Imaginez un gamin de Stockholm, courant après un ballon sur un terrain poussiéreux, rêvant de faire trembler les filets comme son idole, Zlatan Ibrahimovic. Aujourd’hui, à 27 ans, ce gamin est devenu Viktor Gyökeres, meilleur buteur européen avec 63 buts en une saison, une machine à marquer qui s’est imposée comme l’une des sensations du football mondial. Comment un joueur, encore méconnu il y a quelques années, a-t-il pu grimper aussi vite au sommet ? Son histoire, c’est celle d’un instinct retrouvé, d’une résilience à toute épreuve et d’une obsession pour le but. Accrochez-vous, on plonge dans le parcours d’un phénomène.
De l’Ombre à la Lumière : L’Ascension de Gyökeres
Quand on parle de prodiges du foot, on pense souvent à des gamins repérés à 15 ans, propulsés sous les feux des projecteurs avant même de savoir conduire. Viktor Gyökeres, lui, a suivi une trajectoire bien différente. À 25 ans, il évoluait encore dans l’anonymat relatif, loin des radars des grands clubs. Alors, comment expliquer cette éclosion tardive ? La réponse tient en un mot : instinct. “J’ai arrêté de trop réfléchir sur le terrain”, confie-t-il dans une interview récente. Ce retour à un jeu spontané, presque enfantin, a libéré son potentiel et transformé ce Suédois discret en un prédateur des surfaces.
Recommencer à jouer comme un enfant, sans se prendre la tête, ça a tout changé pour moi.
– Un attaquant suédois en pleine ascension
Son parcours n’a rien d’un conte de fées. Élevé à Stockholm, Gyökeres a grandi avec un ballon au pied, dans une école de foot où il passait ses récréations à dribbler ses camarades. Mais contrairement aux futures stars biberonnées par les académies prestigieuses, il a choisi de rester fidèle à son petit club de quartier, l’IFK Aspudden-Tellus, jusqu’à ses 15 ans. Pourquoi ? Parce que là-bas, il était le patron, celui qui devait faire la différence à chaque match. Cette responsabilité précoce a forgé son caractère et son style : direct, instinctif, chirurgical.
Un Début de Carrière Semé d’Embûches
À 19 ans, Gyökeres tente l’aventure à l’étranger en signant à Brighton, en Premier League. Un rêve pour beaucoup, mais pour lui, c’est le début d’une période compliquée. En trois ans et demi, il n’a jamais foulé les pelouses de la Premier League, enchaînant les prêts en Allemagne (Sankt Pauli) et en Championship anglaise (Swansea, Coventry). “Je n’étais pas dans le bon environnement”, admet-il aujourd’hui avec une pointe de recul. Ces années de galère, loin de le briser, l’ont construit. Elles lui ont appris à accepter les échecs, à ne pas dramatiser les périodes sans but.
J’ai toujours trouvé fascinant comment certains joueurs transforment leurs échecs en carburant. Gyökeres, lui, a su tirer des leçons de chaque prêt, de chaque match où il n’était pas à la hauteur. Ces moments où il “se parasitait l’esprit” lui ont enseigné une chose essentielle : dans le foot, la simplicité est une arme. Moins penser, plus agir. C’est cette philosophie qui l’a ramené au sommet.
Le Déclic à Coventry : La Confiance comme Moteur
L’été 2021 marque un tournant. En signant définitivement à Coventry City, en Championship, Gyökeres trouve enfin un club qui croit en lui. “Je ressentais les choses différemment”, explique-t-il. Cette stabilité, couplée à la confiance de son entraîneur, Mark Robins, lui permet de retrouver son instinct de buteur. Résultat ? Il enchaîne les buts, saison après saison, jusqu’à devenir une sensation en deuxième division anglaise.
Pour un attaquant, la confiance, c’est tout. Quand elle est là, tout devient naturel.
– Un buteur suédois en pleine lumière
Ce n’est pas seulement une question de mental. À Coventry, Gyökeres peaufine son jeu, apprend à lire les défenses, à anticiper les mouvements. Son entraîneur, ancien attaquant lui-même, lui prodigue des conseils précieux pour aiguiser son efficacité. Et puis, il y a ce détail qui fait sourire : son ambidextrie. “Je ne suis pas comme Dembélé, je suis droitier !” rigole-t-il. Mais il avoue travailler son pied gauche pour surprendre dans la surface. Résultat : un joueur complet, capable de marquer dans n’importe quelle position.
Le Sporting Portugal : L’Explosion d’un Talent
En 2023, Gyökeres franchit un nouveau palier en rejoignant le Sporting Portugal. Sous la houlette de Ruben Amorim, coach visionnaire, il devient une machine à buts. En deux saisons, il affiche des stats stratosphériques : 109 buts et 31 passes décisives en 114 matchs, club et sélection confondus. Des chiffres qui donnent le vertige et qui le placent parmi l’élite mondiale. Mais ce qui impressionne encore plus, c’est sa régularité. “Je savais que j’en étais capable”, confie-t-il, sans une once d’arrogance.
Le Sporting, avec son style de jeu offensif, a été le tremplin idéal. Amorim, qui a quitté le club pour Manchester United en novembre 2024, a su exploiter les qualités de Gyökeres : sa puissance, sa vitesse, son sens du but. Ensemble, ils ont remporté deux championnats consécutifs, une première pour le club en 71 ans, et une Coupe du Portugal. Ces trophées, Gyökeres les savoure, mais il garde la tête froide. “On a créé des souvenirs extraordinaires”, dit-il, les yeux brillants.
La Célébration Masquée : Une Signature Mondiale
Si Gyökeres est devenu une star, c’est aussi grâce à sa célébration iconique : les doigts entremêlés devant la bouche, mimant un masque. Inspirée, peut-être, du personnage de Bane dans Batman, elle est devenue virale. “Mes amis m’ont dit de trouver ma signature”, raconte-t-il. Et quelle signature ! Même des adversaires, comme le défenseur d’Arsenal Gabriel, l’ont imitée pour le chambrer. “Je trouve ça drôle”, lâche Gyökeres avec un sourire malicieux.
- Origine : Imaginée pendant des vacances en 2022, après la non-qualification de la Suède pour le Mondial.
- Impact : Reprise par les fans et même des adversaires, elle est devenue un phénomène.
- Secret : Gyökeres garde le mystère sur son inspiration, préférant “laisser parler l’impact”.
Cette célébration, c’est plus qu’un geste. Elle symbolise son émergence, son passage de l’ombre à la lumière. “Avant, personne ne me regardait. Les buts attirent les projecteurs”, admet-il. Et des projecteurs, il en a à revendre aujourd’hui, même s’il avoue que signer “trop d’autographes” peut parfois peser.
Ligue des Champions : Le Grand Saut
2024 marque l’entrée de Gyökeres dans une autre dimension : la Ligue des champions. Dès son premier match contre Lille, il ouvre le score et découvre un niveau qu’il n’avait jamais connu. “C’était plus intense que tout ce que j’avais vu”, confie-t-il. Son triplé face à Manchester City (4-1) reste un moment gravé dans les mémoires. Affronter des cadors comme Bernardo Silva ou William Saliba l’a galvanisé. “C’est une chance de jouer contre ces mecs”, dit-il, admiratif mais confiant.
| Compétition | Performance clé | Adversaire |
| Ligue des champions | Triplé historique | Manchester City |
| Championnat Portugal | 97 buts en 2 saisons | Divers clubs |
| Sélection suédoise | 15 buts en 26 matchs | Équipes internationales |
Pourtant, certains minimisent ses exploits, pointant du doigt le “niveau” du championnat portugais. Une critique qui agace, mais que Gyökeres balaie d’un revers de main. “Je sais ce que j’ai accompli, et je m’en fous des opinions”, lâche-t-il. Difficile de lui donner tort quand on voit ses stats et son impact face aux meilleures équipes d’Europe.
Un Avenir en Premier League ?
Avec un tel talent, les rumeurs de transfert vont bon train. Arsenal, Manchester United, Chelsea… Les cadors de la Premier League le suivent de près. Pour Gyökeres, revenir en Angleterre serait une revanche après son passage manqué à Brighton. “Ce serait une belle opportunité”, admet-il, sans s’étendre. Son calme face aux spéculations force le respect. À 27 ans, il sait que son avenir dépendra d’un club qui “le veut vraiment”.
Ce qui frappe, c’est sa sérénité. Même avec la célébrité, il reste ancré. “Je joue au golf, je vais à la plage, je passe du temps avec mes proches”, confie-t-il. Lisbonne, où il vit près de l’océan, est devenue son havre de paix. Mais ne vous y trompez pas : sur le terrain, il est un cyborg, un surnom qu’il préfère à celui de “tracteur”. “Sérieusement, qui a inventé ça ?” rigole-t-il.
Gyökeres et la Suède : Un Duo Explosif avec Isak
En sélection, Gyökeres forme un duo redoutable avec Alexander Isak, l’attaquant de Newcastle. “On s’aide mutuellement, c’est tellement simple de jouer avec lui”, explique-t-il. Ensemble, ils portent les espoirs d’une Suède absente des derniers grands tournois. Leur objectif ? Qualifier la sélection pour la Coupe du monde 2026. Avec 15 buts en 26 sélections, Gyökeres est déjà un pilier.
Avec Isak, on se complète. Parfois je marque, parfois il m’offre la passe. C’est génial.
– Un leader de la sélection suédoise
Ce duo pourrait-il ramener la Suède au sommet ? C’est une question qui excite les fans. Pour Gyökeres, l’ambition est claire : “Aller le plus loin possible avec la Suède et gagner la Ligue des champions.” Des rêves de gamin, toujours intacts.
À la Table des Grands
Quand on lui demande où il se situe parmi les meilleurs attaquants du monde – Harry Kane, Robert Lewandowski, Erling Haaland –, Gyökeres ne tremble pas. “Je suis à leur table, c’est certain”, affirme-t-il. Une déclaration audacieuse, mais étayée par ses performances. Avec 63 buts en une saison, il rivalise avec les plus grands. Pourtant, il reste lucide : “Ils ont prouvé plus que moi. Je dois montrer que je peux tenir ce rythme.”
- Comparaison avec les cadors : Ses stats rivalisent, mais sa longévité reste à prouver.
- Objectif personnel : Continuer à repousser ses limites, saison après saison.
- Vision d’avenir : “Vous n’avez pas encore vu le meilleur Gyökeres.”
Ce qui rend Gyökeres si fascinant, c’est cette combinaison de confiance et d’humilité. Il sait d’où il vient – un gamin de Stockholm qui jouait sur des terrains sablonneux – et où il veut aller. Son parcours, atypique, est une leçon : dans le foot, comme dans la vie, il ne faut jamais cesser de croire en ses rêves, même quand le chemin est semé d’embûches.
Pourquoi Gyökeres Fascine-t-il Autant ?
Si je devais résumer Viktor Gyökeres en une phrase, ce serait celle-ci : il incarne l’idée qu’un joueur peut surgir de nulle part et tout renverser. Son histoire, c’est celle d’un mec qui n’a jamais lâché, qui a transformé chaque échec en tremplin. À 27 ans, il n’est pas au bout de ses surprises. “Vous n’avez pas encore vu le meilleur Gyökeres”, promet-il. Et franchement, j’ai hâte de voir la suite.
Alors, où sera-t-il l’an prochain ? Dans un cador de Premier League ? Toujours au Sporting ? Une chose est sûre : où qu’il aille, il continuera à faire trembler les filets. Et à porter son masque, ce geste qui a conquis le monde du foot. Parce que Gyökeres, c’est plus qu’un buteur. C’est une histoire, une énergie, un phénomène.
