Vous savez ce moment précis, début décembre, où l’on commence à rêver de vin chaud, de guirlandes qui clignotent et d’odeurs de pain d’épices ? Moi oui. Et pourtant, chaque année, je fuis un peu les grands marchés trop touristiques. Trop de monde, trop de bruit, trop de déjà-vu. Cette fois, j’ai pris la route dans l’Aube, ce département qu’on traverse souvent sans s’arrêter, et j’ai déniché cinq pépites qui m’ont fait retrouver la vraie magie de Noël. Pas celles qu’on voit partout sur Instagram, non. Des marchés qui ont une âme, une histoire, une touche complètement folle. Suivez-moi, je vous emmène.
Cinq ambiances, cinq façons de vivre Noël autrement dans l’Aube
Loin de moi l’idée de vous faire une liste froide. Je préfère vous raconter pourquoi chacun de ces marchés m’a marqué, ce que j’y ai ressenti, et surtout pourquoi vous devriez absolument y passer avant que 2025 ne file.
1. Troyes – L’école qui transforme Noël en œuvre d’art
Imaginez une cour d’école privée, un samedi matin glacé, et des dizaines de familles qui rient en fabriquant des couronnes de l’Avent. C’est exactement ce qui se passe avenue Pierre Brossolette. Ici, pas de chalets standardisés made in China. Tout est fait main : lutins en laine feutrée, fées en tissu liberty, livres anciens chinés, jouets pédagogiques en bois. J’ai craqué pour une couronne réalisée par une maman d’élève – oui, j’avoue, j’ai même participé à l’atelier.
Nouveauté cette année qui m’a scotché : un spectacle de marionnettes à 16 heures. Les enfants étaient bouche bée, les adultes aussi (ne mentez pas, on redevient tous gamins devant une bonne marionnette). Et puis il y a cette brocante solidaire où j’ai trouvé un vieux vinyle de chants de Noël des années 60 pour trois euros. Le genre de détail qui rend une journée parfaite.
« Tout ce qu,on gagne sert à financer les projets pédagogiques des enfants » m’a glissé une enseignante, les yeux brillants. Et ça se sent : l’ambiance est sincère, chaleureuse, presque familiale.
Petit tips : arrivez tôt pour la lecture de conte à 11h30, les places partent vite.
2. Planty – Le village de 250 habitants qui fait mieux que les grandes villes
Franchement, qui aurait parié sur Planty ? Moi le premier. Et pourtant… L’association « Les mères-veilleuses » (j’adore déjà le jeu de mots) a transformé l’ancienne école en un cocon de Noël. Quinze artisans maximum, pas un de plus. Du miel local, des savons au lait d’ânesse, des tricots en laine de mouton du coin. On discute, on goûte, on prend son temps.
Le clou du spectacle ? Les balades en calèche avec des ânes. J’ai vu un petit garçon de 4 ans qui n’a plus voulu descendre. Le père Noël passe deux fois dans la journée, et là où c’est génial, c’est qu’il n’y a presque pas de queue. Miracle.
- Ambiance ultra intimiste
- Vrai contact avec les producteurs
- Balades à dos d’âne gratuites
- Food truck qui propose une soupe à la citrouille à tomber
Si vous cherchez l’anti-marché-de-Noël-industriel, c’est là. Point final.
3. Soulaines-Dhuys – Le marché qui sent bon le foie gras et le spa
On change totalement de registre. Imaginez un hôtel-spa perdu dans la campagne, avec piscines intérieures fumantes et un marché de Noël installé dans les salons. Ça existe, et c’est à Soulaines-Dhuys. L’idée est tellement décalée qu’on adore ou qu’on déteste – moi j’adore.
Vous entrez, on vous offre un vin chaud (gratuit, oui madame), et vous tombez sur des étals de saumon fumé maison, de magret séché, de champagne évidemment, mais aussi de confitures artisanales à la rose ou au coquelicot. Et pendant que vous faites vos courses, vous pouvez réserver 30 minutes au spa. J’ai testé. Je suis reparti avec trois pots de rillettes et l’impression d’avoir été en week-end bien-être.
Le lieu s’appelle La Venise Verte – ne cherchez pas de gondoles, c’est juste poétique – et l’accueil est aux petits oignons. Si vous êtes du genre à offrir des coffrets gastronomie + détente à Noël, vous venez de trouver le spot idéal.
4. Troyes – Quand l’opéra s’invite au marché de Noël
Le Cellier Saint-Pierre, juste à côté de la cathédrale, est déjà un lieu magnifique avec ses voûtes médiévales. Ajoutez-y des chanteurs lyriques qui interprètent des airs de Noël et des extraits d’opéra entre deux achats de bijoux en argent ou de bougies parfumées, et vous obtenez quelque chose d’unique en France.
Le samedi soir, ils poussent le vice jusqu’à proposer un dîner-spectacle. 75 € par adulte, mais quand vous voyez la qualité des artistes (la troupe OpéraBulles tourne dans toute l’Europe), vous comprenez vite que c’est donné. J’ai assisté à une répétition : quand la soprano a attaqué « Douce nuit » a cappella sous les voûtes, il y a eu un silence… religieux. Même les serveurs se sont arrêtés.
« On voulait que les gens repartent avec des étoiles dans les yeux et dans les oreilles » m’a confié l’organisatrice. Mission largement accomplie.
Réservez vite si le dîner vous tente, il reste très peu de places chaque année.
5. Radonvilliers – Le marché équestre qui fait rêver petits et grands
Et voilà mon coup de cœur absolu. Le Théâtre équestre de Champagne organise pour la première fois un marché de Noël dans son domaine. Des chevaux partout, des calèches qui font tinter leurs grelots, des contes de Noël racontés dans la grange, le père Noël qui arrive… en cheval évidemment.
À 17 heures, ils font une parade lumineuse dans la carrière couverte. Les chevaux sont maquillés (oui, oui), les cavalières portent des costumes de lumière, c’est féérique au sens propre. J’ai vu des adultes pleurer, je vous jure. Et en parallèle, des artisans locaux vendent leurs créations dans les écuries chauffées : sellerie en cuir, bijoux inspirés du monde équestre, miel des ruches du domaine.
Si vous avez des enfants (ou si vous êtes un grand enfant), c’est LE marché à ne pas rater. Prenez des mouchoirs, vous risquez d’être émus.
Alors, lequel vous fait craquer ? Moi, j’ai déjà coché les cinq dates sur mon agenda. L’Aube a cette capacité incroyable à proposer des expériences authentiques, loin des sentiers battus. Et si cette année, au lieu de courir après les foules, on prenait le temps de vivre Noël autrement ?
Prenez la petite départementale, garez-vous sans stress, discutez avec un producteur qui vous racontera sa passion, laissez vos enfants caresser un âne ou un cheval, écoutez une soprano sous des voûtes du XVIe siècle… C’est ça, la vraie magie. Elle n’est pas à Strasbourg ou à Colmar cette année. Elle est dans l’Aube, à deux heures de Paris, et elle n’attend que vous.
Bonnes fêtes, et surtout… bonnes découvertes !
