Teinte
Alors, la règle est-elle respectée ? Pas vraiment, si l’on en croit les témoignages. Dans les rues piétonnes de Beauvais, il n’est pas rare de voir des trottinettes slalomer entre les passants, parfois à vive allure. À Compiègne, le constat est similaire : malgré les panneaux et les annonces, certains usagers continuent de rouler, arguant qu’ils « font attention ». Une attitude qui agace les piétons et met les autorités locales dans une position délicate.
Les contrôles, bien que prévus, restent rares. Les forces de l’ordre, déjà mobilisées sur d’autres fronts, peinent à sanctionner systématiquement les contrevenavatar
venants. Une amende de 150 euros peut sembler dissuasive, mais sans présence policière régulière, son effet reste limité. Les municipalités envisagent-elles de renforcer les contrôles ? Pour l’instant, rien n’est moins sûr.
Certains roulent comme si les règles ne s’appliquaient pas à eux. C’est frustrant pour tout le monde.
– Un commerçant local
Ce manque de respect des règles soulève une question : la sensibilisation est-elle suffisante ? Peut-être que des campagnes d’information, des marquages au sol ou des aménagements spécifiques pourraient aider à changer les comportements.
Un Défi Urbain Plus Large
Cette interdiction dans l’Oise n’est pas un cas isolé. Partout en France, les villes s’adaptent à l’essor des engins de déplacement personnel (EDP) comme les trottinettes électriques. Ces engins, pratiques et écologiques, ont transformé la mobilité urbaine, mais ils posent aussi des défis. À Paris, Lyon ou Bordeaux, les mêmes tensions émergent : vitesse excessive, stationnement anarchique, conflits avec les piétons. Dans l’Oise, le problème est amplifié par des centres-villes historiques, souvent étroits, où l’espace est précieux.
| Problème | Impact | Solution envisagée |
| Vitesse excessive | Risques de collisions | Réglementation et contrôles |
| Stationnement anarchique | Encombrement des trottoirs | Zones de parking dédiées |
| Manque d’infrastructures | Conflits d’usage | Création de pistes cyclables |
Ce tableau résume les enjeux. Mais au-delà des solutions techniques, c’est une question de culture citoyenne. Changer les mentalités prend du temps, et les villes de l’Oise ne font pas exception.
Vers une Cohabitation Apaisée ?
Alors, comment avancer ? J’ai remarqué que les villes qui réussissent à intégrer la mobilité douce sont celles qui investissent dans des infrastructures claires : pistes cyclables, signalétique visible, zones de stationnement pour trottinettes. Dans l’Oise, ces aménagements restent rares, ce qui alimente les frustrations. Une autre piste serait de mieux communiquer sur les règles. Des campagnes ludiques ou des animations dans les écoles pourraient sensibiliser les plus jeunes, souvent adeptes des trottinettes électriques.
Et si on allait plus loin ? Pourquoi ne pas imaginer des zones partagées, où vélos et trottinettes pourraient circuler à faible vitesse, avec des marquages clairs et des règles strictes ? Cela demanderait un effort collectif, mais pourrait apaiser les tensions. Après tout, l’objectif est commun : des villes plus agréables, plus sûres, et plus vertes.
Et Maintenant ?
Dans l’Oise, la bataille pour les zones piétonnes est loin d’être terminée. Les arrêtés de Beauvais et Compiègne marquent un premier pas, mais leur succès dépendra de l’adhésion des usagers et des moyens mis en œuvre pour les faire respecter. En attendant, les piétons continuent de rêver d’une flânerie paisible, tandis que les cyclistes et trottinettistes réclament des solutions adaptées. Une chose est sûre : dans ces rues pavées chargées d’histoire, l’avenir de la mobilité se joue dès maintenant.
Et vous, qu’en pensez-vous ? La règle est-elle trop stricte, ou au contraire nécessaire ? La réponse, comme souvent, se trouve peut-être dans un équilibre entre liberté et respect des autres. Une chose est sûre : dans l’Oise, le débat ne fait que commencer.
