Imaginez un colosse de 2,16 mètres, planté sous le panier, prêt à bloquer tout ce qui s’approche. C’est l’image que Rudy Gobert a offerte lors du match 4 des finales de Conférence Ouest face à Oklahoma City, dans la nuit du 26 au 27 mai 2025. Après un début de série en demi-teinte, le pivot français des Minnesota Timberwolves a enfin montré pourquoi il est considéré comme l’un des meilleurs défenseurs de la NBA. Mais ce réveil, aussi impressionnant soit-il, arrive-t-il trop tard pour sauver une équipe au bord de l’élimination, menée 3-1 par un Thunder déchaîné ?
Un Pivot Français au Cœur de la Bataille
Quand on parle de Rudy Gobert, on pense d’abord à sa présence intimidante dans la raquette. Quadruple meilleur défenseur de l’année, il est le genre de joueur qui change le cours d’un match sans forcément remplir la feuille de stats. Pourtant, dans cette série face à Oklahoma City, il a semblé en retrait, presque effacé, jusqu’à ce match 4. Avec 13 points, 9 rebonds, 3 passes et un contre autoritaire, Gobert a rappelé qu’il pouvait être bien plus qu’un simple rempart défensif. Mais pourquoi ce sursaut n’est-il arrivé qu’au bord du précipice ?
Un Début de Série Compliqué
Les deux premiers matchs de la série ont été un cauchemar pour les Timberwolves. Menés 2-0 à l’extérieur, ils ont été dépassés par la vitesse et la technique du Thunder, emmené par un Shai Gilgeous-Alexander en mode MVP. Gobert, habituellement un roc en défense, a eu du mal à contenir les assauts répétés du meneur canadien. Ce dernier, avec sa capacité à pénétrer le premier rideau défensif, a exploité les failles du système en drop coverage des Wolves, punissant Gobert à mi-distance ou sur la ligne des lancers francs.
Le système défensif des Wolves repose sur Gobert, mais face à un joueur comme SGA, il faut plus qu’un pivot statique pour faire la différence.
– Analyste basket
J’ai toujours trouvé fascinant comment un joueur aussi dominant que Gobert peut parfois sembler désarmé face à des meneurs aussi vifs. C’est un peu comme un géant tentant d’attraper un éclair. Dans les deux premiers matchs, Gobert n’a tenté que 8 tirs au total, terminant avec des performances offensives anémiques (2 et 5 points). Pourtant, on sait qu’il peut faire mieux, comme il l’avait prouvé en fin de saison régulière avec près de 19 points et 15 rebonds de moyenne sur ses 10 derniers matchs.
Le Tournant du Match 3
Le match 3 a marqué un changement. À domicile, Minnesota a enfin trouvé son rythme, écrasant OKC 143-101. Gobert, plus agressif, a montré une facette qu’on lui voit rarement : il est monté sur les picks and rolls, pressant même le porteur de balle jusqu’au périmètre. Une action emblématique ? Ce moment où il a arraché le ballon des mains de Gilgeous-Alexander avant de lancer une contre-attaque. Ce n’était pas juste un geste défensif, c’était une déclaration.
- Agressivité accrue : Gobert ne s’est plus contenté d’attendre dans la raquette.
- Impact collectif : Sa présence a libéré ses coéquipiers pour presser plus haut.
- Confiance retrouvée : 7 points et 7 rebonds, un premier pas vers son vrai niveau.
Ce match a montré que lorsque Gobert impose son physique et sa lecture du jeu, les Wolves deviennent une équipe bien plus redoutable. Mais pourquoi a-t-il fallu attendre le troisième match pour voir ce niveau d’engagement ? C’est une question qui hante les fans de Minnesota.
Match 4 : Une Performance Complète, Mais Insuffisante
Dans la nuit du 26 au 27 mai 2025, Gobert a livré une prestation qu’on pourrait qualifier de tous azimuts. Avec 13 points, dont 8 dans le troisième quart-temps, il a permis aux Wolves de recoller au score (79-79) après un début de match compliqué. Défensivement, il a continué à poser des problèmes, comme ce contre monumental sur Chet Holmgren en début de rencontre. Pourtant, malgré cet effort, Oklahoma City l’a emporté 128-126, grâce à un Gilgeous-Alexander intenable (40 points).
Shai a fini à 13/30 au tir. C’est une preuve que notre défense, portée par Gobert, a fait le boulot. Leur adresse à trois points nous a tués.
– Entraîneur des Wolves
Ce qui frappe dans ce match, c’est l’équilibre trouvé par Gobert. Il n’a pas seulement défendu, il a aussi contribué offensivement, une rareté dans cette série. Mais face à une équipe comme OKC, où chaque joueur semble capable d’exploser (34 points pour Jalen Williams, 21 pour Holmgren), un seul homme, même un géant comme Gobert, ne suffit pas.
| Aspect du jeu | Performance de Gobert | Impact sur le match |
| Défense | Contre sur Holmgren, pression sur SGA | Limite les tirs faciles, mais OKC compense à 3 points |
| Attaque | 13 points, 8 dans le 3e quart | Relance les Wolves, mais manque de constance |
| Rebonds | 9 rebonds | Contrôle partiel, mais OKC domine à l’extérieur |
Une Offense en Berne : Le Talon d’Achille ?
Si Gobert est une référence en défense, son apport offensif reste un sujet de débat. Avant les play-offs, il avait promis de dominer offensivement. Mais avec seulement 7,9 points et 8,8 rebonds de moyenne en 13 matchs, il est loin de ses standards de fin de saison régulière. Face à OKC, il n’a pas su soulager des stars comme Anthony Edwards ou Julius Randle, qui portent l’attaque des Wolves. Ses maladresses, notamment dans les deux premiers matchs, ont pesé lourd.
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Et si on se posait la question : pourquoi Gobert, si dominant en saison régulière, semble-t-il moins à l’aise en play-offs ? Est-ce la pression des matchs couperets ou un manque d’adaptation tactique ? Pour moi, c’est un peu des deux. Les défenses adverses, mieux préparées, ciblent ses faiblesses, notamment son manque de fluidité près du panier. Pourtant, quand il prend ses responsabilités, comme dans le match 4, il prouve qu’il peut être un atout offensif.
Le Système Défensif des Wolves : Forces et Limites
Le système défensif de Minnesota repose sur une stratégie claire : Gobert, positionné près du panier, agit comme un second rideau, prêt à contrer ou à dissuader les pénétrations. Ce dispositif, appelé drop coverage, a fait des merveilles face aux Lakers et à Golden State lors des tours précédents (victoires 4-1 dans les deux cas). Mais face à OKC, il a montré ses limites. Pourquoi ? Parce que le Thunder excelle dans les tirs à mi-distance et les mouvements rapides, exploitant les espaces laissés par ce système.
- Premier rideau dépassé : Les meneurs comme SGA percent trop facilement.
- Adresse à 3 points : OKC a tiré à 16/37 à longue distance dans le match 4.
- Manque d’adaptation : Les Wolves ont tardé à ajuster leur stratégie.
Ce qui me frappe, c’est la différence entre le Gobert de la saison régulière et celui des play-offs. En saison régulière, il domine grâce à sa constance. En play-offs, la pression et les ajustements adverses le mettent à rude épreuve. Mais sa performance dans le match 4 laisse entrevoir un espoir : et s’il pouvait enfin trouver son rythme ?
Un Match 5 Décisif à Oklahoma City
Avec un match 5 prévu dans la nuit du 28 au 29 mai 2025, les Wolves sont dos au mur. À l’extérieur, face à un public hostile et une équipe d’OKC en pleine confiance, Gobert devra rééditer sa performance du match 4, voire faire mieux. Mais peut-il, à lui seul, renverser une série qui semble déjà jouée ?
Rudy est notre ancre défensive. S’il continue à ce niveau, on a une chance.
– Coéquipier des Wolves
Personnellement, je trouve que Gobert incarne ce paradoxe du joueur indispensable mais parfois limité. Sa présence change tout défensivement, mais son manque d’impact en attaque peut freiner son équipe. Si les Wolves veulent créer l’exploit, il faudra un Gobert à 100 % des deux côtés du terrain.
L’Héritage de Gobert et l’Avenir des Wolves
Quoi qu’il arrive dans cette série, Rudy Gobert reste une figure centrale du basket français et de la NBA. Comparé à des légendes comme Dikembe Mutombo pour son impact défensif, il a encore des années devant lui pour marquer l’histoire. Mais pour les Wolves, l’heure est grave. Une élimination serait un coup dur, surtout après leur parcours prometteur face à des équipes comme les Lakers ou Golden State.
Ce qui m’interpelle, c’est la capacité de Gobert à rebondir. Il a montré dans le match 4 qu’il pouvait répondre présent, mais il faudra plus qu’un exploit individuel pour battre une équipe aussi complète qu’OKC. Le match 5 sera un test ultime, non seulement pour Gobert, mais pour l’ensemble des Timberwolves.
En attendant, une question persiste : ce réveil de Gobert est-il le signe d’un retour en force ou juste un feu de paille dans une série déjà perdue ? Rendez-vous dans la nuit de mercredi à jeudi pour le verdict.
