Franchement, quand j’ai lu les mots de Blaise Matuidi, j’ai d’abord souri. Et puis j’ai repensé au triplé de Vitinha contre Tottenham et là… j’ai arrêté de sourire. Parce que ça commence à faire beaucoup de signes qui ne trompent pas.
Un ancien champion du monde, qui a joué avec Verratti et Motta, qui connaît le très haut niveau par cœur, qui dit sans trembler qu’un gamin de 25 ans peut aller chercher le Ballon d’Or « à la manière d’un Modric ». Ce n’est plus une déclaration gentille. C’est une bombe.
Vitinha, l’ascension qu’on n’a presque pas vu venir
Il y a encore deux ans, on parlait de lui comme d’un bon milieu relayeur, propre, sérieux, mais pas forcément comme le futur patron du PSG. Et puis Luis Enrique est arrivé. Et tout a changé.
Le Portugais s’est mis à toucher 100 ballons par match, à orienter le jeu comme un métronome, à se projeter, à frapper de loin, à marquer. Mercredi soir, triplé. Pas un doublé chanceux. Un triplé. Pour un milieu de terrain. Dans un match de Ligue des champions. Face à Tottenham. Excusez du peu.
Ce que Matuidi voit que beaucoup ne voient pas encore
Blaise Matuidi ne s’est pas contenté de dire « il est fort ». Il a été précis, chirurgical même.
« Il sait tout faire. Intelligence de jeu, prise d’information ultra-rapide, justesse dans la dernière passe, et maintenant cette diversité dans les frappes. Il a une palette très large. »
Blaise Matuidi
Et là, on touche le cœur du sujet. Ce n’est pas seulement qu’il est bon. C’est qu’il coche toutes les cases du milieu complet moderne. Pas juste un 6 défensif, pas juste un 8 créatif, pas juste un 10 fantaisiste. Il est tout ça à la fois.
- Il récupère haut comme un Kanté des grands soirs
- Il oriente comme un Xavi
- Il accélère comme un Iniesta
- Et maintenant il finit comme un Lampard
Quand tu alignes ça à 25 ans, tu commences à comprendre pourquoi Matuidi sort la comparaison Modric sans rougir.
Modric, le seul précédent qui tient la route
Depuis que le Ballon d’Or existe, un seul milieu pur l’a remporté au XXIe siècle : Luka Modric en 2018. Et devinez quoi ? Il avait 33 ans, une Coupe du monde légendaire dans les jambes et un Real Madrid champion d’Europe.
Vitinha a 25 ans. Il n’a pas encore la Coupe du monde (même si le Portugal peut rêver pour 2026). Mais il a déjà un PSG qui domine l’Europe cette saison et une influence qui grandit match après match.
Et surtout, il a ce truc indéfinissable que Modric avait : il rend tout le monde autour de lui meilleur. Regardez les passes décisives, les espaces qu’il crée, les transitions qu’il lance. C’est du très haut niveau.
Verratti, Motta… et maintenant Vitinha ?
On a beaucoup parlé de filiation avec Marco Verratti. La taille, la qualité de passe courte, la capacité à ressortir proprement sous pression. Il y a du vrai. Mais Matuidi a raison de nuancer.
« Marco n’était pas naturellement attiré par le but. Vitinha, lui, a besoin d’être en mouvement, de se rapprocher des attaquants. »
Et là, on touche quelque chose d’intéressant. Vitinha n’est pas un clone. Il est une évolution. Plus mobile que Verratti, plus vertical que Motta, plus décisif que les deux dans la surface adverse.
Dans l’histoire du PSG, on a eu des milieux exceptionnels. Mais aucun n’a encore combiné cette intelligence, cette activité et cette finition. Aucun.
Le meilleur milieu du monde ? Vraiment ?
Matuidi a lâché la phrase : « C’est peut-être le meilleur milieu au monde aujourd’hui. » On a tous souri. Et puis on a regardé les stats.
En 2025, Vitinha est dans le top 3 européen pour :
- Passes progressives par 90 minutes
- Duels gagnés au milieu
- Tirs cadrés depuis l’extérieur de la surface
- Expected Goals + Expected Assists combinés pour un milieu
Derrière lui ? Rodri, Bellingham, Pedri, Gündogan, Valverde. Des monstres. Mais aucun ne domine autant de registres en même temps.
Rodri est peut-être plus solide défensivement. Bellingham plus explosif. Mais personne n’a cette complétude folle. Personne.
Et le Ballon d’Or dans tout ça ?
Soyons honnêtes : aujourd’hui, en novembre 2025, Vitinha n’est pas dans le top 10 des favoris. Mbappé, Haaland, Vinicius, Yamal, Bellingham trustent les premières places.
Mais le football va vite. Très vite.
Si le PSG va au bout en Ligue des champions cette saison, si Vitinha continue à empiler les performances de ce niveau, si le Portugal fait un gros tournoi en 2026… pourquoi pas ?
Modric l’a fait après une finale de Coupe du monde et une victoire en C1. Vitinha peut suivre une trajectoire similaire. Il a le talent. Il a l’âge. Il a le club.
Ce qui peut encore le freiner (et ce qui peut l’envoyer au sommet)
| Facteurs positifs | Facteurs limitants |
| Âge idéal (25 ans) | Concurrence féroce (Mbappé dans son équipe) |
| Progression exponentielle | Visibilité moindre qu’un attaquant |
| PSG favori en C1 | Portugal pas encore au niveau 2016 |
| Influence totale sur le jeu | Besoin d’un collectif au top |
Mais regardez Modric en 2018. Personne ne le voyait venir non plus. Et pourtant.
Conclusion : et si c’était le début de quelque chose d’historique ?
J’ai commencé cet article en souriant. Je le termine avec une conviction : on est peut-être en train d’assister à l’émergence du prochain grand milieu de l’histoire du football.
Vitinha ne parle pas beaucoup. Il ne fait pas de stories Instagram après chaque match. Il ne court pas après les caméras.
Mais sur le terrain ? Il fait un bruit assourdissant.
Et si Blaise Matuidi, qui a tout vu, tout gagné, avait tout simplement raison ?
Et si, dans quelques années, on se disait : « On l’avait vu venir dès novembre 2025 » ?
Le football nous a appris une chose : quand un joueur commence à cocher toutes les cases à 25 ans, il ne s’arrête généralement pas là.
Alors oui, le Ballon d’Or semble encore loin.
Mais il n’a jamais semblé aussi proche pour un milieu de terrain.
Et ça, franchement, ça fait rêver.
