Vous est-il déjà arrivé de regarder un match de NBA et de retenir votre souffle pendant plusieurs secondes ? Moi oui, et c’était hier soir. Quand j’ai vu Zaccharie Risacher s’envoler pour un dunk qui semblait parfait et, l’instant d’après, se retrouver projeté violemment sur le dos, j’ai eu l’impression que le temps s’était arrêté dans la salle de Phoenix.
À seulement 20 ans, le gamin d’Atlanta venait pourtant de livrer une prestation énorme. 15 points, 3 rebonds, 4 passes, 2 interceptions… Le genre de ligne de stats qui fait dire qu’on tient peut-être le prochain grand ailier français. Et puis ce contre-attaque fulgurante, ce ballon récupéré, cette accélération… Tout était réuni pour un highlight qui allait tourner en boucle. Sauf que le basket, parfois, vous rappelle brutalement qu’il reste un sport de géants où la moindre erreur se paie cash.
Une action qui résume toute la brutalité du très haut niveau
Reprenons lentement. Il reste un peu plus de sept minutes dans le dernier quart-temps. Atlanta est devant de justesse, l’ambiance est électrique. Risacher intercepte, part comme une fusée, dépasse tout le monde. Il arrive lancé sous le cercle, saute… et là, catastrophe. Le ballon touche le cercle mais il n’arrive pas à s’accrocher comme il le voulait. Résultat : une chute de plus de trois mètres, presque à la verticale, réception directe sur le dos et la hanche.
Le bruit du corps sur le parquet résonne dans toute l’arène. On entend presque le « ploc » sourd. Risacher reste au sol, immobile quelques instants. Les joueurs des Suns continuent l’action pendant un temps qui paraît interminable. C’est seulement après qu’un arbitre stoppe enfin le jeu. Trop tard pour certains.
« On jouait à 7 contre 5, les arbitres sont trop émotifs »
– Un joueur adverse, visiblement très agacé par la décision
La polémique est lancée immédiatement. Certains parlent d’un arrêt de jeu injustifié qui aurait changé le momentum du match. D’autres, et je me range clairement de ce côté, estiment qu’on ne joue pas quand un gosse de 20 ans est peut-être gravement blessé. Point final.
Le diagnostic : une simple contusion… mais à quel prix ?
Plus de peur que de mal, nous dit-on aujourd’hui. Les Hawks ont rapidement communiqué : contusion à la hanche gauche, rien de cassé, pas de commotion. Ouf. Mais en NBA, une « simple » contusion à la hanche chez un joueur aussi explosif, ça veut dire repos forcé et retour progressif.
Le prochain match est déjà dans le viseur : dans la nuit de mardi à mercredi contre Detroit. Et selon les dernières nouvelles, Zaccharie Risacher sera très probablement forfait. Dommage, car il venait d’enchaîner plusieurs performances solides et commençait à prendre ses marques dans la rotation.
Risacher, cet ailier qui monte plus vite que prévu
Remettons un peu de contexte. Numéro 1 de la draft 2024 – chose rarissime pour un Français –, Risacher est arrivé à Atlanta avec une étiquette énorme sur le dos. On l’a comparé à tout le monde : un peu de Wembanyama dans la taille, un peu de Batum dans la polyvalence, un soupçon de Franz Wagner dans le QI basket.
Moi, ce que je vois surtout, c’est un gamin qui n’a pas froid aux yeux. Il tire à trois points sans trembler, défend dur, court partout. Et surtout, il joue sans calcul. Cette tentative de dunk ? Beaucoup de rookies auraient assuré un lay-up tranquille. Lui, il a voulu marquer les esprits. Raté cette fois-ci, mais cette mentalité-là, c’est celle des futurs grands.
- 15 points de moyenne sur les 5 derniers matchs avant la blessure
- 38 % à trois points sur la saison
- Déjà plusieurs actions défensives décisives
- Une confiance visible qui monte match après match
Ces chiffres ne mentent pas. On parle d’un rookie qui, à 20 ans seulement, tient déjà tête à des stars confirmées. Et qui n’hésite pas à aller au contact, même quand ça fait mal.
Les Français, cette génération dorée qui n’en finit plus
Parlons-en, d’ailleurs, de cette vague bleue qui déferle sur la NBA. On a Wembanyama qui casse tout à San Antonio, Coulibaly qui progresse à vitesse grand V à Washington, Gobert toujours monstre à Minnesota… Et maintenant Risacher qui pointe le bout de son nez à Atlanta.
19 Français sous contrat NBA cette saison. Dix-neuf ! Quand j’étais gamin, on était contents quand Frédéric Weis posait un contre sur Shaq aux JO. Aujourd’hui, on a des gamins de 20 ans qui sont draftés en numéro 1 et qui se permettent de tenter des dunks de malade en prime time.
Et le plus beau dans tout ça ? Ils ne se contentent pas de faire de la figuration. Ils jouent, ils pèsent, ils gagnent des matchs. Risacher, avec ses 2,03 m et son envergure folle, a tout pour devenir un titulaire indiscutable chez les Hawks dans les deux-trois prochaines années.
Ces chutes qui ont marqué l’histoire de la NBA
Cette chute de Risacher m’a immédiatement fait penser à d’autres moments où des joueurs se sont crashés de façon spectaculaire. Vous vous souvenez de Shaun Livingston en 2007 ? Genou explosé, carrière presque terminée. Ou plus récemment, la chute de Gordon Hayward lors de son premier match aux Celtics. Images insoutenables.
Le basket reste un sport où l’on défie la gravité plusieurs dizaines de fois par match. À 3,05 m, la moindre erreur de timing, de grip ou simplement de chance peut transformer un highlight en cauchemar. Risacher s’en sort bien. Très bien même.
Et maintenant ? Le retour et les enseignements
La question que tout le monde se pose : quand le reverra-t-on sur les parquets ? Les Hawks parlent déjà de « day-to-day » après le prochain match manqué. Peut-être contre Golden State dans quelques jours ? En tout cas, l’encadrement va sûrement lui demander de lever un peu le pied sur les dunks acrobatiques pendant quelque temps. Ou pas.
Parce qu’au fond, c’est aussi ça qui fait le sel de la NBA : ces moments où les jeunes pousses veulent prouver qu’ils appartiennent à ce niveau. Risacher a voulu montrer qu’il n’avait peur de rien. Il a payé le prix. Mais je parie que dans quelques semaines, il retentera le même coup. Et cette fois, il le plantera.
En attendant, prenons soin de nos Français. Parce que cette génération-là, elle est en train d’écrire quelque chose de grand. Et on a encore plein de frissons à venir. Des bons, cette fois, j’espère.
(Article mis à jour le 17 novembre 2025 – environ 3500 mots)
