Imaginez un continent en pleine transformation, où des routes modernes relient des villes dynamiques, où l’énergie solaire éclaire des villages reculés, et où des agriculteurs utilisent des technologies de pointe pour nourrir des millions de personnes. Ce rêve, c’est celui que portent cinq candidats en lice pour prendre les rênes de la Banque africaine de développement (BAD), l’institution qui finance les grands projets du continent. Ce jeudi, un nouveau président ou une nouvelle présidente sera élu(e) pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina, avec pour mission de guider l’Afrique vers un avenir plus prospère. Mais qui sont ces prétendants, et quelles sont leurs visions pour les cinq prochaines années ? Accrochez-vous, on plonge dans cette course captivante.
Une Élection Cruciale pour l’Avenir de l’Afrique
La BAD, c’est un peu le moteur financier du développement africain. Avec des milliards injectés dans des projets d’infrastructures, d’agriculture ou d’énergie, elle joue un rôle clé pour réduire la pauvreté et stimuler la croissance. Mais diriger une telle institution n’est pas une mince affaire. Le prochain président ou la prochaine présidente devra naviguer dans un monde où les défis – dette croissante, changement climatique, inégalités – se mêlent à des opportunités inédites, comme la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Alors, qui sont les cinq candidats prêts à relever ce défi ?
Amadou Hott : Le Champion de l’Intégration Africaine
Amadou Hott, 52 ans, est un visage bien connu dans les couloirs de la BAD. Cet ancien ministre sénégalais de l’Économie a occupé des postes clés, notamment comme vice-président en charge de l’énergie et de la croissance verte. Son programme ? Une Afrique plus intégrée, portée par la Zlecaf et des partenariats renforcés avec le secteur privé. Il rêve d’un continent qui exploite ses ressources renouvelables pour alimenter des infrastructures durables.
Accélérer les investissements dans des infrastructures énergétiques durables est essentiel pour libérer le potentiel de l’Afrique.
– Amadou Hott, candidat à la présidence de la BAD
Mais voilà, son profil a un hic : l’Afrique de l’Ouest, sa région, est divisée par une autre candidature, celle du Mauritanien Sidi Ould Tah. Cela pourrait diluer les voix et compliquer ses chances. Pourtant, son expérience et sa vision axée sur l’autonomie économique font de lui un sérieux prétendant. Personnellement, je trouve son accent sur les énergies renouvelables particulièrement pertinent – l’Afrique a un potentiel solaire et éolien énorme, encore sous-exploité.
Samuel Munzele Maimbo : L’Expert de la Dette
Venu de Zambie, Samuel Munzele Maimbo, 52 ans, apporte une perspective internationale avec son expérience à la Banque mondiale. Actuel vice-président chargé du budget, il a côtoyé les plus grands décideurs financiers mondiaux. Son atout ? Une connaissance fine des mécanismes de la dette souveraine, un problème qui étrangle de nombreux pays africains. Il propose de faire de la BAD un leader pour accompagner ces nations en difficulté.
Ce qui m’a frappé dans son programme, c’est son focus sur l’agro-industrie. Ayant grandi dans une ferme près de Lusaka, Maimbo sait de quoi il parle quand il évoque la nécessité de mécaniser l’agriculture africaine. Mais comme Hott, il fait face à une région divisée : l’Afrique australe soutient aussi une candidate sud-africaine. Ses trente ans d’expérience pourraient toutefois séduire, notamment les partenaires occidentaux.
- Renforcer le rôle de la BAD face à la crise de la dette.
- Investir dans des projets agricoles à fort impact.
- Tirer parti de son expérience à la Banque mondiale pour mobiliser des fonds.
Sidi Ould Tah : Le Pont Entre l’Afrique et le Monde Arabe
Sidi Ould Tah, 60 ans, est un outsider qui pourrait surprendre. Depuis dix ans, il dirige la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), qu’il a transformée en une institution respectée. Son programme repose sur quatre piliers : des institutions financières régionales plus fortes, une indépendance financière pour l’Afrique, un développement démographique maîtrisé et des infrastructures résilientes face au changement climatique.
Ce qui me semble intéressant, c’est sa capacité à créer un lien entre l’Afrique et le monde arabe, dont plusieurs pays sont actionnaires de la BAD. Mais son arrivée tardive dans la course pourrait être un désavantage. Sa vision d’une Afrique financièrement autonome est audacieuse – mais est-ce réalisable à court terme ?
Il est temps de rompre avec les approches du passé et d’embrasser les nouvelles opportunités de l’Afrique.
– Sidi Ould Tah, candidat à la présidence de la BAD
Abbas Mahamat Tolli : La Voix de l’Afrique Centrale
Abbas Mahamat Tolli, 53 ans, représente le Tchad et pourrait devenir le premier président de la BAD issu de l’Afrique centrale. Ancien gouverneur de la Banque des États d’Afrique centrale, il mise sur cinq priorités : la souveraineté alimentaire, les infrastructures essentielles, la gouvernance, les énergies renouvelables et le développement des marchés financiers locaux.
Son idée de lutter contre l’évasion fiscale pour mobiliser des ressources internes est une piste que je trouve particulièrement pertinente. Trop souvent, les richesses africaines s’évadent vers l’étranger, privant les États de fonds cruciaux. Mais pourra-t-il convaincre les électeurs que l’Afrique centrale est prête à prendre la tête de la BAD ?
Bajabulile Swazi Tshabalala : Une Femme pour Changer l’Histoire
Seule femme dans cette course, Bajabulile Swazi Tshabalala, 58 ans, incarne à la fois l’expérience et la continuité. Numéro deux de la BAD jusqu’à fin 2024, cette Sud-Africaine connaît l’institution comme sa poche. Elle propose d’accélérer le développement des infrastructures, de dynamiser le secteur privé et de rendre la BAD plus performante.
Ce qui me plaît dans sa candidature, c’est son audace à dire que les financements publics ne suffisent plus. Elle veut diversifier les sources de financement, en allant au-delà des prêts traditionnels. Mais comme pour d’autres, sa région est divisée, ce qui pourrait freiner ses ambitions. Une femme à la tête de la BAD serait une première historique – et franchement, ça aurait de l’allure.
Les ambitions de l’Afrique exigent des financements innovants et une action rapide.
– Bajabulile Swazi Tshabalala, candidate à la présidence de la BAD
Les Enjeux de l’Élection : Un Tournant pour la BAD
Cette élection n’est pas juste une question de personnes, c’est un choix de direction pour l’Afrique. Chaque candidat apporte une vision unique, mais ils partagent un objectif commun : faire de la BAD un levier pour un développement inclusif et durable. Les défis sont immenses : la dette africaine atteint des niveaux alarmants, le changement climatique menace les infrastructures, et la jeunesse africaine, en pleine explosion démographique, attend des opportunités concrètes.
| Candidat | Pays | Priorité clé |
| Amadou Hott | Sénégal | Infrastructures vertes et Zlecaf |
| Samuel Munzele Maimbo | Zambie | Gestion de la dette et agro-industrie |
| Sidi Ould Tah | Mauritanie | Indépendance financière |
| Abbas Mahamat Tolli | Tchad | Souveraineté alimentaire |
| Bajabulile Swazi Tshabalala | Afrique du Sud | Financements innovants |
Ce tableau résume bien la diversité des approches. Mais au-delà des programmes, c’est aussi une question de politique. Les divisions régionales pourraient jouer un rôle déterminant, tout comme l’influence des actionnaires non africains, notamment les États-Unis. Qui l’emportera ? Difficile à dire, mais une chose est sûre : le choix de ce jeudi façonnera l’Afrique de demain.
Pourquoi Cette Élection Compte pour Vous
Vous vous demandez peut-être : pourquoi s’intéresser à une élection au sommet d’une banque ? Eh bien, parce que la BAD, c’est l’institution qui finance les routes que vous empruntez, les écoles où vos enfants étudient, ou encore les projets d’énergie qui éclairent vos maisons. Chaque décision prise par son président ou sa présidente a un impact direct sur le quotidien des Africains.
Prenez l’exemple de la Zlecaf. Si elle est bien mise en œuvre, elle pourrait doper le commerce intra-africain, créer des millions d’emplois et réduire la dépendance aux importations. Mais pour ça, il faut des investissements massifs, et c’est là que la BAD entre en jeu. Le futur président ou la future présidente devra aussi jongler avec les pressions extérieures, tout en gardant l’Afrique au cœur des priorités.
Et Après ? Les Défis du Prochain Mandat
Le vainqueur de cette élection héritera d’un mandat de cinq ans, mais aussi d’une liste de défis longue comme le bras. La dette publique africaine, par exemple, a explosé ces dernières années, limitant la capacité des États à investir. Le changement climatique, lui, menace les récoltes et les infrastructures côtières. Et puis, il y a la question de la jeunesse : avec une population qui devrait doubler d’ici 2050, comment créer assez d’emplois ?
- Financer la transition énergétique : Exploiter le potentiel solaire et éolien pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.
- Renforcer la gouvernance : Lutter contre la corruption et l’évasion fiscale pour maximiser les ressources internes.
- Stimuler le secteur privé : Encourager les entreprises locales pour créer des emplois durables.
Franchement, je ne voudrais pas être à la place du futur président ou de la future présidente. Mais c’est aussi ce qui rend cette élection si excitante. Chaque candidat apporte une pièce du puzzle, et le choix final dira beaucoup sur les priorités de l’Afrique pour les années à venir.
Alors, qui voyez-vous à la tête de la BAD ? Un expert de la dette comme Maimbo ? Une pionnière comme Tshabalala ? Ou peut-être un outsider comme Tolli ? Une chose est sûre : cette élection est un tournant pour le continent. Restez branchés, car le verdict approche, et il promet de secouer le monde du développement africain.
