Il y a des soirs où le foot vous colle une claque et vous rappelle pourquoi on aime ce sport. Mercredi, face à Tottenham, Vitinha a planté un triplé aussi propre qu’inattendu et, du jour au lendemain, tout le monde se pose la même question : et si on était en train de regarder l’ascension du prochain grand maître du milieu de terrain ?
À 25 ans à peine, le gamin de Santo Tirso est passé de « bon espoir portugais » à patron incontesté du PSG et de la Seleção. Et quand trois monstres sacrés comme Costinha, Rui Barros et Sami Khedira se mettent à parler de lui avec des étoiles dans les yeux, on tend l’oreille.
Vitinha, le cerveau qui a tout changé
Ce qui frappe en premier chez Vitinha, ce n’est même pas ses frappes de balle (même si, bon sang, elles sont chirurgicales). Non, c’est la sensation qu’il lit le match deux secondes avant tout le monde. Costinha, l’ancien pitbull de Porto et Monaco, le dit sans filtre :
« Sa plus grande qualité, c’est son cerveau. Il sait toujours ce que le jeu demande. »
Costinha
Le cerveau, oui. Mais un cerveau qui a appris à courir plus vite, à frapper plus fort et à finir les actions. Parce que le Vitinha version 2025 n’est plus le gentil relayeur discret arrivé de Porto en 2022. C’est un joueur qui pèse sur les défenses, qui fait basculer les rapports de force à lui tout seul.
Costinha : « Il est dans le top 5 mondial, personne au-dessus »
L’ancien champion d’Europe 2004 avec Porto n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, Vitinha boxe aujourd’hui dans la même catégorie que Pedri, Bellingham, Barella ou Rodri. Et il ajoute, presque solennel :
« À chaque fois qu’il a eu une difficulté, il l’a surmontée grâce à son intelligence. Il peut devenir le meilleur milieu de l’histoire du Portugal dans sa génération. »
Quand on sait le respect que Costinha voue à Deco, Rui Costa ou Maniche, ça calme. Et pourtant, il le dit : dans la génération actuelle, Vitinha est au-dessus.
Rui Barros le compare à Deco… et va plus loin
Rui Barros, lui, a vu naître Vitinha à la Dragon. Il se souvient du gosse technique, déjà au-dessus du lot, mais personne n’imaginait qu’il exploserait à ce point.
« Il ressemble beaucoup à Deco. Même qualité technique, même faculté à voir des passes que les autres ne voient pas. Mais Vitinha a une activité permanente, une condition physique monstrueuse. »
Rui Barros
Et là où Barros surprend, c’est quand il parle de Ballon d’Or. Pas « peut-être un jour ». Non : « Il a la dimension d’un futur Ballon d’Or, c’est indiscutable. » Rien que ça.
Parce que Vitinha joue tous les matchs, rend presque toujours une copie propre, et quand il est en feu… eh bien, on a vu contre Tottenham ce que ça donne.
Khedira : « Je ne lui vois aucun défaut »
De l’autre côté du Rhin, Sami Khedira suit le PSG avec attention. L’ancien champion du monde 2014 est formel :
« En 2025, il a pris une nouvelle dimension. Il est le métronome, le régulateur. Complètement fiable sur ses frappes, percutant dans les duels. Franchement, je ne lui vois aucun défaut. »
Sami Khedira
Khedira insiste aussi sur le trio qu’il forme avec João Neves et Fabian Ruiz : « Un entrejeu de classe mondiale ». Et quand un mec qui a joué avec Kroos, Modric et Xabi Alonso te dit ça, tu écoutes religieusement.
Le triplé contre Tottenham, pas un accident
Revenons deux minutes sur cette soirée. Trois buts, tous magnifiques :
- Une frappe enroulée de loin qui fait trembler la lucarne
- Un tir bas précis après un une-deux supersonique
- Une reprise clinique sur un centre tendu
Ce n’est pas de la chance. C’est la conséquence directe de son évolution : il arrive plus souvent dans la surface, il tente plus, et surtout, il convertit. Cette saison, il tourne déjà à des stats de milieu offensif tout en gardant son volume défensif XXL.
Franchement, combien de milieux au monde peuvent prétendre faire ça aujourd’hui ?
Et maintenant ? Ballon d’Or, Coupe du Monde… le ciel ?
Costinha l’espère : que Vitinha amène le Portugal sur le toit du monde en 2026. Avec Bernardo Silva, Bruno Fernandes, Ronaldo (tant qu’il est là) et la nouvelle génération Neves-Palhinha-Vitinha, pourquoi pas ?
Au PSG, il est déjà le patron technique. Si le club va au bout de la Ligue des Champions cette saison (et ils en prennent le chemin), son nom reviendra forcément dans les conversations pour le Ballon d’Or 2026.
Parce que oui, un milieu peut gagner le Ballon d’Or. Regardez Modric en 2018. Vitinha a le profil parfait : leadership, stats, palmarès en construction, et surtout cette capacité rare à rendre toute son équipe plus forte.
Alors, meilleur milieu du monde en 2025 ? Peut-être pas encore officiellement. Mais quand trois légendes te mettent déjà dans la conversation sans hésiter, c’est que tu n’es clairement plus un espoir.
Tu es devenu une réalité. Et franchement, ça fait plaisir à voir.
Vitinha, merci de nous rappeler que le foot portugais a encore de très beaux jours devant lui.
