Imaginez un champion du monde de triathlon, pédalant sous un soleil de plomb, courant un marathon après des heures d’effort, et pourtant, entre deux entraînements, il savoure un espresso dans son propre café parisien. C’est l’histoire de Vincent Luis, double champion du monde de triathlon, qui s’apprête à relever un défi inédit : son premier triathlon longue distance au mythique Challenge Roth. Mais au-delà de la course, ce qui fascine, c’est son parcours, ses passions et ses ambitions pour l’après-carrière. Alors, comment un athlète de haut niveau jongle-t-il entre sport, business et rêves de reconversion ? Plongeons dans son univers.
Un Nouveau Défi : Le Triathlon Longue Distance
À 36 ans, Vincent Luis n’est pas un novice dans le monde du triathlon. Double champion du monde en 2019 et 2020, il a dominé les formats courts, ces courses explosives où chaque seconde compte. Mais cette fois, il change de terrain de jeu. Le Challenge Roth, avec ses 3,8 km de natation, 180 km de vélo et un marathon de 42,2 km, représente un défi d’endurance colossal. Pourquoi ce virage ? « J’ai toujours voulu tester le long », confie-t-il dans une récente interview. « C’est un rêve, une manière de repousser mes limites. »
Ce n’est pas juste une question de distance. Le passage au format longue distance demande une transformation complète de l’approche. Fini les sprints effrénés et les transitions ultra-rapides. Ici, il s’agit de gérer son énergie sur des heures, de maîtriser un vélo de contre-la-montre et de courir un marathon après des efforts intenses. Pour Vincent, c’est un apprentissage. « Les premières courses sur le circuit T100 m’ont montré mes lacunes, surtout à vélo », explique-t-il. À Singapour, la chaleur l’a mis à rude épreuve. À San Francisco, le courant en natation a bouleversé ses plans. Pourtant, il reste optimiste : « J’ai encore du temps avant la finale en décembre. »
« J’ai toujours voulu faire du long. Le samedi, quand je vois 2h30 de course à pied, je suis excité comme un gamin. »
– Vincent Luis, triathlète
Une Révolution Dans L’Entraînement
Pour relever ce défi, Vincent a bouleversé son quotidien. Avant, il enchaînait six séances de natation par semaine, nagéant jusqu’à 30 km. Aujourd’hui, il a réduit à quatre séances, soit 15 à 20 km. En revanche, le vélo prend une place centrale. « Je fais 500 km par semaine maintenant, contre 250 à 300 avant », détaille-t-il. La course à pied ? Toujours aussi intense, avec 90 à 100 km hebdomadaires, mais les séances sont différentes. Exit les fractionnés à haute intensité qui laissent les jambes en feu. Place à des sorties longues, parfois après six heures de vélo.
Ce changement n’est pas seulement physique. Mentalement, c’est une libération. « Les allures sont plus cool, tu stresses moins avant une séance », avoue-t-il. Moins de douleurs musculaires, moins de pression. C’est presque comme si Vincent redécouvrait le plaisir de s’entraîner. Mais ne vous y trompez pas : 30 heures d’entraînement par semaine, c’est toujours un rythme de titan. Et pourtant, il trouve l’énergie pour autre chose. Un café, par exemple.
La Chance Café : Une Passion Pour Le Café
Si vous passez dans le XVIIIe arrondissement de Paris, au 16 rue Ferdinand Flocon, vous tomberez peut-être sur La Chance Café. Ce n’est pas juste un coffee shop. C’est le bébé de Vincent Luis, un projet qu’il a monté avec trois amis. « Je suis un fou de café », rigole-t-il. Pas le genre à avaler un expresso insipide en courant. Non, Vincent parle de grains torréfiés, de flat white, de filtres savamment préparés. Avec un champion du monde de torréfaction à ses côtés, il peaufine une recette maison qui pourrait devenir la signature du lieu.
Ce café, c’est plus qu’un business. C’est un lieu de vie. « Je veux que les gens se sentent bien, qu’ils viennent d’univers différents et se croisent », explique-t-il. Pas de trifonctions accrochées au mur, pas de culte de la personnalité. Juste un espace cosy pour travailler, manger ou assister à des événements. Vincent délègue beaucoup – il est avant tout athlète – mais il s’investit dans l’âme du projet. D’ailleurs, ouvrir un café à Paris, pour un gamin de Vesoul, c’est une petite victoire personnelle.
- Un espace pour travailler ou se détendre avec un flat white.
- Des soirées événementielles pour des marques ou des passionnés.
- Une fenêtre take-away pour les pressés.
- Des grains sélectionnés avec soin, en collaboration avec un expert.
Reconversion : Un Avenir Au Service Des Athlètes
À 36 ans, Vincent sait que la fin de sa carrière approche. La trifonction finira bien au placard un jour. Mais ce n’est pas une fatalité. « J’ai eu des propositions de fédérations étrangères, mais je veux bosser pour les athlètes français », affirme-t-il. Son idée ? Devenir une sorte de super-assistant pour les équipes de France. Laver les combinaisons, porter les sacs, acheter des bouteilles d’eau : des tâches ingrates mais essentielles pour permettre aux athlètes de se concentrer sur la performance.
J’ai toujours trouvé ça fascinant, cette humilité. Vincent ne veut pas être le coach star ou le consultant en costard. Il veut être celui qui fait la différence dans l’ombre, celui qui enlève 1 % de stress à un athlète avant une course. « Si ça aide l’équipe à gagner, je suis content », dit-il. Cette vision, inspirée des équipes britanniques, pourrait révolutionner le soutien aux triathlètes français. Et franchement, qui mieux qu’un double champion du monde pour comprendre ce dont les athlètes ont besoin ?
« Si je peux enlever 1 % de stress à un athlète, je signe tout de suite. »
– Vincent Luis, sur son projet de reconversion
Challenge Roth : Un Retour Aux Sources
Revenons à Roth. Ce n’est pas juste une course pour Vincent. C’est un symbole. Il y a vingt ans, il y accompagnait son père pour son premier triathlon longue distance. À 15 ans, il découvrait le monde du triathlon, achetant même sa première valise vélo au village expo. « J’ai toujours dit que mon premier longue distance serait à Roth », confie-t-il. Malgré une légère tension au mollet ces derniers jours, il est confiant. « La distance, je l’ai dans les jambes. »
Ce retour à Roth, c’est une boucle qui se ferme. Mais c’est aussi le début d’une nouvelle aventure. Vincent ne compte pas enchaîner les longues distances pendant des décennies. « Peut-être un an et demi, deux ans max », estime-t-il. Il veut que ça marche, que ce premier défi soit une réussite. Et avec son expérience, sa détermination et ce petit grain de folie qui le pousse à ouvrir un café en parallèle, on a envie de parier sur lui.
| Épreuve | Distance | Spécificité |
| Natation | 3,8 km | Eau libre, gestion de l’endurance |
| Vélo | 180 km | Vélo de chrono, position aérodynamique |
| Course à pied | 42,2 km | Marathon après efforts prolongés |
Un Équilibre Entre Passion Et Performance
Ce qui rend Vincent Luis si inspirant, c’est sa capacité à vivre plusieurs vies à la fois. Champion du monde, entrepreneur, futur assistant d’athlètes : il ne s’enferme pas dans une seule case. Son café, c’est un espace où il peut être lui-même, loin des chronos et des podiums. Son entraînement, même s’il est exigeant, lui apporte une forme de sérénité qu’il n’avait pas sur les formats courts. Et son projet de reconversion montre une humilité rare chez un athlète de son calibre.
Alors, que faut-il retenir de cette transition ? Peut-être que le sport de haut niveau, c’est aussi savoir se réinventer. Vincent Luis ne se contente pas de courir après des médailles. Il construit un avenir, pour lui et pour les autres. Et si son premier Challenge Roth est à la hauteur de ses ambitions, on n’a pas fini d’entendre parler de lui.
Et vous, que pensez-vous de cette nouvelle aventure ? Un champion peut-il briller sur un format aussi différent tout en lançant un café et en planifiant sa reconversion ? Vincent Luis semble prêt à relever tous ces défis. Dimanche, à Roth, il écrira une nouvelle page de son histoire. Et quelque chose me dit qu’elle sera passionnante.
