Vous êtes-vous déjà retrouvé bloqué sur une petite route de campagne parce que l’eau montait plus vite que prévu ? Moi oui, et croyez-moi, on ne l’oublie jamais. Ce lundi 24 novembre 2025, trois départements du Sud-Ouest se réveillent sous une menace bien réelle : la Gironde, la Dordogne et la Corrèze viennent de basculer en vigilance orange pluie-inondation. Et quand les météorologues parlent de « cumuls importants », on sait que ce n’est pas juste pour remplir les journaux.
Alors oui, on a l’habitude des averses en automne. Mais là, on parle d’une autre dimension. Jusqu’à 70 millimètres en une seule journée sur des sols déjà gorgés d’eau depuis plusieurs semaines. C’est le genre de situation qui transforme un ruisseau tranquille en torrent furieux en quelques heures seulement.
Pourquoi cette alerte orange tombe précisément maintenant
Tout a commencé dans la nuit de dimanche à lundi. Une perturbation particulièrement active s’est installée sur le quart sud-ouest et refuse de bouger. Résultat ? Des pluies continues, parfois orageuses, qui s’accumulent sans discontinuer sur les mêmes zones. Les services météo ont d’ailleurs relevé entre 20 et 40 mm en seulement douze heures sur l’axe Gironde-Corrèze dans la nuit. Et ce n’est que le hors-d’œuvre.
Ce qui rend la situation sérieuse, c’est la combinaison de plusieurs facteurs. Les sols sont saturés après les épisodes pluvieux répétés de cet automne. Les cours d’eau, même les plus modestes, sont déjà haut. Ajoutez à cela un flux de sud-ouest qui ramène de l’air doux et humide en continu… et vous avez la recette parfaite pour des inondations rapides.
« Des cumuls de 50 à 60 mm, localement 70 mm ou un peu plus, sont prévus de manière assez étendue en 24 heures. »
Météorologues spécialisés
Les zones les plus exposées dans chaque département
En Gironde, c’est surtout le Libournais et le sud du département qui risquent de morfler. Les bassins de la Dordogne et de la Garonne aval sont sous surveillance renforcée. On se souvient tous des images de 2021 où certaines communes s’étaient retrouvées les pieds dans l’eau pendant plusieurs jours.
En Dordogne, le Périgord vert et le nord du département sont particulièrement vulnérables. Les vallées de l’Isle, de l’Auvézère et de la Dronne pourraient rapidement monter. Les habitants de Brantôme ou Ribérac savent de quoi je parle : quand ça monte, ça monte vite.
Enfin, en Corrèze, c’est tout le piémont du Massif central qui est concerné. Les reliefs accentuent les précipitations et les écoulements sont très rapides. Tulle, Brive et les environs du bassin de la Corrèze sont en première ligne.
- Gironde : Libournais, Entre-deux-Mers, sud Gironde
- Dordogne : Périgord vert, vallées de l’Isle et de la Vézère
- Corrèze : piémont du Massif central, bassin de la Corrèze
- Zonage commun : zones basses, proximité des cours d’eau, secteurs urbains mal drainés
Ce qui peut vraiment arriver (et ce n’est pas de la science-fiction)
J’ai discuté il y a deux ans avec un pompier de Dordogne qui m’avait raconté une intervention nocturne surréaliste : une famille coincée sur le toit de sa voiture, emportée par trente centimètres d’eau qui coulaient à 40 km/h. Trente centimètres, c’est rien. Et pourtant, ça suffit.
Aujourd’hui, les risques concrets sont :
- Débordements de petits cours d’eau et ruissellement urbain violent
- Routes coupées, parfois pendant plusieurs heures
- Coupures d’électricité localisées (lignes arrachées ou transformateurs inondés)
- Glissements de terrain sur les coteaux saturés
- Inondations de caves et rez-de-chaussée dans les zones les plus basses
Et franchement, le plus inquiétant, c’est la rapidité. On parle parfois de montées de 2 à 3 mètres en moins de deux heures sur certains cours d’eau.
Comment se préparer quand on habite dans ces départements
Je vais être cash : mieux vaut cinq minutes de trop que cinq minutes de retard.
Voici ce que je fais personnellement (et ce que je recommande) quand une alerte orange tombe chez moi :
- Je charge mon téléphone et une batterie externe à 100 %
- Je prépare un sac avec papiers, médocs, lampe torche, eau et un peu de nourriture
- Je dégage tout ce qui traîne dans la cour (les objets deviennent des projectiles)
- Je surveille le niveau du ruisseau le plus proche (même à 500 m, ça peut monter vite)
- J’évite absolument de prendre la voiture après 18 h si je ne suis pas obligé
Et surtout, je ne joue pas au héros. Trente centimètres d’eau suffisent à emporter une voiture. C’est physique, pas une question de 4×4 ou de courage.
L’évolution dans les prochaines heures
L’accalmie est prévue en seconde partie de nuit de lundi à mardi. Les pluies vont progressivement se décaler vers le Languedoc et la Provence. Mais attention : même si la pluie s’arrête, les réactions des cours d’eau peuvent être décalées de plusieurs heures. C’est souvent le lendemain matin qu’on découvre l’ampleur réelle.
Les services de l’État sont déjà mobilisés. Les pompiers renforcent les équipes, les mairies ouvrent des gymnases en prévision, et les agents des routes sillonnent le terrain pour signaler les points noirs.
Et si on remettait ça dans un contexte plus large ?
Ce qui me frappe, c’est qu’on a l’impression que ces épisodes deviennent presque la norme. Il y a dix ans, une vigilance orange en novembre, c’était exceptionnel. Aujourd’hui, on commence à s’y habituer… et c’est peut-être ça le plus inquiétant.
Les scientifiques le disent depuis longtemps : avec le réchauffement, l’atmosphère contient plus d’humidité. Résultat ? Quand ça lâche, ça lâche plus fort. Les épisodes méditerranéens qui remontent, les perturbations qui stagnent… tout ça, on le vit de plus en plus souvent dans le Sud-Ouest.
Mais il y a aussi du positif : on est mieux préparés. Les systèmes d’alerte fonctionnent, les plans communaux de sauvegarde sont rodés, et surtout, les habitants commencent à intégrer que la météo, ce n’est plus une blague.
En attendant, ce lundi, on reste prudents. On limite les déplacements, on surveille les enfants, on évite les sous-sols et on garde un œil sur les personnes âgées ou isolées du quartier.
Parce qu’au final, une inondation, ce n’est pas seulement de l’eau. C’est du stress, des dégâts, parfois des vies bouleversées. Et ça, ça mérite qu’on prenne cinq minutes pour se préparer sérieusement.
Prenez soin de vous et de vos proches. Et si vous êtes dans les trois départements concernés… bon courage, on est nombreux à penser à vous.
(Article mis à jour à 8h30 avec les dernières informations disponibles. La situation évolue rapidement, restez connectés aux sources officielles.)
